par komyo Jeu 11 Juil 2013 - 21:45
Voila ce que mon enseignant et ami yukai sensei dit de la pratique, je le mets car le shingon étant considéré comme une forme du vajrayana je pense qu'un certain nombre des éléments cités peuvent être retrouvé dans la plupart de ces courants
La clarté de notre esprit
Pendant l’initiation de Kanjo du Shingon, le maître montre un miroir rond en disant : « Tout les dharmas sont une création de l’esprit».
Quand on imagine un miroir plat dans la poitrine, on s’intériorise spontanément parce qu’on pense en deux dimensions. Toutes les images qu’on voit dans la vie sont des reflets provisoires sur le miroir de l’esprit, elles sont illusoires parce qu’impermanentes
Le réel, c’est la clarté brillante du miroir, la clarté de l’esprit qui est stable que les pensées soient bonnes ou mauvaises .
Cette luminosité, vide de toute forme et sans parti pris est l’esprit du Bouddha Daïnitchi-nyoraï, elle est dans le cœur de tous les êtres même si elle s’exprime de différentes façons dans le monde concret.
On l’appelle aussi la nature de l’esprit, l’esprit tel qu’il est avant que le mental commence à conceptualiser. C’est comme le fond de tain du miroir qui renvoie de la lumière sans être perturbé par les images de différentes couleurs qui passent dessus.
Tant que nous ne figeons pas notre esprit dans une idée ou un désir, il reste vierge, disponible au contact de la vacuité, dès qu’une idée ou une passion apparaît, il se densifie puis se fige dans une image ou une sensation sur laquelle nous allons réfléchir.
Un disciple demandait à un maître zen combien de temps il lui faudrait méditer pour atteindre l’illumination : « Une semaine ». Tout content il dit alors « et si je fais beaucoup d’effort, combien de temps ? ». Le maître dit « Un mois ». Le disciple comprit alors que la volonté est un facteur de limitation, ce qui est important c’est le détachement du but.
Nous pouvons répéter beaucoup de mantras, des sutras, faire des ascèses et nous resterons dans la dualité si nous le faisons pour des buts mondains, nous figerons notre esprit.
Pour connaître l’illumination, il faut avoir du recul vis-à-vis de soi, ne pas être trop volontaire développer plutôt le sentiment d’abandon et de reconnaissance. Les différentes pratiques n’ont qu’un but, développer le sentiment de l’unité par l’action de grâce.
Quand j’ai fait pour la première fois l’ascèse de goumonji, mon maître Aoki Yuko m’a dit : « Souvenez vous que ce n’est pas vous qui faites l’ascèse, c’est le Bouddha qui le fait à travers vous» et remerciez ».
Si nous mettons trop notre confiance dans nos efforts, nous deviendrons orgueilleux d’avoir fait des choses difficiles, l’orgueil est le pire des pièges qui fige l’ego dans l’idée qu’il se fait de lui-même. Il empêche d’atteindre l’éveil, la spontanéité de l’intuition dans chaque situation.
La répétition de la Prajna-paramita est une autre voie pour aller au-delà des différences et de retrouver l’unité de tous les phénomènes dans la vacuité, l’esprit se libère de la caverne des cinq skandas ,les conceptualisations, les volontés, les pensées , les désirs ,les formes.
Cette sagesse épanouit la sensibilité du cœur et l’énergie devient fluide, très volatile ce qui lui permet de deviner plus facilement les états d’âme de ses semblables en les ressentant en soi.
Plus on pratique et plus les limites du corps s’estompent, on fusionne avec la vie de la nature et tout ce qui existe.