HOUANG-PO
Tous les Bouddhas et tous les êtres vivants ne sont qu'un seul esprit. Depuis des temps sans
commencement, cet esprit, jamais venu à l'existence, n'a jamais cessé d'exister...
Sans limites et insondable, on dirait l'espace vide.
Il n'est rien dans notre fondamentale bouddhéité, si ce n'est un vide ouvert et paisible, une
clarté merveilleuse et pleine de félicité, où la réalisation profonde et spontanée plonge
directement. Tout est là, parfaitement complet, rien ne fait défaut.
Quand on saute directement dans la non-pensée,
l'être fondamental se manifeste de lui-même...
Là rien qui demeure ou s'accroche, en tous sens rien que liberté,
et partout la présence de la Voie.
Il n'y a jamais eu de méthode spirituelle. Le détachement est la méthode,
et qui connaît le détachement est Bouddha.
Une fois que l'on est détaché de tout,
on n'a pas d'autre réalité à trouver.
La vacuité n'est pas un vide, mais le domaine absolu, unique et véritable.
Notre nature d'Éveil a, depuis des temps sans commencement,
le même grand âge que le ciel.
Elle n'est jamais venue à l'existence et jamais ne l'a quittée.
Les bouddhas et les bodhisattvas partagent
avec tout ce qui bouge et a une âme cette nature de grand nirvâna.
N'accrochez rien à votre primordialement pure bouddhéité.
Elle est comme le ciel :
bien qu'elle se pare d'innombrables mérites et formes de sagesse,
rien de tout cela n'y est fixé.
Prajñā est la connaissance sans caractères particuliers... La seule chose qui y compte, c'est
la silencieuse coïncidence... et coïncider avec le domaine absolu, c'est atteindre la liberté.
La "salle du trésor", est celle du trésor de l'esprit réel... Elle ne saurait être construite... On
ne peut en donner les mesures avec des mots. Il suffit pour la trouver, de coïncider
parfaitement avec la réalité telle qu'elle est. Vous qui cherchez l'esprit avec votre esprit en
comptant sur les autres, vous ne faites que prendre et apprendre. Arriverez-vous jamais à
quoi que ce soit !... Même si vous pouviez étudier les trois sages et les quatre fruits, même
si vous aviez l'esprit plein des dix terres... vous restez dans ce qui naît et s'éteint. Peut-on
comparer cela à la plongée directe, en un seul saut, dans la terre du Tathâgata ?
L'inépuisable pratique consiste à se détacher des caractères particuliers.
Aujourd'hui et à tout instant, lorsque vous vous déplacez ou restez debout, assis ou couché,
entraînez-vous uniquement à la non-pensée...
Que cela vous prenne trois, cinq ou dix ans, il faut que vous ayez un éclair d'expérience...
Vous n'avez qu'une chose à faire : à tout instant, sans vous appuyer sur rien,
ni vous fixer nulle part, laissez-vous porter par le courant des choses.
Personne ne saura qui vous êtes,
mais quel besoin avez-vous qu'on vous connaisse ou vous ignore.
Vous aurez l'esprit ferme, sans faille, et pourtant tout le traversera sans s'y incruster.
Vous goûterez alors à la silencieuse coïncidence...
Dans un tel état d'esprit un, les expédients ne sont que des ornements.
Ces montagnes bleutées qui nous comblent le regard et les univers perdus dans l'espace
forment une seule terre de blancheur...
et tous les êtres vivants sont des manifestations de l'Éveil.
Entretiens de Houang-Po (Les deux Océans - 1985)
commencement, cet esprit, jamais venu à l'existence, n'a jamais cessé d'exister...
Sans limites et insondable, on dirait l'espace vide.
Il n'est rien dans notre fondamentale bouddhéité, si ce n'est un vide ouvert et paisible, une
clarté merveilleuse et pleine de félicité, où la réalisation profonde et spontanée plonge
directement. Tout est là, parfaitement complet, rien ne fait défaut.
Quand on saute directement dans la non-pensée,
l'être fondamental se manifeste de lui-même...
Là rien qui demeure ou s'accroche, en tous sens rien que liberté,
et partout la présence de la Voie.
Il n'y a jamais eu de méthode spirituelle. Le détachement est la méthode,
et qui connaît le détachement est Bouddha.
Une fois que l'on est détaché de tout,
on n'a pas d'autre réalité à trouver.
La vacuité n'est pas un vide, mais le domaine absolu, unique et véritable.
Notre nature d'Éveil a, depuis des temps sans commencement,
le même grand âge que le ciel.
Elle n'est jamais venue à l'existence et jamais ne l'a quittée.
Les bouddhas et les bodhisattvas partagent
avec tout ce qui bouge et a une âme cette nature de grand nirvâna.
N'accrochez rien à votre primordialement pure bouddhéité.
Elle est comme le ciel :
bien qu'elle se pare d'innombrables mérites et formes de sagesse,
rien de tout cela n'y est fixé.
Prajñā est la connaissance sans caractères particuliers... La seule chose qui y compte, c'est
la silencieuse coïncidence... et coïncider avec le domaine absolu, c'est atteindre la liberté.
La "salle du trésor", est celle du trésor de l'esprit réel... Elle ne saurait être construite... On
ne peut en donner les mesures avec des mots. Il suffit pour la trouver, de coïncider
parfaitement avec la réalité telle qu'elle est. Vous qui cherchez l'esprit avec votre esprit en
comptant sur les autres, vous ne faites que prendre et apprendre. Arriverez-vous jamais à
quoi que ce soit !... Même si vous pouviez étudier les trois sages et les quatre fruits, même
si vous aviez l'esprit plein des dix terres... vous restez dans ce qui naît et s'éteint. Peut-on
comparer cela à la plongée directe, en un seul saut, dans la terre du Tathâgata ?
L'inépuisable pratique consiste à se détacher des caractères particuliers.
Aujourd'hui et à tout instant, lorsque vous vous déplacez ou restez debout, assis ou couché,
entraînez-vous uniquement à la non-pensée...
Que cela vous prenne trois, cinq ou dix ans, il faut que vous ayez un éclair d'expérience...
Vous n'avez qu'une chose à faire : à tout instant, sans vous appuyer sur rien,
ni vous fixer nulle part, laissez-vous porter par le courant des choses.
Personne ne saura qui vous êtes,
mais quel besoin avez-vous qu'on vous connaisse ou vous ignore.
Vous aurez l'esprit ferme, sans faille, et pourtant tout le traversera sans s'y incruster.
Vous goûterez alors à la silencieuse coïncidence...
Dans un tel état d'esprit un, les expédients ne sont que des ornements.
Ces montagnes bleutées qui nous comblent le regard et les univers perdus dans l'espace
forment une seule terre de blancheur...
et tous les êtres vivants sont des manifestations de l'Éveil.
Entretiens de Houang-Po (Les deux Océans - 1985)