Je continue à pratiquer quotidiennement, et en ce moment je suis dans une période assez étrange : je commence à me rendre compte qu'il n'y a rien à chercher : ni mieux être, ni bonheur, ni quoi que ce soit.
Plutôt positif, me direz-vous ; mais non, je ne le vis pas comme ça, je le vis un peu comme quelque chose de "tragique" : puisque je n'ai d'autre choix que d'être ce que je suis, il me faut accepter tout un tas de souffrances qui sont en moi sans qu'il y ait véritablement de possibilités qu'elles se "résolvent" : elles sont là
et bien là, et je les rencontre encore et encore, tout comme les joies, d'ailleurs.
En ce moment, je rencontre invariablement de la peur pendant zazen, qui peut se manifester de différentes façons : peur "physique", liée par exemple à un éprouvé "physique" (hier par exemple, durant zazen, ma gorge s'est un peu serrée, et j'ai eu peur de ça, ahahah !), ou peur plus "psychologique" - qui est un peu plus facile à lâcher, même si les deux types de peur sont en fait du même ordre. Ce qui est assez marrant, c'est que quand je laisse cette peur être, que je la laisse aller complètement, c'est de la tristesse qui vient, qui me met les larmes aux yeux (surtout à la toute fin de l'expiration), puis qui passe, emportant la peur avec elle. Je ne sais pas si c'est une bonne chose que de vivre ça en zazen, si c'est un signe d'un processus de "guérison" ou au contraire un enfermement un peu masochiste dans la peine. J'essaie de laisser passer et de rester avec la respiration, mais je ne veux pas non plus nier ou bloquer l'émotion.
Je n'arrive pas à relier ces émotions à une raison identifiable, même si ma vie a été complètement changée ces derniers mois (rupture amoureuse, fin de la thèse, déménagement, nouvelle vie quoi !)
Je trouve vraiment difficile d'accepter qu'il n'y a rien à améliorer, en fait, tant j'ai appris au cours de ma vie à essayer de dépasser mes souffrances et surtout à essayer à tout prix de les résoudre ; cela est devenu une partie de ma personnalité, dont je vois bien, paradoxalement, qu'elle me fait souffrir, mais que j'ai du mal à dépasser.
Des idées ou des remarques ?