"le doigt glacé de la mort"
Deux caméramans de l'émission Frozen Planet ont réussi à filmer un brinicle, un phénomène météorologique rarissime: une colonne de glace qui s'enfonce dans la mer, glaçant tout sur son passage.
« Le troisième jour un énorme incendie se déclara dans la forêt de Raikkola. Hommes, chevaux et arbres emprisonnés dans le cercle de feu criaient d'une manière affreuse. (...) Fous de terreur, les chevaux de l'artillerie soviétique - il y en avait près de mille - se lancèrent dans la fournaise et échappèrent aux flammes et aux mitrailleuses. Beaucoup périrent dans les flammes, mais la plupart parvinrent à atteindre la rive du lac et se jetèrent dans l'eau. (...)
Le vent du Nord survint pendant la nuit (...) Le froid devint terrible. Soudainement, avec la sonorité particulière du verre se brisant, l'eau gela (...)
Le jour suivant, lorsque les premières patrouilles, les cheveux roussis, atteignirent la rive, un spectacle horrible et surprenant se présenta à eux. Le lac ressemblait à une vaste surface de marbre blanc sur laquelle auraient été déposées les têtes de centaines de chevaux. »
— Curzio Malaparte, Kaputt, 1943
L'astrophysicien et vulgarisateur Hubert Reeves reprend ce récit et le tient pour véridique dans son livre L'Heure de s'enivrer (1986). Il émet l'hypothèse que le gel quasi-instantané de l'eau du lac était causé par un changement de phase rapide dû à l'état présumé de surfusion de l'eau au moment de l'incident.
L'homme politique Alain Peyrefitte publia en 1981 un livre intitulé Les Chevaux du lac Ladoga - la justice entre les extrêmes, dans lequel l'eau surfondue emprisonnant les infortunés chevaux devient une métaphore des instabilités sociopolitiques latentes qui peuvent être révélées de façon imprévue par un mouvement de masse ou une décision d'un chef.