Zen et nous

Le zen, sa pratique, ses textes, la méditation, le bouddhisme, zazen, mu

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    De la nécessité des cérémonies.

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    De la nécessité des cérémonies. Empty De la nécessité des cérémonies.

    Message par Kaïkan Sam 26 Nov 2011 - 15:36



    DE LA "NÉCESSITÉ" DES CÉRÉMONIES.



    Chacun pourra se faire sa propre opinion. La lecture de ce texte donne le pointe de vue de Yuno Rech (celui de l'AZI), mais ce n'est pas "parole d'évangile"...) Laughing
    S'asseoir en Zazen est en soi une cérémonie. Chanter les trois phrases du "chant du Kesa", est ce que font les moines (le matin). Le hannya shingyo pour les grandes occasions. Pour le reste c'est à chacun d'apprécier... Very Happy



    Teisho de Yuno Rech


    Pour commencer sur la nécessité des cérémonies ou de la récitation des sutras, je voudrais dire que ma position est exactement la même que celle de Nyojo, rapportée par Dõgen dans le Hokyoki, lorsque, interrogé par Dõgen, Nyojo lui dit : « l’essence du zen c’est la pratique de zazen, corps et esprit totalement dépouillés, shin jin datsu raku ».
    Et Nyojo ajoute : « il n’est pas nécessaire d’offrir de l’encens, de rendre hommage à Shakyamuni Bouddha, aux patriarches, etc…, ou de réciter le nembutsu (qui était en vogue à l’époque de Dõgen et de Nyojo: ‘Namu Amida Butsu’ que l’on répétait comme un mantra). Il n’est pas nécessaire non plus de faire pénitence ou de se repentir, pas nécessaire de lire les sutra ou les réciter. Seulement s’asseoir en zazen, d’un seul esprit : shikantaza. »

    Dans la suite du mondo, Dõgen demande : « mais que veut dire shin jin datsu raku ? ».
    Alors Nyojo insiste en disant : « shin jin datsu raku c’est zazen : quand vous faites zazen d’un seul esprit, c’est-à-dire totalement concentrés, absorbés dans la pratique de zazen, vous êtes libérés des cinq désirs et vous éliminez les cinq obstacles. »
    C’est-à-dire que vous êtes véritablement éveillés, libérés.
    Ceci est le sens même de l’enseignement de Bouddha, de l’enseignement transmis : se libérer des causes de la souffrance et ainsi être capable de s’éveiller à la réalité telle qu’elle est. C’est clairement l’essence du zen qui a été transmis de Nyojo à Dõgen, de Dõgen à tous les maîtres de la transmission jusqu’à Kodo Sawaki, Maître Deshimaru et nous-mêmes.

    Je crois que nous n’avons aucun doute là-dessus. En tout cas, pas moi.
    Donc, de ce point de vue là, on peut dire que, zazen étant l’essence, on pourrait se contenter de faire seulement zazen : il n’y a aucune nécessité de faire des cérémonies, ni même d’étudier, de chanter ou de réciter des sutras.
    Pour continuer dans cette direction, je vais me référer à un mondo célèbre entre un moine et Maître Gensha.
    Le moine avait demandé à Gensha : « Est-ce que les Trois Véhicules – le premier étant le Véhicule des auditeurs, des shravaka, ceux qui s’éveillent à travers l’étude des Quatre Nobles Vérités ; le deuxième étant celui des pratyeka bouddha, les éveillés solitaires, qui généralement s’éveillent par la compréhension de la vacuité, à travers la compréhension des Douze Innen, des Douze Causes Interdépendantes ; le troisième Véhicule étant celui des bodhisattva dont la pratique fondamentale et la source d’éveil est la pratique des paramita – donc, est-ce que ces Trois véhicules, demande le moine, et les Douze Sortes d’Ecritures – car tous les enseignements du Bouddha ont été répertoriés, cela a abouti à un classement des sutra et des Ecritures en douze catégories, Douze Sortes d’Ecritures – alors est-ce que tout ça, est-ce que c’est non nécessaire ? Et qu’en est-il du sens de la venue de Bodhidharma de l’Ouest ? »
    Et Gensha confirme : « Les Trois Véhicules et les Douze sortes d’Ecritures ne sont pas nécessaires. »
    Autrement dit, l’étude des sutras et de tous les enseignements de Bouddha n’est pas nécessaire.
    La dernière question du moine s’explique par le fait que, depuis longtemps, il y a l’opinion, notamment dans l’école zen et surtout le zen Rinzai, que la venue de Bodhidharma d’Inde en Chine a introduit une signification du Dharma plus profonde que les différents aspects de l’enseignement de Bouddha présentés par les Trois véhicules et les Douze Sortes d’Ecritures, qui incluent tous les sutra.
    On a dit cela également de la transmission spéciale de Bouddha à Mahakashyapa, en dehors des Ecritures, avec le célèbre mondo silencieux où Bouddha fit simplement tourner une fleur entre ses doigts et où Mahakashyapa sourit.
    Dans la transmission du zen, ce fait est considéré comme l’origine de ce que l’on appelle la transmission i shin den shin, transmission directe au-delà des mots, au-delà des sutra, de cœur à cœur, d’esprit à esprit.
    Et la venue de Bodhidharma en Chine, environ un millénaire après cette transmission de Bouddha à Mahakashyapa, était le renouvellement de cette transmission i shin den shin et confirmait la supériorité de cette transmission au-delà des Ecritures, en silence. Dans le cas de Bodhidharma bien sûr, la transmission s’est faite à travers la pratique silencieuse de zazen, face au mur, et Eka l’a reçu simplement prosterné en sanpai, comme Mahakashyapa avait simplement souri en voyant le geste de faire tourner la fleur.

    DES CÉRÉMONIES NON NÉCESSAIRES … MAIS UTILES ET COMPLÉMENTAIRES.

    Il y a donc cette opinion que si l’on comprend le sens de cette transmission i shin den shin, tout le reste n’est plus nécessaire. On peut même d’ailleurs se demander si le zazen est encore nécessaire. Et Dogen, qui aborde cette question, confirme le point de vue de Gensha en disant qu’effectivement, quand la roue du Dharma tourne, c’est la rotation de ce qui n’est pas nécessaire.
    Mais en même temps, dans cette rotation de la roue du Dharma, on trouve tous les enseignements de Bouddha. Et Dogen insiste sur le fait que « pas nécessaire » ne veut pas dire qu’on ne peut pas les utiliser, cela ne veut pas dire que pour autant on doive les jeter. A l’inverse, on peut dire que justement, c’est parce que ce n’est pas nécessaire, qu’on peut les utiliser librement. L’essence même du Dharma de Bouddha, est de réaliser cette dimension où rien n’est nécessaire, c’est-à-dire la dimension mushotoku, la dimension dans laquelle on n’a pas besoin d’ajouter quelque chose à la réalité telle qu’elle s’actualise d’instant en instant, notamment dans la pratique du zazen.

    Ce n’est pas parce que ce n’est pas nécessaire qu’on ne va pas faire de rituels. Cette non-nécessité nous donne la liberté de faire seulement zazen et rien d’autre. Mais cela ne veut pas dire qu’on va faire zazen toute la journée et rien d’autre ; ça ne veut pas dire qu’il ne soit pas utile ou significatif d’exprimer ce qui est réalisé dans la pratique de zazen, à travers notamment les cérémonies, comme aussi à travers tous les gestes de la vie quotidienne, le gyoji, et de retrouver l’expression de ce qui est réalisé en zazen dans les sutra et dans tous les enseignements des Douze Ecritures.
    Autrement dit, les cérémonies, les sutra, sont des formes d’expression de ce qui est contenu, impliqué, dans la pratique de zazen, dans la réalisation de zazen. C’est Dotoku, l’expression de la Voie. Réaliser c’est une chose, exprimer c’en est une autre. Et les deux sont, je ne dirais pas nécessaires, mais complémentaires.

    Justement dans le Dotoku du Shobogenzo, Dogen dit : « Quand la Voie est réalisée elle s’exprime spontanément. »

    Et elle peut s’exprimer évidemment, non seulement dans les cérémonies mais dans toute la manière d’agir dans la vie quotidienne. Alors, dans ce cas-là, à quoi bon les cérémonies en elles-mêmes ?
    Je crois que les cérémonies ne sont pas nécessaires mais utiles, dès lors qu’il y a une communauté de pratiquants de la Voie qui se réunit. Elles aident à harmoniser la communauté : on se retrouve périodiquement ensemble pour chanter, réciter les sutra. A travers cette récitation, on apprend à chanter pas seulement avec la bouche mais avec les oreilles ; donc à écouter, s’harmoniser avec les autres. De plus, le sens de tout ce que nous chantons est complètement relié à la pratique de zazen : l’Hannya shingyo, le Sandokai, sont complètement l’expression de l’essence même de l’expérience de zazen. Je ne reviendrai pas là-dessus : il faudrait plusieurs sesshin de kusen, qui ont déjà été faits, pour l’expliquer.

    Dans ce cas-là, les rituels peuvent être utiles. Mais ils peuvent être une cause de confusion s’ils occupent trop de place, prennent trop d’importance dans le gyoji ; ou s’ils viennent remplacer pratiquement le zazen comme ça arrive parfois dans certains temples japonais. On réduit considérablement la durée du zazen, pour avoir plus de temps pour les rituels, ou alors par exemple, on fait des cérémonies pour les laïcs, qui font des fuse pour cela, et on réserve la pratique de zazen aux moines.
    C’est ce genre de déviations qui peut complètement fausser à la fois le sens des cérémonies et le sens de ce qui est véritablement l’essentiel du zen.
    Alors qu’en est-il du sens des cérémonies ? Et notamment du fait que l’on récite plusieurs choses durant une cérémonie.
    C’est justement parce qu’en fréquentant les maîtres japonais, en faisant des sesshin au Japon ou en faisant l’ango ici, on comprend de mieux en mieux le sens du rituel, qu’on est amené périodiquement à faire de petits changements pour essayer d’être plus juste dans ce que l’on fait.

    Il faut dire aussi, pour mieux comprendre le contexte, que Maître Deshimaru, quand il est venu en Europe en 1967, n’avait été ordonné moine que depuis une année. Il avait une longue pratique de zazen mais comme laïc ; il faisait des sesshin avec Maître Kodo Sawaki mais il n’avait pas une grande expérience de la vie dans les temples. Donc il a créé… En plus il n’avait surtout pas l’intention d’introduire un zen ritualisé parce qu’il pensait que ce n’était pas du tout adapté à la mentalité européenne – je pense qu’il avait raison, donc il a commencé très simplement ; d’abord il récitait l’Hannya shingyo, puis après il a rajouté les Quatre Vœux du Bodhisattva etc.
    A la fin, au moment où il est mort, on chantait essentiellement trois fois l’Hannya shingyo et ensuite les Quatre Vœux du Bodhisattva, l’Eko et le Ji Ho San Shi.
    Un premier changement a été introduit après sa mort car on se disait : après tout, on n’est pas obligé de chanter tout le temps l’Hannya shingyo trois fois ; il y a d’autres sutra qu’on peut chanter, qui sont très significatifs dans notre tradition. Et on a rajouté le Sandokai et alternativement l’Hokyozanmai, ainsi que le Daishin darani. Puis, au lieu de chanter un Eko relativement abrégé dans lequel on résume la lignée, on a ajouté le fait de chanter toute la lignée de Bouddha Shakyamuni jusqu’à Keizan, puis Kodo Sawaki, Maître Deshimaru et dans ma Sangha, Niwa Renpo Zenji.
    Cela a été le premier changement. Le but n’était pas de rallonger les cérémonies mais de varier un peu, au lieu de chanter tout le temps la même chose. Et pendant longtemps, dans les sesshin, on chantait en plus de l’Hannya shingyo, tantôt le Sandokai, tantôt l’Hokyozanmai, tantôt le Daishin darani. On s’est même mis à chanter le Kannon gyo, toujours alternativement. Et alternativement également, les Patriarches.

    Un autre aspect vient de ce que chacun de ces sutra est dédié à des êtres particuliers. Cela est l’occasion d’approfondir un peu plus le sens du rituel.
    Les rituels dans le zen ne sont pas faits pour obtenir des mérites et ils ne sont pas nécessaires. On les fait vraiment avec un esprit mushotoku, on n’attend pas d’obtenir quoi que ce soit quand on les fait, mais on y exprime trois choses au moins, parfois plus.
    La première chose que l’on exprime, à travers l’Hannya shingyo c’est véritablement la dimension profonde de l’éveil de zazen, la sagesse. Le sutra de l’Hannya shingyo est l’expression de la sagesse et donc de la compassion telle qu’elle se manifeste quand on pratique profondément le zazen.
    On exprime également au cours de la cérémonie un autre sentiment important qui est la gratitude, c’est-à-dire remerciement, reconnaissance à Bouddha pour avoir ouvert la Voie de la pratique que nous poursuivons en faisant zazen.
    Dans les temples au Japon où il y a une succession de sutra chantés le matin, il y a un eko après chaque sutra, parce que chaque sutra est destiné à exprimer la gratitude ou un autre sentiment vis-à-vis de certaines personnes.

    L’Hannya shingyo est destiné à Bouddha ainsi qu’aux fondateurs. Ce matin on se posait la question de savoir qui étaient les grands, les quatre bienfaiteurs. Comme on le voit dans les eko abrégés, ces bienfaiteurs sont : Bouddha, Bodhidharma, Dogen et Keizan. Ce sont généralement les quatre grands fondateurs auxquels on pense, vis-à-vis desquels on exprime notre gratitude en chantant l’Hannya shingyo.
    Ensuite on exprime notre gratitude à l’égard de toute la lignée des Patriarches, et on chante pour cela tantôt l’Hokyozanmai tantôt le Sandokai. Pour ce qui nous concerne, généralement on s’arrête là. Pour beaucoup c’est déjà un peu trop ! Donc on ne va pas en rajouter.

    Mais au Japon traditionnellement on chante un troisième sutra qui est destiné aux parents, aux familles et aux ancêtres. Il exprime là encore une fois la gratitude vis-à-vis des parents, de la famille, des ancêtres. Si nos ancêtres n’avaient pas vécu et ne nous avaient pas transmis la vie, on ne serait pas là en train de pratiquer la Voie. Donc naturellement après zazen, on remercie nos parents de nous avoir permis, en nous donnant la vie, de pratiquer la Voie.

    Et puis, il y a une quatrième catégorie de personnes à qui l’on dédie éventuellement un sutra, par exemple le Daishin darani, ce sont les malades, parfois sous la forme de kito, et aussi les morts. Dans ce cas-là ce n’est plus la gratitude qu’on exprime vis-à-vis des malades ou des morts mais la compassion.
    Ainsi sont donc exprimées dans la cérémonie trois grands sentiments ou valeurs spirituelles : l’actualisation de la sagesse, la compassion et la gratitude.
    Mais pourquoi les cérémonies changent-elles ? Parce qu’on en comprend mieux la signification, tout simplement. Et non, en ce qui me concerne, parce qu’il faut en mettre de plus en plus et les rallonger. Mais je pense qu’il faut les faire de la manière la plus juste possible et perfectionner le sens et la cohérence de ce que nous faisons par rapport au sens que ça a.
    Pour les gens qui s’offusquent du fait que ça change souvent, ou même tout le temps, je voudrais quand même insister sur le fait que fondamentalement la Voie de Bouddha est la Voie de mujo, de l’impermanence. C’est la Voie qui nous apprend à nous harmoniser avec l’impermanence, à réaliser un esprit souple, doux, qui ne se sclérose pas, qui ne se cristallise pas sur des acquis ou des choses que l’on croit maîtriser, sur lesquelles on veut s’appuyer définitivement.

    Évidemment c’est agaçant quand on se dit « Je croyais bien connaître comment faire la clochette ; et il y a un changement et il va falloir encore réapprendre ». Je conçois très bien que ça fatigue, ça énerve même. Il ne faut donc pas exagérer non plus dans ce sens-là.
    Mais il faut quand même comprendre que, accepter qu’il y ait du changement, ça fait partie aussi de la pratique et de l’éveil.

    QUE FAIRE CONCRÈTEMENT DANS NOS DOJOS ?

    Maintenant abordons les questions beaucoup plus concrètes : vous venez à la Gendronnière et vous espérez en repartir en ayant des bases claires pour ce que vous allez pratiquer dans les dojos. C’est normal : c’est un peu le temple mère ici, où on vient se former, s’informer.
    Chaque godo, chaque sangha a probablement sa façon de voir les choses mais pour ce qui me concerne, je pense que la pratique à la Gendronnière se rapproche de plus en plus d’une pratique de temple. C’est donc le lieu où l’on peut prendre connaissance et faire l’expérience de la façon dont on pratique le rituel dans un temple. Mais dans les dojos qui sont en ville, le matin, on n’a pas beaucoup de temps pour le zazen, on ne peut pas se permettre de rajouter des tas de rituels. Ce n’est pas nécessaire.
    En plus de ça, la plupart des gens qui viennent au zen, y viennent parce qu’ils ont été déçus par leur religion d’origine qu’ils trouvent généralement trop ritualisée, comme par exemple, le catholicisme. On vient au zen parce que l’on trouve que c’est dépouillé, c’est l’essentiel, seulement s’asseoir, seulement méditer. On ne vient pas là pour passer énormément de temps à faire des rituels, même si je crois qu’en faire un minimum est bien.

    Si vous jugez que c’est plus important de faire un long zazen le matin, puis de sonner la cloche et de partir, ou de faire sanpai et de s’en aller, c’est possible. Il n’y a aucune obligation de faire un rituel.
    De même, si vous créez un groupe qui est nouveau, avec plein de débutants que vous ne voulez pas embêter avec les cérémonies : à la fin du zazen, un coup de cloche, c’est terminé. Ca suffit, pas de nécessité d’en faire plus.
    Mais d’une manière générale, pour les dojo bien établis avec une sangha où il y a déjà des moines et des nonnes, on peut chanter, par exemple comme on fait à Nice ou en sesshin le week-end, le Sutra du kesa, l’Hannya shingyo puis alternativement, suivant le temps qu’on a, soit le Sandokai, soit l’Hokyozanmai, soit les Patriarches, suivi par l’Eko,qui doit correspondre à ce qu’on a chanté, et par le Ji Ho San Shi. Si l’on est pressé, on peut faire comme à l’époque de Maître Deshimaru au dojo de Paris où on chantait simplement un Hannya shingyo, les Quatre Vœux, le Shigu Sei, l’Eko et le Ji Ho San Shi.
    Encore une fois, si l’on est vraiment très pressé, on peut ne rien faire du tout ! Pas de problème. C’est la base. Si vous comprenez qu’il n’y a aucune nécessité, alors vous pouvez pratiquer librement et considérer les cérémonies comme un moyen parmi d’autres d’exprimer la réalisation du zazen, c’est-à-dire la gratitude, la compassion, la sagesse, la capacité d’être attentif et de s’harmoniser avec les autres. Tout cela s’exprime tout aussi bien dans le samu, dans les actes de la vie quotidienne, les repas pris ensemble, le respect qu’on doit aux autres dans la vie quotidienne, dans les lieux publics, les toilettes, le bar, les chambres etc.

    En fait l’univers entier est un lieu où peut s’exprimer la réalisation de la Voie : ce n’est pas limité à un petit rituel qui se passe dans un dojo, qui est un espace restreint et coupé du reste du monde.
    Il en va de même avec les sutras. On a parlé des Douze Sortes d’Ecritures : tous les sutra ne se limitent absolument pas aux écritures et aux paroles de Bouddha. En fait, tous les phénomènes sont des sutra. Les herbes, les arbres, le lac, le soleil, la lune, les étoiles, les phénomènes de la vie quotidienne, les repas, le travail : tout ça ce sont des sutras. Ils sont l’actualisation de l’ultime vérité.
    Et si, à travers la pratique de zazen, on s’ouvre à l’intuition de cette réalité, on la retrouve partout.
    Et « partout » devient sutra et l’occasion d’exprimer l’éveil de zazen, par-delà les rituels formalisés qui se passent dans un dojo.
    Voilà ce que je voulais vous dire.

    QUESTIONS

    Comme c’est un sujet un peu « vif », s’il y a maintenant deux, trois questions, je veux bien répondre, si c’est rapide…

    Q1 : Ce qui me gêne en fait dans les cérémonies, c’est la question de la langue.
    R : Effectivement, on nous reproche fréquemment de chanter en chinois, en japonais. C’est justifié. Mais il y a deux raisons pour lesquelles on maintient les chants en chinois ou en japonais.
    La première, c’est que notre Sangha est internationale. Ici, il y a des anglais, des allemands, des italiens, des flamands, des espagnols…, si on se mettait à chanter en français, de toute façon il y a des gens qui ne pourraient pas chanter avec nous, ils ne connaissent pas la langue. On peut dire que le vieux chinois c’est un peu notre latin, la langue universelle mais je n’exclus pas du tout que dans les dojos, vous essayiez de vous mettre à réciter les sutras en français. Le problème c’est d’arriver à trouver la musicalité, le rythme. Il y a des gens qui ont travaillé là-dessus, ce n’est pas évident mais ça peut se faire. Il y a une idée intéressante que j’ai déjà appliquée : au lieu de chanter deux sutra n’en chanter qu’un mais lire sa traduction avant de le chanter. Je vous rappelle que les traductions de tout ce qu’on chante sont disponibles.
    En plus, au moment où l’on chante on n’a pas le temps de réfléchir, ce n’est pas le temps de la réflexion mais le temps de l’expression. C’est plus important à ce moment là d’être dans l’harmonie avec les autres, de chanter avec le hara, d’être dans l’expiration, et pour ça les syllabes, les monosyllabes des sutras, ‘kan/ ji/ zai…’ par exemple dans l’Hannya shingyo, se prêtent bien à scander et à chanter avec le hara, beaucoup mieux que la langue française ou anglaise.
    Ce sont les raisons pour lesquelles on continue toujours de chanter en chinois.

    Q 2: Tu as dit tout à l’heure que Maître Deshimaru ne voulait pas introduire les cérémonies, beaucoup de cérémonies, parce qu’il avait peur qu’il y ait un zen de dualité.
    R : Oui, en tout les cas un zen dans lequel on s’attache aux cérémonies à tel point qu’on leur donne autant d’importance, sinon plus, qu’au zazen. C’est cela le zen ritualisé.
    -Alors maintenant, pourquoi il n’y aurait pas cette peur-là, cette peur de s’attacher justement aux formes ?
    - Cette peur est utile : la peur n’est pas qu’une émotion négative, la peur est une émotion qui nous prévient du danger. Donc c’est bien d’avoir peur, d’avoir peur de se tromper, d’avoir peur de tomber dans des formes de perversion, ça nous garde l’esprit en alerte.

    Teisho de Yuno Rech à la Gendronnière le Mercredi 27 août 2008



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    De la nécessité des cérémonies. Empty Re: De la nécessité des cérémonies.

    Message par Yudo, maître zen Sam 26 Nov 2011 - 16:03

    Maître Nishijima, qui a fait sa formation de moine auprès de Niwa Rempo, n'a jamais aimé les cérémonies. Comme la plupart de ceux qui ont étudié auprès de Kodo Sawaki, pour lui, seul compte zazen. Il n'était pas opposé à ce qu'on récite le Sutra du Coeur, mais quand c'était le cas, c'était surtout la nonne Taijun qui le récitait.

    Les cérémonies sont un accessoire. Il faut en avoir conscience.
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    Message par lausm Dim 27 Nov 2011 - 12:09

    Ou on peut ne pas oublier qu'on peut en faire un accessoire de la conscience.

    Je vais essayer de voir si on ne pourrait pas chanter le hannya shingyo en latin. Peut-être que ça sonne bien!
    C'est un problème français, je pense : on a toujours reproché aux groupes de rock que chanter en français n'avait pas la même pèche qu'en anglais!
    En fait, on a une langue d'intellos conceptuels!

    Mais bon, on ne fait plus tant la messe en latin!
    En fait, faudrait chanter en français, sans avoir peur!
    Et dans les sesshins internationales, un jour pour chaque langue!! Allez zou!

    Toujours est-il que je pense qu'on peut harmoniser pensée et expression, car l'on n'a pas un cerveau posé à côté de nous pendant qu'on respire!
    Quand on fait de la musique, on répète bien pas mal de fois pour jouer sans plus penser à sa partie.
    Mais même pour des tas de musiques qu'on croit "spontanées", en fait il y a un travail de fond et de préparation important en amont.
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    Message par Peaceful Mar 29 Nov 2011 - 2:24

    Ces cérémonies zen ou l’on cherche à développer les sentiments de gratitude et de compassion me font furieusement penser aux pratiques des chrétiens qui remercient chaque jour le Seigneur pour ses bienfaits et qui pratiquent la charité.
    Bien entendu, tout cela paraitra contre nature pour un pratiquant athée ou n’ayant aucun gout pour les rituels. Mais il n’empêche pas qu’à terme cette répétition très régulière, ce conditionnement pourrait avoir des effets positifs sur sa sociabilité et aussi son humeur.
    C’est ce qu’ont mis en évidence des chercheurs en psychologie positive. Ils se sont aperçus qu’en incitant des personnes à écrire régulièrement une lettre de gratitude, ou à faire une liste des raisons pour lesquelles ils pouvaient se réjouir, les gens se sentaient mieux, plus optimismes, étaient plus actifs et moins sujet à la dépression. Et la particularité intéressante, c’est qu’ils ont constaté que l’effet était renforcé si l’auteur lisait régulièrement à haute voix ses écrits. Mais, en fait, ces chercheurs n’auront fait que redécouvrir ce que le Pharmacien Emile Coué avait découvert bien avant eux : l’esprit de l’individu se conditionne avec les mots qu’il répète, ce qui amène un changement d’humeur et de comportement.
    Mais Il suffit d’ouvrir les yeux sur son quotidien pour éprouver un sentiment de gratitude envers la vie. Ne serait-ce constater que nous avons un toit, la santé, que nous mangeons à notre faim, que nous avons une personne qui nous aime, des amis, une famille, des passions.
    Et si éprouver régulièrement un sentiment de gratitude renforce les liens sociaux, atténue les passions tristes, nous rend optimiste et nous apporte un mieux-être, alors il existe un rituel, un conditionnement tout aussi efficace et non religieux. Il consiste à se réjouir quotidiennement de tout ce que nous avons et obtenons, ce qui nous permettra d’apprécier plutôt que de déprécier notre existence.
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    Message par lausm Mar 29 Nov 2011 - 22:34

    En fait, la cérémonie, du fait qu'elle se pratique à plusieurs, et est un ensemble de gestes qui rassemble les gens dans ces gestes, actes, est l'expression d'une sociabilité cadrée. Sinon on ne les ferait pas, ces cérémonies.
    Elles servent surtout à cimenter le groupe autour d'une même cause.
    Dans le zen on nous disait que c'était l'expression extériorisée du zazen.
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    De la nécessité des cérémonies. Empty Re: De la nécessité des cérémonies.

    Message par Kalki Mer 30 Nov 2011 - 9:47

    Peaceful a écrit:
    Bien entendu, tout cela paraitra contre nature pour un pratiquant athée ou n’ayant aucun gout pour les rituels.

    Bonjour,

    Cela signifie que l'on peut tout à la fois être bouddhiste et athée ...? Surprised
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    De la nécessité des cérémonies. Empty Re: De la nécessité des cérémonies.

    Message par Kaïkan Mer 30 Nov 2011 - 10:03

    Kalki a écrit:
    Peaceful a écrit:
    Bien entendu, tout cela paraitra contre nature pour un pratiquant athée ou n’ayant aucun gout pour les rituels.

    Bonjour,

    Cela signifie que l'on peut tout à la fois être bouddhiste et athée ...? Surprised
    Bonjour,

    C'est exact... Smile
    On peut pratiquer zazen en étant croyant ou athée; bouddhiste, agnostique ou de n'importe quelle croyance. Et ceci pas seulement chez soi mais dans tous les dojos et temples zen.
    D'ailleurs être bouddhiste n'implique pas d'être croyant ou athée. On peut être bouddhiste et croyant, on peut aussi être bouddhiste et athée.... Smile

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    Message par Kalki Mer 30 Nov 2011 - 14:19

    ...Oui d’accord, mais peut-on vraiment être pratiquant zazen sans jamais ressentir le moindre souffle spirituel ?...

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    Message par Kaïkan Mer 30 Nov 2011 - 15:00


    C'est une question difficile car je ne connais pas tous les pratiquants ni ce qui se passe dans leur tête.
    Il n'y a pas non plus une définition vraiment exacte de(ou)sur ce que peut être "un souffle spirituel" ou son absence.
    De plus je crois être assez mal placé pour répondre étant moi-même à classer sans ambiguïté dans la catégorie des mystiques, ce qui est parfois considéré comme une "maladie" par certains puristes zen.

    Cependant, pour poursuivre longtemps une pratique aussi exigeante que le zazen quotidien, il faut être animé d'une forte conviction. Ce que tu évoques par "souffle spirituelle" est très probablement nécessaire voir indispensable selon mon avis personnel.

    D'autres avis vont peut-être se manifester dans ce fil...
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    Message par Peaceful Mer 11 Avr 2012 - 1:19

    Bonjour Kaïkan.

    Cela vous paraitra peut-être trivial mais la seule "conviction" qui s’impose à mon esprit au sujet de la pratique de la méditation, c’est qu’elle m’est nécessaire pour vivre mieux, pour me sentir mieux.
    C’est quoi être "mystique", selon vous ?
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    Message par Leela Mer 11 Avr 2012 - 6:41


    être athée ne signifie pas qu'on renie l'esprit, ni même une "force" divine, mais seulement qu'on rejette le Dieu proposé par les religions. Il y a plusieurs sortes d'athéismes.
    Certains sont plus proches de l'agnosticisme qui ne rejette rien, et d'autres sont à l'extrême opposé, et sont matérialistes, donc rejettent tout ce qui n'est pas matière tangible. Ce ne sont que ces derniers qui ne "croient" pas à la présence de l'esprit... jusqu'au jour où ils auront une expérience qui leur fera changer d'avis Wink

    Quant à la nécessité des cérémonies, j'y vois beaucoup d'avantages, à condition bien sûr de ne pas être attaché à la forme
    - effet de groupe qui aide à la concentration
    - élévation de la qualité vibratoire du lieu par plusieurs moyens
    - maîtrise de la respiration par le chant
    - enseignement par une personne humaine, en "contact direct", qui est différent des lectures personnelles

    Bonne journée à tous.
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    Message par Peaceful Mer 11 Avr 2012 - 23:45

    Bonjour Leela.

    Pour moi, La "présence de l’esprit", c’est lorsque nous sommes sentons véritablement, là, présent au monde. C’est lorsque notre conscience est claire, que nos perceptions ne sont pas polluées ou atténués par des pensées, des jugements, des rêveries ou des préoccupations diverses. Il n’y a, à mon sens, rien de "divin" dans cette expérience. Cependant il arrive parfois qu’en cette occasion nous puissions avoir le sentiment être en communion avec le monde, d’être dans le flot, de faire partie prenante du mouvement général des choses avec cette impression de regarder le monde pour la première fois. J’imagine que c’est ce que les chrétiens veulent dire par « être en Dieu ».
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    Message par Invité Jeu 12 Avr 2012 - 9:11

    Bonjour

    Je ne suis pas un mystique, ni croyant, je crois que la méditation est fait pour mieux vivre le quotidien et rien d’autre, c’est retrouver le gout de la vie, chaque moment est important, pour ma part je ne vois pas l’intérêt d’une cérémonie.
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    De la nécessité des cérémonies. Empty Re: De la nécessité des cérémonies.

    Message par Leela Jeu 12 Avr 2012 - 9:16

    Ichiro a écrit:Je ne suis pas un mystique, ni croyant, je crois que la méditation est fait pour mieux vivre le quotidien et rien d’autre, c’est retrouver le gout de la vie, chaque moment est important,
    Cela explique pourquoi
    pour ma part je ne vois pas l’intérêt d’une cérémonie.
    Ne le vois pas comme une critique, hein ! Je trouve cela très bien, c'est même l'essentiel, à mon avis: le reste nous égare facilement Wink
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    Message par lausm Jeu 12 Avr 2012 - 14:23

    L'intérèt d'une cérémonie, quand c'est fait en y mettant l'esprit, c'est que justement, ça sert à expérimenter que chaque moment est important, à goûter la vie, autrement qu'assis sur le coussin. Cela peut être simple, à condition qu'on en fasse pas un objet démesuré de prises de tètes.
    Bonjour, c'est une cérémonie. Merci c'est une cérémonie. Au revoir, c'est une cérémonie.
    Une cérémonie, c'est quelque chose qui revient à vivre consciemment la réalité de sa vie. Pas à faire des gestes incompréhensibles parce qu'on nous dit que c'est ça qu'il faut faire parce que c'est bien.
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    Message par Ortho Ven 13 Avr 2012 - 23:16

    Leela a écrit:


    Quant à la nécessité des cérémonies, j'y vois beaucoup d'avantages, à condition bien sûr de ne pas être attaché à la forme
    - effet de groupe qui aide à la concentration
    - élévation de la qualité vibratoire du lieu par plusieurs moyens
    - maîtrise de la respiration par le chant
    - enseignement par une personne humaine, en "contact direct", qui est différent des lectures personnelles


    Je partage tout à fait cet avis; on peut ressentir, une vibration "intense", lors de la récitation des "mantras" à la fin d'une séance de Zazen, par exemple.
    Reste à savoir, si cela est une illusion ou une réalité; et si cela corresponds à un "besoin" inné ou égotique.
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    Message par Peaceful Sam 14 Avr 2012 - 20:22

    Bonjour Ortho.

    Je partage tout à fait cet avis; on peut ressentir, une vibration "intense", lors de la récitation des "mantras" à la fin d'une séance de Zazen, par exemple.
    Reste à savoir, si cela est une illusion ou une réalité; et si cela corresponds à un "besoin" inné ou égotique

    Si vous ressentez quelque chose, c’est qu’il y a bien quelque chose qui se produit en vous. Il ne s’agit donc pas d’une illusion. Mais, à mon sens, la question qui me semble la plus intéressante à se poser, c’est : « qu’est-ce qui se passe en moi dans ces moments ? » Est-ce purement physique, est-ce la manifestation d’une émotion, y a-t-il des pensées dans ces moments ? Dès lors que vous portez une attention entière au phénomène, il s’éclaire et, en général, les illusions ne font pas long feu.
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    Message par Invité Sam 14 Avr 2012 - 20:35

    Bonsoir

    Il y a aussi la prédisposition, on cherche quelque chose dans l’espoir de le trouver. Une étude a démontré que toutes sortes de sensations, de visions apparaissent à ceux qui méditent. C’est le produit de notre inconscient.
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    Message par Ortho Sam 14 Avr 2012 - 23:06

    Dans le Bouddhisme Tibétain,parait-il,cette méthode est utilisée pour créer quelque chose: une divinité par exemple; ensuite le pratiquant doit la dissoudre, pour comprendre que c'est une illusion totale.D'ailleurs, si je me rappelle bien, A-D.NEEL en parlait dans un de ses livres (Mystiques et magiciens du Tibet, je crois), dans lequel , elle racontait qu'en pleine montagne, à force de concentration, en plusieurs jours, elle fabriqua une "image" bien réelle qui avait empli son psychisme.Il lui fallut,écrivit-elle, beaucoup d'efforts pour la faire disparaître...!
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    Message par Peaceful Sam 14 Avr 2012 - 23:19

    Bonsoir Ichiro.

    Il y a aussi la prédisposition, on cherche quelque chose dans l’espoir de le trouver. Une étude a démontré que toutes sortes de sensations, de visions apparaissent à ceux qui méditent. C’est le produit de notre inconscient.

    Je ne suis pas sûr de saisir votre propos. Voulez-vous dire que par le biais de la méditation certaines personnes créent de toute pièce une pseudo-réalité qui correspondrait en fait à ce qu’elle désire inconsciemment ? Ce n’est pas mon expérience. Pour ce qui me concerne, la méditation me replace dans la réalité et je vous avoue que je trouve cette dernière parfois très décevante ! En tout cas, vous serait-il possible de préciser un peu ou du moins de citer les références de cette étude, cela peut être intéressant.
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    Message par Peaceful Sam 14 Avr 2012 - 23:29

    Bonsoir Ortho et merci pour le complément.

    Dans le Bouddhisme Tibétain,parait-il,cette méthode est utilisée pour créer quelque chose: une divinité par exemple; ensuite le pratiquant doit la dissoudre, pour comprendre que c'est une illusion totale.D'ailleurs, si je me rappelle bien, A-D.NEEL en parlait dans un de ses livres (Mystiques et magiciens du Tibet, je crois), dans lequel , elle racontait qu'en pleine montagne, à force de concentration, en plusieurs jours, elle fabriqua une "image" bien réelle qui avait empli son psychisme.Il lui fallut,écrivit-elle, beaucoup d'efforts pour la faire disparaître...!


    C’est plutôt « tordu » comme façon de faire et cela défie le bon sens. On vous demande de créer en imagination une divinité pour comprendre que c’est une illusion ?
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    Message par Invité Dim 15 Avr 2012 - 0:16

    Bonsoir Peaceful
    Quand je parle de prédisposition, je veux dire, qu’il est inutile de s’assoir l’esprit agité, il faut se préparer, on peut donc parler de prédisposition.
    La méditation ou autre exercice de ce genre ne peut rendre l’esprit calme ou silencieux, on ne peut forcer un lac à se calmer, il faut que le vent tombe, voila pourquoi souvent notre esprit s’agite, la méditation ne sert à rien si nous vivons dans la confusion.
    Pour reprendre ce que vous dites, effectivement des personnes créent de toutes pièces une pseudo-réalité qui correspondrait à ce qu’elles désirent inconsciemment, un chrétien va avoir une vision du Christ mais il ne s’agit que d’une projection de son conditionnement, de ses peurs, désirs ou autres mais cela reste toujours le produit de l’inconscient.

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    Message par Leela Dim 15 Avr 2012 - 10:14

    Ortho a écrit:Dans le Bouddhisme Tibétain,parait-il,cette méthode est utilisée pour créer quelque chose: une divinité par exemple; ensuite le pratiquant doit la dissoudre, pour comprendre que c'est une illusion totale.D'ailleurs, si je me rappelle bien, A-D.NEEL en parlait dans un de ses livres (Mystiques et magiciens du Tibet, je crois), dans lequel , elle racontait qu'en pleine montagne, à force de concentration, en plusieurs jours, elle fabriqua une "image" bien réelle qui avait empli son psychisme.Il lui fallut,écrivit-elle, beaucoup d'efforts pour la faire disparaître...! Cool
    Si vous faites allusion aux méditation sur des déités, notamment pendant les pujas (cérémonies), cela se passe différemment.
    Les déités sont des sortes d'archétypes dotés de toutes sortes de qualités qu'on essaie d'acquérir.
    Tchenrézig: la compassion, Sangye Menla: la guérison, etc.
    Pendant le rituel, on imagine toutes ces qualités représentées par des symboles sur les tankas: il ne faut pas oublier que cela s'adresse à un public qui ne sait pas nécessairement lire, donc les tankas sont des sortes de livres illustrés.

    Puis, quand on a bien visualisé tout cela, on l'absorbe en soi, donc pour acquérir ces qualités.
    C'est tout.

    Quant à ce que raconte Alexandra DN, c'est autre chose, si j'ai bon souvenir. C'est la fabrication d'entités par la pensée, qui vont nous servir. Par exemple, j'ai un "petit ange des parkings": je l'ai imaginé, et quand je me dirige vers un endroit où il est difficile de trouver un emplacement, je lui "demande" de m'en libérer un. Je l'ai fait au début par jeu, mais cela marche tellement bien que je continue. J'ai ma petit explication sur ce phénomène.

    Alexandra DN précise que ces "serviteurs" peuvent devenir trop puissants et prendre une certaine autonomie et se retourner contre leur "créateur". Je suppose que le dieu des religion est une sorte de "forme pensée collective", qui collectionne l'énergie de ses croyants, et par ce biais, procéder par exemple à des guérisons.
    C'est donc une forme de magie, qui est bénéfique quand elle est utilisée pour le bien, maléfique quand elle est utilisées pour servir l'ego.
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    Message par Peaceful Dim 15 Avr 2012 - 10:26

    Ichiro

    Quand je parle de prédisposition, je veux dire, qu’il est inutile de s’assoir l’esprit agité, il faut se préparer, on peut donc parler de prédisposition.
    La méditation ou autre exercice de ce genre ne peut rendre l’esprit calme ou silencieux, on ne peut forcer un lac à se calmer, il faut que le vent tombe, voila pourquoi souvent notre esprit s’agite, la méditation ne sert à rien si nous vivons dans la confusion.

    En disant que la méditation n’est pas utile pour pacifier un esprit agité ou pour sortir de la confusion, vous allez à l’encontre du discours commun. Mais je vous suis. Dans ce cas que proposez-vous d’autre ?
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    Message par Kaïkan Dim 15 Avr 2012 - 10:37

    Ichiro a écrit:Bonsoir Peaceful
    Quand je parle de prédisposition, je veux dire, qu’il est inutile de s’assoir l’esprit agité, il faut se préparer, on peut donc parler de prédisposition.
    La méditation ou autre exercice de ce genre ne peut rendre l’esprit calme ou silencieux, on ne peut forcer un lac à se calmer, il faut que le vent tombe, voila pourquoi souvent notre esprit s’agite, la méditation ne sert à rien si nous vivons dans la confusion.
    Pour reprendre ce que vous dites, effectivement des personnes créent de toutes pièces une pseudo-réalité qui correspondrait à ce qu’elles désirent inconsciemment, un chrétien va avoir une vision du Christ mais il ne s’agit que d’une projection de son conditionnement, de ses peurs, désirs ou autres mais cela reste toujours le produit de l’inconscient.

    Bonjour,

    Pratiquer zazen c'est seulement s'asseoir : shikantaza.
    Peut importe que l'esprit soit calme ou agité on s'asseoit tout simplement.
    Cette assise est sans but. On ne recherche pas le calme ou un bien-être ou la paix de l'esprit.

    C'est justement cette simplicité et ce rejet de toute idée de profit qui est la difficulté essentielle rencontrée par les pratiquants.
    C'est aussi toute la beauté et la pureté de cette pratique : mushotoku...


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