Je me questionne actuellement sur les liens possibles entre ces trois aspects importants de ma vie. Sont ils compatibles ? J'ai des difficultés à réussir à concilier tout ça ; je fais un travail intellectuel, en sciences humaines (en linguistique pour être précis) et je suis passionné de littérature, de cinéma, de musique, de philosophie. Or ce que je trouve dans le zen, c'est vraiment l'accent sur l'ici et maintenant, et, quoi qu'on en dise, une défiance par rapport à la pensée et au langage, qui ne seraient que des illusions qu'il est bon de démasquer et d'éviter ; ce qui ne veut pas dire que ce seraient de mauvaises choses, mais simplement des illusions dans lesquelles il n'est pas bon de se complaire. Au mieux, on trouve dans quelques bouquins sur le zen l'apologie de la pensée comme outil : il est tout à fait louable d'utiliser sa pensée pour construire un pont ou envoyer un avion dans l'espace, du moment qu'on se SERT de la pensée et que ce n'est pas elle qui nous domine. Mais que faire de la philosophie et de la fiction ? Penser pour penser, c'est à dire, approfondir l'art de penser, de s'interroger, construire des concepts et des nouvelles façons de décrire le monde, construire des histoires ? Faut il laisser tomber ça (prière de répondre vite, comme ça je laisse tomber mon boulot ahahhaha) ?
Au fur et à mesure que j'évolue dans le zen, je me mets à questionner l'intérêt réel de ces choses qui finalement sont des piliers de ma vie. Qu'est ce que le travail que je fais si ce n'est d'essayer par exemple de décrire le fonctionnement du langage, c'est à dire produire de la pensée sur de la pensée ? Est-ce que ça a une utilité ou est-ce qu'il vaut mieux aller planter des arbres ? Bref, si l'on suit le zen jusqu'au bout, faut-il arrêter de philosopher, de s'interroger, d'essayer de répondre à des questions dont on sait qu'elles sont sans réponse pour la plupart ?
Pareil pour la fiction ; j'adore écrire, et lire aussi. Mais s'immerger dans quelque chose d'autre que l'ici et maintenant, n'est ce pas une erreur du point de vue du zen ?
En même temps, d'un autre côté, si le zen, c'est se fondre dans l'action, pourquoi ce principe ne serait-il pas applicable au travail intellectuel ou d'ailleurs à la lecture d'un roman : tant que je pense, je pense, et je suis cette action, cette création, cette production, au même titre que quand je marche, je ne fais que marcher, et que quand je parle, je ne fais que parler (le langage n'est d'ailleurs pas pour moi une illusion, pas plus que n'importe quoi, même la pensée - c'est autre chose que je ne comprends pas bien : je ne vois pas pourquoi, dans le zen, on condamne plus la pensée qu'une autre forme de perception ; je ne vois pas en quoi une pensée est plus illusoire que ce que je vois ou sens ou entends, parce que finalement il s'agit bien de la même chose, d'une interprétation de ce qui m'entoure)...
C'est paradoxal de poser ces questions, j'en ai bien conscience, parce que toute la culture zen, en fait, regorge d'histoires en tout genre, de philosophie, et aussi d'arts graphiques et sonores...
AIDEZ MOI A ME RETROUVER AU CHOMAGE !!!
Ahahah