Ce qu'est mon vrai désir, ma vraie envie, je n'en ai aucune idée. Le problème c'est que j'ai toujours été angoissé, depuis tout petit, les questions existentielles qui me taraudent ne datent pas d'hier, vers 8 ou 9 ans je me les posais déjà. Du coup, en fait, toute ma vie, mon seul souhait fondamental et réel, ça a été : "ne plus être angoissé". Je me souviens d'un moment, enfant, dans mon lit le soir, où je flippais comme un malade parce que j'avais peur de mourir, et là, je m'étais dit : "tu vas tout faire pour ne plus ressentir ça". Ma vie s'articule autour de l'angoisse, de la lutte contre elle, mon désir le plus profond, c'est de ne plus ressentir ça. C'est complètement paradoxal parce que du coup c'est un moteur dont j'ai du mal à me débarrasser. Je n'en trouve pas d'autre, de moteur, pour l'instant ! Si je n'avais pas l'angoisse, j'ai l'impression que je ne serais... rien. Aussi est il normal qu'elle surgisse quand je me retrouve confronté à ce que je crois être "rien". Et comme tu dis, je cours après le calme, la paix et le bien être, mais effectivement, si j'atteins ça, c'est comme disparaître pour moi, quelque part. Mon angoisse est à la fois mon moteur de vie et mon obstacle. Je veux la faire disparaître à tout prix mais si elle disparaît je disparais avec. Cela, je le vois bien. Mais je trouve quand même que je suis trop flippé, pour rien. Je veux bien souffrir un peu quoi, mais me dire que je vais passer ma vie à flipper, ça non.
Effectivement il s'agit certainement d'un problème de séparation. Toutes mes angoisses, notamment les questionnements à la con, du genre "vais-je finir à l'HP" ou "suis-je vraiment malade ?" ne visent qu'à une chose : appeler quelqu'un au secours pour qu'il me rassure et me dise que non, tout va bien ; comme si il me manquait un "autre", comme si quelqu'un qui avait dû me rassurer et assurer ma sécurité ne l'avait jamais fait et du coup je suis incapable de le faire seul. Mais c'est tellement fondamental en moi que j'ai bien peur que ça ne change jamais. Je sais à peu près pourquoi, je sais à peu près comment. Ce que je ne vois pas, c'est comment changer, comment sortir de ces angoisses existentielles qui ne servent à rien...
Je bosse au niveau conditionné, pour l'angoisse... J'ai essayé plein de trucs. Rien ne marche. L'analyse a débloqué pas mal de choses, et j'y travaille encore, même si en ce moment ça me fout en vrac plus qu'autre chose. Le truc c'est que je ne crois pas qu'il y ait quelqu'un qui puisse faire quelque chose pour que je change ; c'est en moi, ça me constitue, et c'est à moi de me démerder avec ça et de faire en sorte que "ça aille". Une des pistes est certainement aussi d'apprendre à me donner à moi même cette sécurité après laquelle je cours en sollicitant les autres ; je pense que mes angoisses sont avant tout adressées à un autre qui serait toujours absent. Si je trouve ce foutu autre en moi, ça pourrait peut être aller.