Je n'avais pas trop de temps pour répondre hier soir à quelques points particulier. J'essaye d'éclaircir aujourd'hui
koi_boy a écrit:
- Un drame n'est pas qu'un drame....il a des racines, un tronc et des feuilles. Un drame a une origine ( les racines ), est sous jacent mais bel et bien présent avant qu'il ne se matérialise. Il a certes une existence ponctuelle ( le tronc, le drame tel que tu le définit, c'est a dire le drame né, sorti au grand jour, manifesté ) et un devenir (les conséquences, le feuillage ). Le drame c'est l'arbre tout entier.Le reduire a sa partie émergée, visible et identifiable c'est justement l'extraire de son contexte !!! En trouvant les origines de la souffrance, Siddharta Gautama a compris les manifestations de celles-ci
ainsi que les conséquences de celle ci, Il a compris qu'un drame n'etait pas juste un tronc, qu'un drame n'etait pas qu'un drame. C'est
peut-etre même ce qui a pu le pousser a quitter son palais, soigné de la peur des drames qui pouvaient l'attendre dehors.
Quand je dis qu'un "drame est un drame", je m'efforce de regarder les choses pour ce qu'elles sont. Le Bouddha a énoncé les 4 nobles vérités :
1) La noble vérité de la souffrance
2) La noble vérité de l'origine de la souffrance
3) La noble vérité de l'extinction de la souffrance
4) La noble vérité du Sentier qui conduit à l'extinction de la souffrance.
Il importe, quand on se réfère au bouddhisme, de ne pas tout mélanger. Quand tu dis "
Un drame n'est pas qu'un drame....il a des racines, un tronc et des feuilles", tu mélanges les deux premières nobles vérités. Le bouddha n'a jamais dit "La souffrance n'est pas que la souffrance". Il a dit, entre autres, dans le première noble vérité :
"La naissance est souffrance, le déclin est souffrance, la mort est souffrance, la souffrance, les lamentations, les peines, la douleur, le désespoir sont souffrance ; les cinq agrégats de l'existence sont souffrance." et il ajoute "Que pensez-vous qui soit le plus grand, le flot des larmes versé pendant ce long chemin tandis que vous vous pressiez et vous hâtiez au long de la ronde des renaissances, uni à celui que vous ne désiriez pas, séparé de celui que vous désiriez, ou la masse des quatre océans ?... Comment cela est-il possible ? Inconcevable est le commencement de cette errance (samsara), impossible à découvrir est le premier commencement des êtres qui, aveuglé par l'ignorance, pris au piège du désir, se ruent et se pressent dans la ronde des renaissances...."
Ce que je veux souligner, en reprenant ces extraits de textes, c'est que le bouddha n'a jamais interprété un drame (ou une souffrance) autrement que pour ce qu'il était et n'a minimisé nullement l'importance d'une souffrance, au contraire. Il importe donc, me semble-t-il, d'analyser un fait pour ce qu'il est si on veut, plus loin, en déterminer les causes et les moyens de les éradiquer. Mais en aucune manière on ne doit mélanger le remède avec la maladie. Et surtout, je crois, il ne faut pas faire dire au Bouddha autre chose que ce qui l'a dit, en particulier "
Il a compris qu'un drame n'etait pas juste un tronc, qu'un drame n'etait pas qu'un drame. C'est peut-etre même ce qui a pu le pousser a quitter son palais, soigné de la peur des drames qui pouvaient l'attendre dehors" parce que c'est une contre vérité, notamment ce que j'ai relevé en gras.
koi_boy a écrit:Je tenais juste a relativiser l'aspect dramatique des évenements que tu as cité. Il ne s'agit pas de minimiser. Minimiser serait par exemple de dire que ces evenements n'onrt eu aucune incidence ou de les nier.
Il importe aussi, quand on discute dans un cadre philosophique comme c'est le cas ici, d'employer les mots pour ce qu'ils veulent dire et non avec une interprétation personnelle de ceux-ci. Minimiser, ça ne signifier pas nier, ou alors dans sa limite extrême. Minimiser, c'est diminuer l'importance qu'on accorde à une chose (jusque, éventuellement, à la nier). En disant que certains drames humains sont, à l'échelle de l'humanité, autant qu'un rhume (et en essayant par la suite, comme pour te rattraper aux branches, de donner au rhume l'importance qu'il n'a pas), c'est minimiser au moins, nier au plus. Ce que je souhaite te faire comprendre, c'est qu'en disant cela, tu minimises au mieux ou au pire tu nies la première des 4 nobles vérités. Je sais bien que dans ton esprit, ce n'est pas le cas. Mais il me semble important de respecter, sinon la rigueur que le Bouddha s'est imposée dans son analyse de la souffrance, au moins la valeur des mots.
koi_boy a écrit:- "nul ne peut predire sur du long terme les conséquences de nos actes ". C'est une verité qui semble t'avoir tellement aveuglé qu'a
present tu fuis la lumière. . La probabilité n'est pas la certitude, tu as raison mais elle s'en approche. Ta phrase pourrait se resumer a " de toute facon on en sait rien alors...a quoi bon !!! " c'est triste et il n'est nul surprenant que tu vois la vie de facon aussi triste.
Bon, en dehors de ton interprétation (de la façon dont je vois la vie) qui n'appartient qu'à toi et dans laquelle, évidemment, je ne me reconnais pas, je relève simplement, dans la première des quatre nobles vérités, ce qu'a dit le Bouddha : "
Inconcevable est le commencement de cette errance (samsara), impossible à découvrir est le premier commencement des êtres qui, aveuglé par l'ignorance, pris au piège du désir, se ruent et se
pressent dans la ronde des renaissances..". Je ne sais comment tu interprètes cela, mais, de mon point de vue, c'est à rapprocher de ce que j'ai écrit, à savoir :"nul ne peut prédire sur du long terme les conséquences de nos actes". Pourquoi ? Parce que cette absence de prédictibilité tient à la nature même du samsara. C'est même aussi une conséquence du deuxième principe de la thermodynamique en physique (entropie) qui est de nature statistique. Et il n'est pas inutile, chaque fois que c'est possible, de prendre dans la science des principes qui ont été compris par le Bouddha bien avant la connaissance de la thermodynamique.
Il me semble pourtant que tu dispose d'atouts, tels qu'une culture étendue et une aisance a t'exprimer. D'autres encore que je ne connais pas probablement. Alors pourquoi tant de négation ? La negation nait d'un esprit lassé, asthenique. la certitude d'un esprit orgueilleux. .Le probablement lui nait d'un esprit volontaire et genereux, pret a connaitre ses erreurs Meme si nous ne connaissons pas de manière certaine ce que nos actes vont engendrer, il faut essayer de voir ce qui est le plus probable quant a leur répercussion. L'erreur fait avancer l'homme, la négligeance le maintient dans la torpeur. Pourquoi l'homme a t-il des jambes ?
D'abord, il n'y a aucune négation à dire les choses telles qu'elles sont, c'est à dire attestées par l'observation. En revanche, la négation, au sens ou il convient de l'entendre ici, c'est celui d'affirmer qu'un "drame n'est pas qu'un drame" avec l'ensemble de ton argumentation. Enfin, je n'ai jamais dit, au prétexte qu'on ne pouvait connaître les conséquences de nos actes, qu'il ne fallait pas agir ou, pire, qu'il ne fallait pas reconnaître nos erreurs.
Bref, je trouve qu'en plus d'un discours idéaliste, tu as une tendance à la manipulation de la pensée des autres avec, ce que je juge très désagréable, une façon un peu hautaine de le dire.