« En voilà un qui se montre capable de soutenir la discussion. »
3 participants
Le chat coupé en deux
Fa- vrai fleuron
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Date d'inscription : 10/08/2008
- Message n°17
Re: Le chat coupé en deux
Invité- Invité
- Message n°19
Re: Le chat coupé en deux
Il démontre non verbalement, sa compréhension de la vacuité, et donc sa
propre réalisation. Cette deuxième partie explicite donc la première
partie....
En réalité, les deux parties sont bien distinctes, même si, comme tu le constates, la réponse au kôan donnée par Tchao Tchéou (une réponse dont on voit ici, au passage, qu'il serait vain de la mimer si, d'avanture, un maître zen venait à nous donner ce kôan à investiguer) est "la bonne" réponse.
Le pi yen lou (le traité de la falaise verte) est en effet un recueil de kôans avec des sous-kôans donnés par ses auteurs (il y en a deux : Hiue-teou et Houan-wou) ayant, chacun, un certain niveau d'importance. Ainsi, dans le traité de la falaise verte, il convient de s'interroger sur plusieurs aspects de la situation initiale. Le sous-kôan "qui a tué le chat", posé par Hiue-teou, mérite, à lui seul, un développement.
Ta réponse à cette question fut " Cesse de miauler...Cat. Où je te coupe en deux..." Cette réponse peut en déconcerter plus d'un. Outre le hasard qui fait correspondre Cat et khât qui n'aura échappé à personne et dont tu t'es servi, il subsiste quand même, pour le lecteur peu averti à ce type de réponse, une question qui renvoit à l'essence/action même du maître. Le maître ici est dans le "non agir" bien que ce soit lui qui tienne l'épée pour couper le chat. Le chat, dans ses mains, n'est ni vivant, ni mort. Son "destin" appartient aux moines qui se disputent sa possession. On découvre ainsi, dans cette question "qui a tué le chat", le sens du mot "karma". Le karma n'est donc pas supporté par le maître parce qu'il est dans le non agir mais par les moines bien qu'ils n'aient rien fait. Mais par "rien fait", il faut comprendre "rien fait pour sauver le chat". Je pense qu'il était utile, pour ceux qui nous lisent, de spécifier cela.
Fa- vrai fleuron
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Date d'inscription : 10/08/2008
- Message n°20
Re: Le chat coupé en deux
Merci pour tes explications très judicieuses,Khât. On voit que ce travail sur le koan peut-être très fécond...en tout cas ! :-)
Invité- Invité
- Message n°21
Re: Le chat coupé en deux
On peut aussi approfondir la deuxième partie du kôan, en nous interrogeant, comme l'invite un des auteurs du traité de la falaise verte, sur l'authenticité de la réponse de Tchao Tchéou à son maître Nan-Ts'iuan. En effet, qu'est-ce qui, en dehors de l'approbation du maître, nous garantit que la réponse de Tchao Tchéou était la bonne réponse ? Nan-Ts'iuan l'a acceptée. Pourquoi ? Il n'avait pourtant pas de "cahier de réponse" puisqu'il est, historiquement, le premier qui posa la question et, avant Tchao Tchéou, personne n'avait répondu correctement. Quand on s'interroge sur la réponse de Tchao Tchéou et qu'on en comprend la portée, on réalise qu'il n'y avait pas d'autre réponse à donner. Alors, que signifie ce geste de poser ses sandales sur sa tête. Pourquoi, par exemple, n'a-t-il pas pris les sandales du maître ? ou encore, pourquoi sur sa tête et non celle du maître ? Pourquoi est-il parti ? Où est-il allé ? Qui peut tenter de répondre ici ?
Fa- vrai fleuron
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Date d'inscription : 10/08/2008
- Message n°22
Re: Le chat coupé en deux
Pas moi en tout cas...Tchao !
Invité- Invité
- Message n°23
Re: Le chat coupé en deux
Une indication, peut-être ? : Tchao Tchéou n'a qu'un être au-dessus de lui ; c'est l'homme "sans affaires". Mais Tchao Tchéou est un être accompli. Il est donc sans affaires. Il est donc naturel qu'il pose ses propres sandalles sur sa propre tête. Puis il s'en va. Il va là où il n'y a plus rien à accomplir.
Y avait-t-il une meilleure façon d'agir ? Je n'ai, pour ma part, rien trouvé de mieux.
Tchéou !
Y avait-t-il une meilleure façon d'agir ? Je n'ai, pour ma part, rien trouvé de mieux.
Tchao !
Tchéou !
Fa- vrai fleuron
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- Message n°24
Re: Le chat coupé en deux
Sylvie- Amateur
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Date d'inscription : 12/09/2010
- Message n°25
Re: Le chat coupé en deux
"la falaise verte"...Invité a écrit:...
Le pi yen lou (le traité de la falaise verte) est en effet un recueil de kôans avec des sous-kôans donnés par ses auteurs (il y en a deux : Hiue-teou et Houan-wou) ayant, chacun, un certain niveau d'importance. Ainsi, dans le traité de la falaise verte, il convient de s'interroger sur plusieurs aspects de la situation initiale. Le sous-kôan "qui a tué le chat", posé par Hiue-teou, mérite, à lui seul, un développement.
Ta réponse à cette question fut " Cesse de miauler...Cat. Où je te coupe en deux..." Cette réponse peut en déconcerter plus d'un. Outre le hasard qui fait correspondre Cat et khât qui n'aura échappé à personne et dont tu t'es servi, il subsiste quand même, pour le lecteur peu averti à ce type de réponse, une question qui renvoit à l'essence/action même du maître. Le maître ici est dans le "non agir" bien que ce soit lui qui tienne l'épée pour couper le chat. Le chat, dans ses mains, n'est ni vivant, ni mort. Son "destin" appartient aux moines qui se disputent sa possession. On découvre ainsi, dans cette question "qui a tué le chat", le sens du mot "karma". Le karma n'est donc pas supporté par le maître parce qu'il est dans le non agir mais par les moines bien qu'ils n'aient rien fait. Mais par "rien fait", il faut comprendre "rien fait pour sauver le chat". Je pense qu'il était utile, pour ceux qui nous lisent, de spécifier cela.