Zen et nous

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    L’attitude bouddhiste face à la douleur ....

    gigi
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    Message par gigi Mer 26 Juin 2013 - 9:32

    Le Dhamma de la Forêt
    L’attitude bouddhiste face à la douleur 
    Ajahn Brahmavamso
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    Traduit par Luc Guillard



    http://www.dhammadelaforet.org/


    Discours donné le 2 juin 2006 à la « Buddhist Society of Western Australia ».  Titre original : Dealing With Pain



    Je suis rentré hier de Singapour avec une intoxication alimentaire. J’ai été très malade la nuit dernière et, en ce moment-même, j’ai encore beaucoup d’acidité dans l’estomac. Quelqu’un m’a demandé, il y a quelque temps : « Quelle est l’attitude bouddhiste face à la douleur physique et face aux expériences douloureuses de la vie ? » Je crois que ce sera un excellent sujet pour ce soir. 

    Il n’y a rien de négatif à parler de la douleur car, qui que nous soyons et quel que soit notre mode de vie, même si nous pensons être en bonne santé, il y a forcément des moments où nous tombons malades et où nous faisons l’expérience de la douleur ou de situations douloureuses.  Un jour quelqu’un m’a dit : « Vous êtes moine, vous méditez, vous avez un mode de vie très éthique, donc vous ne devriez pas tomber malade. » Comme si un moine ne pouvait ni être malade ni mourir ! Il n’y a rien d’anormal à être malade de temps en temps, pour un moine comme pour tout le monde. Par contre, ce qu’il y a de merveilleux quand on est moine, c’est que l’on a toute une panoplie de techniques à sa disposition pour gérer la douleur physique et les difficultés de la vie. Ainsi la douleur ne nous rend pas négatifs ou dépressifs ;  elle est, au contraire, l’occasion d’apprendre à la dépasser, à la transcender, à se situer au-delà d’elle — de sorte que nous pouvons être en pleine forme même si nous avons reçu un coup dans l’estomac ! 

    Que dit le Bouddha à propos de la douleur ? Il souligne qu’il y a deux aspects à notre malaise — et c’est, à mon avis, l’une des clefs de son enseignement pour comprendre ce qu’est la douleur et s’en libérer. Le Bouddha dit que la douleur a deux aspects : l’un qui est physique et auquel on ne peut pas grand-chose ; et l’autre qui est mental et sur lequel on peut agir. Or c’est l’aspect mental qui est le plus important.  En fait, l’attitude de l’esprit vis-à-vis de la douleur physique est parfois si puissante qu’elle peut faire s’évaporer complètement la douleur. Je pense que vous connaissez tous ces histoires de sportifs qui se cassent une jambe ou un bras mais qui continuent à jouer, ne réalisant qu’après un certain temps qu’ils se sont blessés. J’ai pu moi-même faire l’expérience, maintes fois dans ma vie, de la puissance de l’esprit et constater comment la douleur physique est considérablement influencée par notre attitude. 

    Pour lire la suite suivre le lien http://is.gd/5DzzA2


    Le Vénérable Ajahn Brahmavamso est né à Londres, sous le nom de Peter Betts, en 1951. Issu des classes laborieuses, il a étudié la physique à l’université de Cambridge. Après avoir obtenu ses diplômes et enseigné pendant un an, il est partit en Thaïlande où il a prononcé ses vœux monastiques. Il est resté pendant 9 ans moine auprès du célèbre Ajahn Chah dans un monastère retiré de la jungle. En 1983, il a créé, avec d’autres moines, le Bodhinyana Monastery sur un petit terrain dans la banlieue de Perth en Australie. Il en est devenu l’abbé depuis 1994. Il consacre beaucoup de temps aux malades et aux personnes en fin de vie mais aussi en tant que visiteur spirituel aux prisonniers et, tout simplement, aux moines et aux laïques du monastère Bodhinyana. http://bswa.org   


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    Message par BU-SO Mer 26 Juin 2013 - 18:22

    Qui souffre?
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    L’attitude bouddhiste face à la douleur .... Empty Re: L’attitude bouddhiste face à la douleur ....

    Message par Yudo, maître zen Mer 26 Juin 2013 - 18:40

    BU-SO a écrit:Qui souffre?
    Attention avec ce genre de questions. Lorsque maître Gensa s'est tapé l'orteil contre un caillou, il s'est bien dit que cette question était un peu bête...
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    L’attitude bouddhiste face à la douleur .... Empty Dukkha insatisfaction...

    Message par gigi Mer 26 Juin 2013 - 21:12

    dukkha insatisfaction...

    Enseignement disponible sur fichier audio
    La souffrance
    Signification

    dukkha veut dire la douleur, la peine, la souffrance. C’est une caractéristique dominante dans le monde dans lequel nous vivons. Selon Bouddha, le seul fait de vivre est marqué par la caractéristique de dukkha, qui est la peine qui se manifeste sous toutes ses formes. Ce peut être la peine qu’on éprouve dans la tristesse, dans la misère ou dans les difficultés de la vie. Ce peut être aussi la peine qu’on peut ressentir lorsqu’on est saturés de plaisir, à tel point que l’objet du plaisir devient lui-même dégoûtant et répulsif. C’est la peine d’être séparé de ceux que l’on aime, mais c’est aussi celle de devoir supporter la présence des êtres que nous n’aimons pas. C’est la peine de ne pas vivre dans des endroits où l’on aimerait vivre et aussi celle d’être obligé de vivre dans des endroits où nous ne voulons pas vivre.

    D’une manière ou d’une autre, que nous le voulions ou non, de nombreuses situations dans lesquelles nous nous trouvons sont pénibles. On a parfois accusé l’enseignement de Bouddha d’être pessimiste à cause de cette affirmation et on dit quelques fois que le monde n’est pas si pénible que ça parce qu’il y a de l’espoir. Il y a l’espoir d’un monde meilleur, l’espoir de gagner un paradis, de créer un monde plus heureux, de construire un environnement qui soit plus humain, plus équilibré. Lorsque les gens disent ainsi que le monde n’est pas si malheureux car il y a de l’espoir, Bouddha, dans son enseignement, a tendance à nous dire que c’est justement parce qu’il y a de l’espoir que cela montre que le monde est bien plus malheureux qu’on ne le pense.
    L’espoir d’un avenir meilleur

    Ainsi, beaucoup d’humains vivent dans l’espoir d’un avenir meilleur ; ce qui est déjà une manière de reconnaître que le présent n’est pas si agréable que ça. Malheureusement, on peut constater que le monde est plein de difficultés. Pour certains humains, ce sont même des souffrances insupportables, certains doivent subir des maladies très graves, très douloureuses. Certains humains doivent subir l’oppression de gouvernements fous, certains doivent subir des accidents, des catastrophes, et d’autres, qui ne sont pas confrontés à des souffrances aussi crues, mais qui ont expérimenté dans leur vie toutes sortes de peines au quotidien, comme d’être amené à travailler dans une entreprise avec des personnes qu’on n’aime pas, comme la difficulté d’avoir perdu un proche, la difficulté d’avoir été malade, ou encore, le malaise qu’on peut éprouver quand on découvre la souffrance des autres.

    C’est pour cela que beaucoup d’humains – presque tous – ont, au fil des siècles, imaginé un paradis éternel, merveilleux, où tous les êtres vivent un bonheur parfait. Pour certains, ce paradis est la démocratie ; lorsqu’on vit dans un pays opprimé par un régime totalitaire. Pour d’autres, c’est la richesse et la prospérité ; lorsqu’on vit dans un pays très pauvre, où l’on doit travailler beaucoup pour gagner peu. Pour certains, c’est le paradis artificiel de la drogue ; quand on vit dans des malaises personnels ou dans des problèmes existentiels. Pour certains, c’est un paradis idyllique qu’on présente au peuple dont on exploite le travail ; quand on fait soi-même partie d’un clergé religieux. D’ailleurs, aucune religion – y compris le bouddhisme – ne semble avoir échappé à cette règle.

    Ainsi, nous avons tendance à imaginer, à projeter dans l’avenir, dans l’espace aussi, un monde meilleur. Ce qu’il y a de bien dans ce schéma, c’est qu’il part du constat que le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui est pénible – c’est déjà une bonne chose. L’inconvénient de cette approche est qu’il rend souvent les humains incapables de se construire une vie décente pour le présent. Aussi, les humains ont tendance à se détourner d’une réalité quotidienne – qu’ils doivent assumer – au profit d’un avenir imaginaire qu’ils fabriquent.
    Ceux qui s’imaginent des choses

    J’ai vu beaucoup de gens en Birmanie : des riches comme des pauvres, des êtres cultivés comme des illettrés, des hommes comme des femmes, des jeunes comme des vieillards. J’ai été très surpris de voir que ces gens-là croient que, parce que dans leur vie ils ont offert des fleurs, des bougies, un ordinateur ou un photocopieur à des monastères ou à des moines, parce qu’ils offrent de l’argent devant les statues, des fruits pour les esprits, qu’après la mort, ils vont aller dans un paradis quelconque. Ils s’imaginent qu’ils iront dans un monde magnifique où ils ne connaîtrons plus la pauvreté, la maladie, la peine de la vie quotidienne.

    C’est très surprenant de voir ce comportement en Birmanie, d’autant plus que ce pays est, à ma connaissance, le dernier endroit au monde où l’on peut trouver encore l’enseignement d’origine de Bouddha. On n’y trouve pas seulement les textes, car ceux-là se trouvent aussi à Washington.
    Ceux qui ont compris l’enseignement

    On trouve en Birmanie, des hommes et des femmes, qui bien entendu sont assez peu nombreux, qui ont compris cet enseignement, qui ont mis en pratique cet enseignement, et – je le soupçonne – qui ont réalisé cet enseignement. C’est-à-dire des personnes qui sont arrivées, dans leur vie quotidienne, aujourd’hui, à ne plus rêver de paradis, à ne plus s’imaginer un monde hypothétique, meilleur. Mais ceux-là sont arrivés à se construire, dans le présent, dans les difficultés, dans les turpitudes inévitables de la vie, un monde décent, confortable, voire assez heureux.

    On trouve des gens comme ça en Birmanie, j’en suis convaincu : des moines, des laïcs, des hommes, des femmes, des jeunes, des vieillards, etc. Malgré la présence de ces êtres, que Bouddha appelait des « êtres nobles ». Il y a encore une grande population de gens (de tous les coins de la terre) qui croit dans toutes sortes de superstitions. Ces personnes croient qu’elles peuvent s’acheter un avenir heureux, un paradis. C’est vraiment regrettable parce que, lorsque Bouddha nous rappelle – car ce n’est pas lui qui nous l’a appris – que la peine, sous toutes ses formes, est une caractéristique générale du monde, il n’a pas pour autant entretenu ses auditeurs dans le rêve d’un avenir qui chante, d’un monde meilleur. Il a eu l’honnêteté intellectuelle de nous mettre en garde vis-à-vis du fait qu’on ne peut pas acheter sa place au paradis.

    La cessation de la souffrance
    La cessation plutôt que l’acquisition

    Selon lui, le point le plus important n’est pas l’acquisition du bonheur. Le point le plus important est d’arriver à la fin, à la cessation, à l’extinction, à la disparition de la peine. D’ailleurs, quand il nous dit de quoi est fait le monde selon lui, il dit qu’il est fait de dukkha, qui est la peine, la douleur. Il nous dit qu’il y a bien entendu une cause à cette peine, et que parce qu’il y a de la peine et de la douleur dans le monde, il doit y avoir la possibilité de la fin de la peine. De la même manière que c’est parce qu’il existe la maladie qu’il existe la guérison. Car s’il n’y avait pas de maladie il n’y aurait bien entendu pas de guérison.

    Il ne nous présente donc pas le bonheur, la vie éternelle, le fait de vivre de vivre dans des mondes divins comme étant l’alternative, la solution, la réponse à la question de la souffrance. Il nous dit que c’est la fin de la souffrance qui est l’alternative. De la même manière que l’alternative à la lumière, c’est l’obscurité ; ce n’est pas autre chose. Pour Bouddha, l’alternative à la souffrance, c’est la cessation de la souffrance, et non pas autre chose.

    Par exemple, nous savons que le contraire du chaud n’est pas le froid. Ce que nous appelons le « froid », c’est en réalité « moins chaud ». C’est une manière de parler, une convention, lorsqu’on oppose le « froid » au « chaud ». C’est comme « grand » et « petit ». En fait, « petit » n’est pas le contraire de « grand », c’est simplement « moins grand », c’est aussi une manière de parler. Lorsqu’on dit d’un immeuble : « Cet immeuble est grand », quel est le contraire d’un immeuble grand ? Est-ce un immeuble petit ? Bien sûr que non puisqu’un immeuble « petit » signifie simplement un immeuble « moins grand ». Un immeuble que nous croirons petit restera grand pour un insecte.

    Le contraire, à la présence d’un immeuble, qu’il soit grand ou petit, c’est l’absence d’immeuble. L’alternative à la chaleur, c’est l’absence de chaleur, l’absence de température (Cela est une chose que les humains n’expérimentent jamais, car sur terre, les choses les plus froides ont encore une température).
    La solution

    L’alternative, la solution, face à la question de la peine, c’est son absence. C’est aussi simple que ça ! Voilà pourquoi dans l’enseignement de Bouddha, l’enseignement d’origine, tel qu’on peut le rencontrer dans les écritures du theravāda, ne nous parle pas tellement du bonheur, mais nous parle beaucoup plus de la cessation de la douleur — nirodha. Pour arriver à la cessation de la souffrance, selon lui, il n’y a pas grand chose que nous puissions faire. Parce qu’on ne peut pas enlever la souffrance. La souffrance n’est pas une chose qu’on peut attraper, isoler, séparer et enlever. Ce n’est pas comme la saleté dans le linge. Quand on prend du linge qui est sale, on le lave, on enlève la crasse, et on a du linge propre. Avec la souffrance, ça ne fonctionne pas tout à fait ainsi.

    Selon Bouddha, pour arriver à la fin de la souffrance, il suffit simplement d’arrêter de la créer, d’arrêter de la produire. Puisqu’on ne peut pas l’enlever, il faut éviter de la fabriquer. Pour arrêter de fabriquer de la souffrance, il suffit simplement d’arrêter ce qui en est la cause. Exactement comme pour un feu, nous ne pouvons pas le prendre et l’enlever. Si nous voulons éteindre un feu, nous devons arrêter la cause du feu ; nous devons arrêter ce qui est responsable de la présence du feu. Ce qui est responsable de la présence du feu, c’est qu’il y a un carburant qui est chauffé. Il brûle et donne ainsi du feu. C’est pourquoi, lorsque nous voulons éteindre un feu, nous ne pouvons pas enlever la flamme. Lorsqu’on jette de l’eau sur un feu de bois, l’eau n’est pas un élément qui va effacer le feu — cela a bien sûr été étudié scientifiquement. Simplement, l’eau va refroidir le bois qui est en feu. Parce que le bois va être refroidi, il ne va plus produire du gaz, des essences inflammables. Il va redevenir froid et pour cette raison, la flamme va disparaître.

    De la même manière, lorsque nous voulons traiter un cancer, enlever les cellules cancéreuses ne suffit pas pour guérir le cancer, car de nouvelles cellules cancéreuses viendront. Il faut trouver un remède qui empêche l’apparition de ces cellules. Sinon, nous ne parviendrons pas à guérir la maladie.

    De la même façon, si nous voulons arriver à la fin de la peine, de la douleur, nous ne pouvons pas vraiment attraper cette peine, cette douleur, la mettre dans un filet et la jeter au rebut. Néanmoins, nous pouvons arrêter d’alimenter. Nous pouvons arrêter la multiplication des causes qui amènent à cette peine.

    La voie à suivre
    Le fondement de la voie de la libération

    Bouddha nous a donné des explications très claires, techniquement assez faciles à mettre en œuvre pour arrêter de produire les causes de nos misères, de nos difficultés, de nos peines. À commencer déjà par nous-mêmes. Chacun peut commencer le travail pour lui-même. Plus il y aura des personnes saines, des personnes « guéries », des personnes équilibrées, c’est-à-dire des personnes que Bouddha appelait des « êtres nobles », et mieux la société humaine se portera. Ce qui ne doit certainement pas empêcher les bonnes volontés de trouver des solutions économiques, humanitaires, scientifiques, médicales, pour soulager le monde de ses souffrances. Comme nous pouvons le constater, cela ne suffit pas.

    Pour aller plus loin et arriver à un monde avec moins de peine, moins de souffrance, il nous faut d’abord commencer par travailler sur nous.

    Le travail que nous pouvons fournir nécessite un minimum de contrôle, de discipline personnelle, de vigilance, surtout quand on vit dans un monde où l’on est entouré de tout un environnement qui ne va pas dans le sens de la santé et du bien être. Aussitôt qu’on entreprend une démarche pour aller mieux, on va se trouver en bute avec de nombreuses contradictions. Beaucoup de gens autour de nous croient que ce qu’ils font est bien, que ce qu’ils font est bon, et font des choses en espérant que cela va leur apporter le bonheur. Ce sont des choses, qui très souvent, les enfoncent et contribuent à un état extra de la société assez misérable.

    En revanche, nous qui suivons la voie de Bouddha, nous avons compris qu’il n’était pas nécessaire de faire des choses pour courir après le bonheur mais qu’il est plutôt préférable d’arrêter de faire des choses qui amènent invariablement les êtres au malheur. C’est pour ça que Bouddha propose, dans sa médecine, plutôt d’arrêter de faire des choses néfastes, qui sont malsaines et génératrices de peine, de commencer par arrêter de faire ce qui est mal. Ce qui nécessite une certaine vigilance et un certain self-contrôle.
    L’étape suivante

    Une fois que nous avons balayé le terrain, dans nos vies quotidiennes, en arrêtant de produire ce qui est mal, ce qui est malsain, ce qui génère de la souffrance, nous pouvons faire ce qui est sain et bénéfique, pour aller encore plus de l’avant. Lorsque nous nous abstenons de faire le mal, nous n’avons pas arraché les racines de la souffrance. Nous avons seulement coupé l’arbre. Pour extirper les racines, il faut aller plus loin. L’abstention n’est pas une chose suffisante ; il est nécessaire aussi de développer des actes et des attitudes saines, positives et habiles. Cela nous permettra d’aller encore plus loin. Toutefois, pour arriver à l’éradication finale, il nous faut aussi entraîner le mental.
    L’entraînement final

    L’entraînement final, qui doit amener les êtres à la libération finale, à la noblesse, est ce que nous appelons l’établissement de l’attention — satipaṭṭhāna. Cet entraînement nécessite un investissement total en temps et un investissement total de notre personne. Il se fait lors d’une retraite intensive qui peut durer plusieurs semaines ou plusieurs mois, et qui amènera à l’expérience dite de l’éveil.

    Il faut donc procéder dans l’ordre et par étapes successives. Bouddha nous a donné les instructions…
    sīla, samādhi, pañña

    Abandonner tous les actes nuisibles, cultiver les actes sains, et enfin, développer le mental. Abandonner les actes nuisibles peut être rendu possible par sīla, qui est la vertu. La vertu, c’est savoir se tenir, se comporter, se retenir. C’est s’interdire de faire des choses malsaines et négatives, comme le vol, le meurtre, la violence, la médisance, le mensonge, l’adultère, la consommation de drogues, etc.

    Produire des actes positifs, sains, est possible si on développe une faculté de présence, d’attention et de concentration dans ce que l’on fait, lorsque notre esprit n’est pas distrait.

    Enfin, développer la sagesse, la connaissance, l’intelligence, est cela que Bouddha appelle l’entraînement du mental qui mène à la libération. Cela se fait lors de l’entraînement à satipaṭṭhāna.

    Nous avons enfin les trois volets : sīla, samādhi, pañña. Ils correspondent, en bref, abandonner les actes malsains, cultiver les actes sains et entraîner le mental. Ceci est la voie qui a été découverte par Bouddha et, selon lui, la seule voie menant les êtres à la libération, à la fin de la peine, du stress et de la douleur, ici même, dans notre monde actuel, dans nos vies quotidiennes, pour chacun d’entre nous.

    Puissiez-vous, vous qui écoutez cet enseignement aujourd’hui, et puissent aussi ceux qui ne l’écoutent pas, en faire un jour la rencontre, le comprendre, l’analyser, le mettre en pratique et, finalement, puissiez-vous, et puissent le plus d’êtres possibles dans ce monde, arriver à l’expérience libératrice de l’éveil, qui est la fin de la souffrance, qui est dukkha nirodha.

    http://www.dhammadana.org/dhamma/3_caracteristiques/dukkha.htm

    avec metta
    gigi

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