Une phrase, pêchée dans un roman japonais me rappelle cette loi fondamntale. C'est sans doute pour cela qu'il est si difficile de ne "pas penser" ? On veut créer un vide de pensée, et c'est une erreur.
Il vaut mieux ... . heu... ben j'attends vos réponses.
La phrase, c'est: "elle s'efforçait de ne pas penser. Ce qui bien sûr était impossible. Dès que se crée du vide, il attire à lui ce qui doit le combler"
Bonsoir Leela il est difficile d' authentifier une citation...d'autant que si on ne connait pas le contexte de l'environnement qui l'a faite surgir...Hummm
Je dirais que le mot "vide" a été inventé par l'homme pour assoir l' arithmétique...en effet dès qu'on prononce le "Un" il ne peut être compréhensible que par la différence qu'il a par son absence...
Or la réalité est que si une chose est là, il est utopique de faire comme si elle n'était pas là...Hihi
Commençons par démontrer que le vide existe...Hihi
Nombre de messages : 6086 Age : 77 Localisation : Jura-alsacien Emploi/loisirs : Moine zen enseignant, disciple de T. Deshimaru depuis -1978 - Humeur : insaisissable Date d'inscription : 19/11/2009
La phrase, c'est: "elle s'efforçait de ne pas penser. Ce qui bien sûr était impossible. Dès que se crée du vide, il attire à lui ce qui doit le combler"
Ca, c'est le point de vue de quelqu'un qui est identifié à la pensée. Quand on sait que le vide ne se crée pas, car il est déjà là, il n'y a rien à combler, juste à se rendre compte qu'on a plus d'espace disponible qu'on ne croit....et donc qu'il n'est même pas nécessaire de chercher à ne pas penser.
ça me fait penser à la source tant convoitée par de nombreuses doctrines...
mais, dis-moi, pourrais-tu commenter l' "Epaisseur Obscure" ????
Bonsoir Tango,
Bonne question, j'aurais du peut-être citer entièrement le dialogue :
Epaisseur obscure se dirigeant vers Grande vallée de l'Est, rencontra Bourrasque au bord de la mer de l'Est. Bourrasque demanda à Epaisseur obscure :
-Maître, où allez-vous ? -A la Grande vallée, dit Epaisseur obscure. -Pourquoi ? demanda Bourrasque. -La Grande vallée, dit Epaisseur obscure, est le lieu où l'on verse sans jamais remplir et où l'on puise sans jamais épuiser. Je vais la visiter.
Ce qui m'a touché, c'est principalement cette métaphore de l'ici et maintenant exprimée au travers de la "Grande vallée". Mais j'avoue ne pas avoir creusé la question de savoir pourquoi l'utilisation des noms "Epaisseur obscure", "Bourrasque" et Grande vallée.
Nombre de messages : 1062 Age : 75 Localisation : Suisse Emploi/loisirs : retraitée du corps médical (ordonnée nonne zen en 1984) Humeur : attentive Date d'inscription : 01/06/2013
"elle s'efforçait de ne pas penser. Ce qui bien sûr était impossible. Dès que se crée du vide, il attire à lui ce qui doit le combler"
On peut s'efforcer à ne pas penser et ce n'est pas impossible (pendant un laps de temps). C'est un peu comme un barrage essayant de bloquer une rivière. Ça marche jusqu'au moment quand tout déborde et que le barrage se disloque. C'est pas une question de vide, mais une histoire de trop plein en amont.
Epaisseur obscure se dirigeant vers Grande vallée de l'Est, rencontra Bourrasque au bord de la mer de l'Est. Bourrasque demanda à Epaisseur obscure :
-Maître, où allez-vous ? -A la Grande vallée, dit Epaisseur obscure. -Pourquoi ? demanda Bourrasque. -La Grande vallée, dit Epaisseur obscure, est le lieu où l'on verse sans jamais remplir et où l'on puise sans jamais épuiser. Je vais la visiter.
Ce qui m'a touché, c'est principalement cette métaphore de l'ici et maintenant exprimée au travers de la "Grande vallée". Mais j'avoue ne pas avoir creusé la question de savoir pourquoi l'utilisation des noms "Epaisseur obscure", "Bourrasque" et Grande vallée.
Très élégante métaphore qui stimule bien l' éruption de nos interprétations pour satisfaire notre quête de comprendre...
Par exemple, on peut s'identifier à "Epaisseur obscure" en acceptant l'idée que nous sommes ignorants et que nous nous dirigeons vers l' est pour trouver la lumière du soleil levant... on peut aussi penser que cette "épaisseur" est une manifestation...en quelque sorte une densification qui ignore le pourquoi elle est là, et que c'est justement à travers cette ignorance que la lumière peut la traverser, et se servir d'elle pour se manifester...
On peut aussi penser que la "Grande vallée" n'est pas un lieu mais une attitude spirituelle à trouver, et maintenir...
Peut être aussi que la physique a beaucoup à nous apprendre là dessus ; il me semble que vu sous cet angle, la nature n'a pas du tout horreur du vide ; tous les atomes évoluent dans le vide, le vide est une des conditions pour que la matière existe... Il faudrait un physicien pour nous en parler correctement, mais je crois que finalement la physique (notamment la physique quantique) décrit une nature qui n'est pas du tout éloignée de ce que peuvent en dire les auteurs bouddhistes du zen, notamment Dogen...
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Zenoob a écrit:Peut être aussi que la physique a beaucoup à nous apprendre là dessus ; il me semble que vu sous cet angle, la nature n'a pas du tout horreur du vide ; tous les atomes évoluent dans le vide, le vide est une des conditions pour que la matière existe... Il faudrait un physicien pour nous en parler correctement, mais je crois que finalement la physique (notamment la physique quantique) décrit une nature qui n'est pas du tout éloignée de ce que peuvent en dire les auteurs bouddhistes du zen, notamment Dogen...
Il est intéressant de constater que la science a postulé l'existence de la matière et qu'en quelque sorte les chercheurs cherchent à la démontrer...
Après avoir postulé que le noyau de l'atome était la réelle masse de la matière, on en vient maintenant à édifier la théorie quantique qui expliquerait en quoi cette matière existerait quand même...
Ah ces ptites cordes infiniment plus petites que l'atome qu'on ne pourra jamais observer tant leurs vivacités sont démesurées....ne seraient-elles pas finalement que théoriques ???
Tout ça pour dire que la matière est un postulat, comme l'est l'idée qu'un vide puisse exister...
Ceci dit je reste émerveillé par les illusions qu'on peut se fabriquer pour assouvir notre soif de comprendre...Hihi
Il me semble que la physique ne laisse pas de côté le problème que tu évoques, puisque certaines expériences et équations (notamment la fameuse expérience du chat de Schrödinger) ont bien montré que regarder quelque chose modifie cette chose. La physique, me semble-t-il, parle de choses observables, et considère en même temps que tout ce qui est observable est modifié par l'observation. Ce ne sont donc pas des "postulats" mais bien des observations qui fondent la physique, observations faites en sachant qu'observer modifie la réalité ; là où par contre je suis d'accord avec toi, c'est que nommer les choses introduit de l'illusion là dedans.
Mais je ne crois pas que les scientifiques postulent l'existence de la matière ou du vide puis cherchent à vérifier que "ça existe" ; ils observent d'abord, et ils nomment ensuite ce qu'ils observent...
On sait que les scientifiques ont cette possibilité de faire des découvertes grâce à leurs recherches, mais ce qui leur permet de produire ces recherches, restera sans doute à jamais dans l'obscurité, vide de toute possibilité d'être investigué et pourtant source de toute investigation.
Pour la pensée, c'est pareil, elle est à l'image de l'investigation des scientifiques, le produit du vide, ainsi, chercher le vide par la pensée, semble impossible.
Sauf si on fait un petit pas et qu'on réalise que :
Le vide est forme et que la forme est vide.
que :
La pensée est vide et que le vide est la pensée.
Leela a écrit:Une phrase, pêchée dans un roman japonais me rappelle cette loi fondamntale. C'est sans doute pour cela qu'il est si difficile de ne "pas penser" ? On veut créer un vide de pensée, et c'est une erreur.
Il vaut mieux ... . heu... ben j'attends vos réponses.
Il vaut mieux réaliser que :
La pensée est la non pensée Et que la non pensée est la pensée.
Nombre de messages : 6086 Age : 77 Localisation : Jura-alsacien Emploi/loisirs : Moine zen enseignant, disciple de T. Deshimaru depuis -1978 - Humeur : insaisissable Date d'inscription : 19/11/2009
D’après les dernières découvertes des physiciens le vide serait en fait emplit d’une énergie : l’énergie du vide. Force est de constater que l’univers (notre univers, celui dans lequel nous sommes) est dans une expansion depuis le big-bang. Les derniers calculs démontrent que cette expansion ne se ralentit pas mais au contraire tend à augmenter. Cela défie toutes les théories et ne peut s’expliquer que par une énergie jusqu’alors complètement inconnue.
En fait le vide ne serait pas vide. Il y aurait sans cesse apparition et disparition de particules subatomiques à une vitesse inimaginable. Ce serait cette énergie qui serait le moteur de l’accélération de l’expansion de l’univers.
la densité d'énergie du vide ferait "gonfler" l'univers de plus en plus vite. Cette densité d'énergie du vide étant constante et le vide étant de plus en plus grand à cause de l'expansion alors cela voudrait dire que l'énergie de l'univers augmenterait en même temps que l’expansion.
Pour l’instant on se perd en conjectures mais le sujet passionne énormément au même titre que l’hypothèse de la matière noire (ou matière sombre).
Kaïkan a écrit:Vers 750, Padmasambhava, aussi appelé Guru Rimpoche, tâcha d'unifier la doctrine Vajrayana et les cultes bonpos, ce qui donna naissance à une nouvelle forme de bouddhisme : le bouddhisme tibétain ou lamaïsme.
Il est fort intéressant de constater que bien loin d'anéantir la doctrine Vajrayana et les cultes bonpos dans une fusion, il soit fait mention de la création d'une nouvelle école.
Dans cette même logique, on pourrait faire un rapprochement entre le vide et la pensée du vide. Bien loin d'anéantir le vide dans une manière de le cerner en intégralité, chaque pensée à ce sujet sera considérée comme création d'une nouvelle école de la pensée du vide. Ainsi, le vide, l'univers s'expandent au travers de la pensée du vide et de l'univers.
Cela ferait écho au fait que "le vide ne serait pas vide." mais serait plein de la possibilité d'en dire quelque chose, de même que le vide cosmique, serait plein de la possibilité de s'emplir de la naissance d'êtres de toutes catégories.
En d'autres termes, on conclura que le vide en tant que possibilité est la matrice de tous les êtres.
On façonne l'argile pour en faire des vases, mais c'est du vide interne que dépend leur usage.
Fred a écrit:En d'autres termes, on conclura que le vide en tant que possibilité est la matrice de tous les êtres.
N'est-ce pas, avec l'interdépendance, la définition de la vacuité ?
De la vacuité, oui, il me semble que ça colle parfaitement.
Au sujet de l’interdépendance, également, tout en ajoutant selon ma compréhension, que le déploiement du possible dépend de l’expression des possibilités déjà incarnées dans l’existant. Ainsi l’école de Guru Rimpoche s’est fondé sur l’existence de la doctrine Vajrayana et des cultes bonpos, ce pourquoi on peu parler peut-être d’expansion (la création de l'école de Guru Rimpoche) par interaction des existants (interaction de la doctrine Vajrayana avec les cultes bonpos). C’est ce qui me vient comme idée après que tu ais incarné par la parole, l’idée que mes propos pouvaient être compris comme définissant l’interdépendance, manière de dire pour moi, que mes propos sont interdépendants des tiens. A travers ta question, je dirais que tu as incarné en même temps qu’une existence, une potentialité d’existence. Potentialité qui a son tour à été la matrice de ma réponse présente qui n’aurait jamais existé si tu ne m’avais pas posé cette question.
Réflexion sur le vide et le plein, la pensée et l'absence de pensée.
Bonjour,
Voir d'abords cette vidéo SVP
Lorsque on met en relation ces deux termes, le vide et le plein, on se voit obligé d'essayer de comprendre ce que l'un pourrait signifier par rapport à l'autre.
Un verre plein d'eau, on sait ce que c'est, on peut l'imaginer aisément. Un verre vide, de même. En revanche pour comprendre ce qu'est "un verre vide d'eau", nous sommes obligés de procéder par négation de l'image positive du verre plein d'eau, comme nous l'indique la vidéo.
En pratique, nous utilisons ce procédé pour désigner et comprendre ce qu'est une carafe d'eau, ou une bouteille de vin ou plus généralement, tout contenant spécifiquement destiné à contenir une matière particulière. Même, et parce qu'ils peuvent être conceptualisés comme vides d'eau ou de vin, ces objets gardent leur identité de récipient respectivement à eau ou à vin, qu'ils soient vides ou pleins.
On peut réfléchir également sur le même motif, au sujet de la pensée et de l'absence de pensée; tout d'abords en comprenant que lorsque nous parlons d'absence de pensée, nous procédons en réalité à l'objectivation de la négation d'une idée de ce qu'est la pensée, cela de manière identique au procédé par lequel nous avons conçu un verre plein d'eau pour pouvoir déterminer par négation, ce qu'était un verre vide d'eau.
D'autre part et de manière concomitante, pour que ces deux notions, vide de pensée et plein de pensée aient un sens, implicitement, c'est à dire par un procédé automatique propre à un fonctionnement d'ordre pratique nécessaire pour notre évolution dans le monde des objets, mais limitatif spirituellement parlant, le cerveau en vient à créer l'image d'un récipient : le récipient de la pensée.
Le zen courcircuitera cet automatisme pratique, en nous faisant nous poser la question suivante : Qui pense ? c'est à dire en d'autres termes; pouvez-vous reconnaître le récipient de la pensée ? Ce récipient qu'est-il ? Pouvez-vous le trouver
c'est extrêmement intéressant, Fred... Il me faudra des mois pour arriver à intégrer cette info dans la vie courante. Pourtant, j'ai déjà une fameuse avance, avec les principes de Coué, que je tiens pour un génie.