Le livre "Entretiens de Lin Tsi" (Ed Fayard) est épuisé et est devenu pratiquement introuvable en France. De mon point de vue, c'est une oeuvre majeure du bouddhisme zen et il est dommage que les éditions Fayard ne le rééditent pas (Lin Tsi est traduit "Rinzai" en japonais. On peut donc considérer que Lin Tsi est le "père spirituel" de la branche rinzai du zen). Je vous propose ici un extrait de ces entretiens, d'une lecture relativement abordable (ce qui n'est pas toujours le cas) :
"
Et le maître dit :
« Ce qu’il faut actuellement à ceux qui apprennent la Loi du Buddha, c’est
avoir la vue juste. Ayant la vue juste, les naissances et les morts ne les
affecteront pas ; ils seront libres de leurs mouvements, de s’en aller
ou de rester ; et toute supériorité transcendante leur viendra d’elle-même
sans qu’ils aient besoin de la rechercher. Adeptes de la Voie, tous nos anciens
ont eu leurs routes pour faire sortir les hommes. Quand à moi, ce que je leur
montre, c’est à ne se laisser abuser par personne. Si vous avez usage (de ce
conseil), faites-en usage ; mais plus de retard, plus de doute !
Si aujourd’hui les apprentis ne réussissent pas, où est leur défaut ?
Leur défaut est de ne pas avoir confiance en eux-mêmes.
C’est parce que vous n’avez pas de confiance en vous-mêmes, que vous vous empressez
tant à courir après ce qui vous est extérieur, vous laissant détourner par
ces dix mille objets, et que vous ne trouvez pas l’indépendance. Sachez mettre
en repos cet esprit de recherche qui vous fait courir de pensée en pensée,
et vous ne différerez plus d’un Buddha-patriarche. Voulez-vous savoir ce qu’il
est, le Buddha-patriarche ? Tout simplement ces hommes qui sont là, devant
moi, à écouter la Loi. C’est parce que les apprentis n’ont pas suffisamment
de confiance, qu’ils courent tant chercher à l’extérieur ; et même s’ils
trouvent quelque chose, ce ne sont que supériorités selon la lettre :
jamais ils ne trouvent l’esprit même du patriarche vivant.
Ne vous y trompez pas, vénérables Dhyânistes ! Si vous ne le rencontrez
pas en ce moment même, c’est pour des milliers de renaissances, au cours de
myriades de périodes cosmiques, que vous circulerez dans le Triple Monde à
la poursuite des objets agréables qui vous accrochent, renaissant dans des
ventres d’ânesses ou de vaches. A mon point de vue, adeptes, vous ne différez
point de Çâkya. Aujourd’hui, au milieu de tant d’activités de toutes sortes,
qu’est-ce qui vous manque ? Jamais ne s’arrête le rayonnement spirituel
émanant de vos six sens ! Quiconque sait voir les choses de cette manière,
sera pour toute son existence un homme sans affaires. »"
"
Et le maître dit :
« Ce qu’il faut actuellement à ceux qui apprennent la Loi du Buddha, c’est
avoir la vue juste. Ayant la vue juste, les naissances et les morts ne les
affecteront pas ; ils seront libres de leurs mouvements, de s’en aller
ou de rester ; et toute supériorité transcendante leur viendra d’elle-même
sans qu’ils aient besoin de la rechercher. Adeptes de la Voie, tous nos anciens
ont eu leurs routes pour faire sortir les hommes. Quand à moi, ce que je leur
montre, c’est à ne se laisser abuser par personne. Si vous avez usage (de ce
conseil), faites-en usage ; mais plus de retard, plus de doute !
Si aujourd’hui les apprentis ne réussissent pas, où est leur défaut ?
Leur défaut est de ne pas avoir confiance en eux-mêmes.
C’est parce que vous n’avez pas de confiance en vous-mêmes, que vous vous empressez
tant à courir après ce qui vous est extérieur, vous laissant détourner par
ces dix mille objets, et que vous ne trouvez pas l’indépendance. Sachez mettre
en repos cet esprit de recherche qui vous fait courir de pensée en pensée,
et vous ne différerez plus d’un Buddha-patriarche. Voulez-vous savoir ce qu’il
est, le Buddha-patriarche ? Tout simplement ces hommes qui sont là, devant
moi, à écouter la Loi. C’est parce que les apprentis n’ont pas suffisamment
de confiance, qu’ils courent tant chercher à l’extérieur ; et même s’ils
trouvent quelque chose, ce ne sont que supériorités selon la lettre :
jamais ils ne trouvent l’esprit même du patriarche vivant.
Ne vous y trompez pas, vénérables Dhyânistes ! Si vous ne le rencontrez
pas en ce moment même, c’est pour des milliers de renaissances, au cours de
myriades de périodes cosmiques, que vous circulerez dans le Triple Monde à
la poursuite des objets agréables qui vous accrochent, renaissant dans des
ventres d’ânesses ou de vaches. A mon point de vue, adeptes, vous ne différez
point de Çâkya. Aujourd’hui, au milieu de tant d’activités de toutes sortes,
qu’est-ce qui vous manque ? Jamais ne s’arrête le rayonnement spirituel
émanant de vos six sens ! Quiconque sait voir les choses de cette manière,
sera pour toute son existence un homme sans affaires. »"