Bonjour
Je viens de lire un texte intéressant d'un enseignant américain. Je vais donc vous le traduire. Mais comme je n'ai ni le temps ni l'énergie de tout traduire d'un coup, je vais vous le faire passer par épisodes. Ayez donc un peu de patience, merci.
La référence originale est
http://www.patheos.com/blogs/monkeymind/2011/06/who-practices-zen-and-why-and-to-what-end.html
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Qui pratique le Zen? Et pourquoi? Et à quelles fins?
3 juin 2011 par James Ford
Il y a eu récemment trois blogs sur la pratique du Zen qui ont particulièrement retenu mon attention. Jiryu Rutschman-Byler a écrit une réflexion émouvante sur la transmission du Dharma d'une culture à l'autre, Dosho Port a offert la sienne sur la place de l'ordination au sein de la pratique du Zen, et Brad Warner a émis l'opinion que peut-être le temps pour le clergé zen était passé.
Pris tout ensemble, je me suis dit que ceci montrait une partie de l'énergie créatrice qui court dans notre pratique occidentale contemporaine du Zen, et que cela faisait surgir quelques pensées en moi.
Jiryu a émis un avertissement particulièrement important. Il commence en citant l'exemple de la façon dont, lorsque le Bouddhisme est arrivé en Chine, les Chinois ont substitué leurs propres mots à la place de nombreux termes techniques du Dharma. Cela a sans le moindre doute changé des choses, surtout la façon dont les gens ont pensé faire connaissance avec cette nouvelle religion, et en fait cela a altéré de nombreuses façons ce avec quoi ils faisaient connaissance. Utiliser le Tao à la place du Dharma (et même le Bouddha) a ajouté des strates de signifiant qui étaient absentes pendant le trajet entre l'Inde et la Chine. Selon moi, avec la sédimentation, la plupart se sont révélés des enrichissements utiles. Mais la préoccupation de Jiryu avait surtout à voir avec la façon dont, surtout au début, ces adaptations parfois cavalières ont apporté plus de confusion que d'aide. J'espère que je transmets bien son point de vue, ici. Attention à croire qu'on sait quelque chose et qu'on peut le modifier sans dommage pour le fond du projet. Il se pourrait que ces changements soient nocifs pour la tradition qu'on a tant à coeur.
J'ai eu l'impression qu'il nous incitait, nous Occidentaux, à faire attention tout en fonçant dans notre propre vision du Dharma, ou plus exactement, nos visions. Il y a sans aucun doute une bonne quantité d'eau du bain qui déborde et qui n'est pas du tout nécessaire à la transmission de la Grande Voie en notre temps et chez nous. Mais nous devons faire attention à ne pas jeter le bébé tout en versant cette eau afin de faire place à notre propre engagement culturel.
(à suivre)
Je viens de lire un texte intéressant d'un enseignant américain. Je vais donc vous le traduire. Mais comme je n'ai ni le temps ni l'énergie de tout traduire d'un coup, je vais vous le faire passer par épisodes. Ayez donc un peu de patience, merci.
La référence originale est
http://www.patheos.com/blogs/monkeymind/2011/06/who-practices-zen-and-why-and-to-what-end.html
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Qui pratique le Zen? Et pourquoi? Et à quelles fins?
3 juin 2011 par James Ford
Il y a eu récemment trois blogs sur la pratique du Zen qui ont particulièrement retenu mon attention. Jiryu Rutschman-Byler a écrit une réflexion émouvante sur la transmission du Dharma d'une culture à l'autre, Dosho Port a offert la sienne sur la place de l'ordination au sein de la pratique du Zen, et Brad Warner a émis l'opinion que peut-être le temps pour le clergé zen était passé.
Pris tout ensemble, je me suis dit que ceci montrait une partie de l'énergie créatrice qui court dans notre pratique occidentale contemporaine du Zen, et que cela faisait surgir quelques pensées en moi.
Jiryu a émis un avertissement particulièrement important. Il commence en citant l'exemple de la façon dont, lorsque le Bouddhisme est arrivé en Chine, les Chinois ont substitué leurs propres mots à la place de nombreux termes techniques du Dharma. Cela a sans le moindre doute changé des choses, surtout la façon dont les gens ont pensé faire connaissance avec cette nouvelle religion, et en fait cela a altéré de nombreuses façons ce avec quoi ils faisaient connaissance. Utiliser le Tao à la place du Dharma (et même le Bouddha) a ajouté des strates de signifiant qui étaient absentes pendant le trajet entre l'Inde et la Chine. Selon moi, avec la sédimentation, la plupart se sont révélés des enrichissements utiles. Mais la préoccupation de Jiryu avait surtout à voir avec la façon dont, surtout au début, ces adaptations parfois cavalières ont apporté plus de confusion que d'aide. J'espère que je transmets bien son point de vue, ici. Attention à croire qu'on sait quelque chose et qu'on peut le modifier sans dommage pour le fond du projet. Il se pourrait que ces changements soient nocifs pour la tradition qu'on a tant à coeur.
J'ai eu l'impression qu'il nous incitait, nous Occidentaux, à faire attention tout en fonçant dans notre propre vision du Dharma, ou plus exactement, nos visions. Il y a sans aucun doute une bonne quantité d'eau du bain qui déborde et qui n'est pas du tout nécessaire à la transmission de la Grande Voie en notre temps et chez nous. Mais nous devons faire attention à ne pas jeter le bébé tout en versant cette eau afin de faire place à notre propre engagement culturel.
(à suivre)