Bonjour !
Je suis actuellement en pleine psychanalyse (débutée en phase "sérieuse" - divan et tout et tout - il y a un an). J'ai l'impression d'avoir laissé de côté énormément de choses, de m'être "épuré" de certains mécanismes mentaux névrotiques. La phase que je traverse maintenant est plutôt d'ordre existentielle et transférentielle, évidemment (pas beaucoup plus agréable que d'être complètement névrosé) : le fait de parler, allongé, et d'entendre ses paroles se "dérouler" toutes seules, le fait de sentir son corps exprimer des choses en fonction de ses paroles, ou pas, d'ailleurs, me poussent de plus en plus à me demander ce que je suis, qui je suis, qui parle, pourquoi, comment, qu'y a-t-il derrière mes yeux, qui regarde, qui entend, qu'est ce qu'un mouton et qui a inventé l'ampoule. Bref, je me prends la tête (et j'angoisse parfois !) pour des "conneries" qui m'auraient laissé assez indifférent il y a de cela quelques années - je serais allé boire une bonne bière et écouter du bon rock'n roll, mais maintenant, ça ne marche plus.
D'un côté, je sais bien que c'est un moyen d'échapper à l'introspection : ce genre de questionnement permet de masquer certaines choses, et aussi d'exprimer certaines angoisses fondamentales que je suis en train de découvrir en analyse ; de l'autre, tous ces questionnements m'ont naturellement poussé vers le zen, puisque ces questions semblent être au centre de la philosophie zen.
La pratique de l'analyse elle même me fait beaucoup penser à la méditation ou en tout cas à ce qui est dit de certains de ses aspects, on se positionne en quelque sorte en observateur de ses pensées, et on dévoile peu à peu ce qu'il y a derrière ; le mode de fonctionnement mental change aussi au cours de l'analyse, la pensée devient parfois moins discursive, plus "physique", plus ancrée dans la sensation et le sentiment, plus dans le présent (c'est surtout vrai après des séances "intenses" où on a été au fond des choses, comme on dit). L'analyste reçoit cela et travaille avec cela, étant passé par le même processus, il "sait" plus ou moins ce que traverse l'analysant et surtout il ne le guide pas. Il est juste là comme un cadre pour quelqu'un qui doit apprendre à assumer sa propre expérience de lui même, encore et encore. Ceci aussi me fait penser à la relation entre un étudiant et un maître, même si dans le cadre du zen il semble qu'il y ait beaucoup plus d'interactions qu'avec un analyste.
Bref vous voyez le truc après ce pavé, je pense beaucoup trop, ahahah !
Je me demande si je ne vais pas commencer à pratiquer zazen, j'ai découvert qu'il y avait un dojo près de chez moi. J'aimerais simplement avoir l'avis de quelques pratiquants éclairés (j'en ai parlé à mon analyste qui ne m'a - évidemment - pas répondu, me laissant mon libre arbitre, comme il se doit). Est-ce une bonne idée d'ajouter une pratique comme zazen à une cure analytique qui est déjà très "introspective" ? Est-ce que je ne risque pas, étant déjà un peu secoué par ce qui se passe en analyse, de déclencher des troubles sérieux genre psychoses ou délires ou trucs dans le genre - mon psy m'a diagnostiqué une "névrose d'angoisse", et bien sûr, à la question "est ce que je suis psychotique ?" il a répondu "On ne décide pas de devenir psychotique". Au cas où vous ne l'auriez pas compris, je suis un peu un flippé - imaginez le gamin de Pierre Richard s'accouplant avec Woody Allen et vous aurez une idée -, et à l'idée de me retrouver assis seul avec mes pensées pendant 1 heure au milieu de gens que je ne connais pas, je stresse un peu, j'ai peur de me retrouver à faire des crises de panique ou des crises de larmes ou je sais pas quoi en plein milieu du truc, ça la foutrait mal !
J'ai aussi et surtout très peur de changer, c'est mon principal problème. Voir le monde autrement, j'en fais l'expérience avec l'analyse, ce n'est pas de tout repos, c'est assez difficile, en fait. J'ai bouquiné pas mal sur le zen, sur les expériences de "kensho" et ces trucs là, et ça ne m'attire pas du tout, ça me fait même plutôt peur. Je ne veux pas être "illuminé" ou "éveillé", comme ils disent, et sentir que le réverbère du trottoir d'en face fait partie de moi, j'en ai rien à battre ; je veux juste pouvoir profiter de la vie pleinement ici et maintenant sans me faire chier avec des conneries inutiles, et au passage, me découvrir et apprendre à vivre avec moi même sans me mentir et en m'acceptant pleinement, enfin, si ça veut dire quelque chose, sachant que "je" n'existe pas et tout et tout.
J'ai donc un espèce d'objectif, quand même, ce qui est contraire à la pratique qui doit se faire "sans attente", si j'ai bien compris. Grave ?
Alors, à votre avis, zazen ou pas zazen ? Je me pointe au dojo et j'explique mon cas ? C'est grave de commencer à pratiquer s'il n'y a pas un "maître" dans le coin ? Je suppose que les gens du dojo sont plus ou moins au fait de ce qu'il faut ou ne faut pas faire, mais comment le savoir ? Merci d'avance !
Je suis actuellement en pleine psychanalyse (débutée en phase "sérieuse" - divan et tout et tout - il y a un an). J'ai l'impression d'avoir laissé de côté énormément de choses, de m'être "épuré" de certains mécanismes mentaux névrotiques. La phase que je traverse maintenant est plutôt d'ordre existentielle et transférentielle, évidemment (pas beaucoup plus agréable que d'être complètement névrosé) : le fait de parler, allongé, et d'entendre ses paroles se "dérouler" toutes seules, le fait de sentir son corps exprimer des choses en fonction de ses paroles, ou pas, d'ailleurs, me poussent de plus en plus à me demander ce que je suis, qui je suis, qui parle, pourquoi, comment, qu'y a-t-il derrière mes yeux, qui regarde, qui entend, qu'est ce qu'un mouton et qui a inventé l'ampoule. Bref, je me prends la tête (et j'angoisse parfois !) pour des "conneries" qui m'auraient laissé assez indifférent il y a de cela quelques années - je serais allé boire une bonne bière et écouter du bon rock'n roll, mais maintenant, ça ne marche plus.
D'un côté, je sais bien que c'est un moyen d'échapper à l'introspection : ce genre de questionnement permet de masquer certaines choses, et aussi d'exprimer certaines angoisses fondamentales que je suis en train de découvrir en analyse ; de l'autre, tous ces questionnements m'ont naturellement poussé vers le zen, puisque ces questions semblent être au centre de la philosophie zen.
La pratique de l'analyse elle même me fait beaucoup penser à la méditation ou en tout cas à ce qui est dit de certains de ses aspects, on se positionne en quelque sorte en observateur de ses pensées, et on dévoile peu à peu ce qu'il y a derrière ; le mode de fonctionnement mental change aussi au cours de l'analyse, la pensée devient parfois moins discursive, plus "physique", plus ancrée dans la sensation et le sentiment, plus dans le présent (c'est surtout vrai après des séances "intenses" où on a été au fond des choses, comme on dit). L'analyste reçoit cela et travaille avec cela, étant passé par le même processus, il "sait" plus ou moins ce que traverse l'analysant et surtout il ne le guide pas. Il est juste là comme un cadre pour quelqu'un qui doit apprendre à assumer sa propre expérience de lui même, encore et encore. Ceci aussi me fait penser à la relation entre un étudiant et un maître, même si dans le cadre du zen il semble qu'il y ait beaucoup plus d'interactions qu'avec un analyste.
Bref vous voyez le truc après ce pavé, je pense beaucoup trop, ahahah !
Je me demande si je ne vais pas commencer à pratiquer zazen, j'ai découvert qu'il y avait un dojo près de chez moi. J'aimerais simplement avoir l'avis de quelques pratiquants éclairés (j'en ai parlé à mon analyste qui ne m'a - évidemment - pas répondu, me laissant mon libre arbitre, comme il se doit). Est-ce une bonne idée d'ajouter une pratique comme zazen à une cure analytique qui est déjà très "introspective" ? Est-ce que je ne risque pas, étant déjà un peu secoué par ce qui se passe en analyse, de déclencher des troubles sérieux genre psychoses ou délires ou trucs dans le genre - mon psy m'a diagnostiqué une "névrose d'angoisse", et bien sûr, à la question "est ce que je suis psychotique ?" il a répondu "On ne décide pas de devenir psychotique". Au cas où vous ne l'auriez pas compris, je suis un peu un flippé - imaginez le gamin de Pierre Richard s'accouplant avec Woody Allen et vous aurez une idée -, et à l'idée de me retrouver assis seul avec mes pensées pendant 1 heure au milieu de gens que je ne connais pas, je stresse un peu, j'ai peur de me retrouver à faire des crises de panique ou des crises de larmes ou je sais pas quoi en plein milieu du truc, ça la foutrait mal !
J'ai aussi et surtout très peur de changer, c'est mon principal problème. Voir le monde autrement, j'en fais l'expérience avec l'analyse, ce n'est pas de tout repos, c'est assez difficile, en fait. J'ai bouquiné pas mal sur le zen, sur les expériences de "kensho" et ces trucs là, et ça ne m'attire pas du tout, ça me fait même plutôt peur. Je ne veux pas être "illuminé" ou "éveillé", comme ils disent, et sentir que le réverbère du trottoir d'en face fait partie de moi, j'en ai rien à battre ; je veux juste pouvoir profiter de la vie pleinement ici et maintenant sans me faire chier avec des conneries inutiles, et au passage, me découvrir et apprendre à vivre avec moi même sans me mentir et en m'acceptant pleinement, enfin, si ça veut dire quelque chose, sachant que "je" n'existe pas et tout et tout.
J'ai donc un espèce d'objectif, quand même, ce qui est contraire à la pratique qui doit se faire "sans attente", si j'ai bien compris. Grave ?
Alors, à votre avis, zazen ou pas zazen ? Je me pointe au dojo et j'explique mon cas ? C'est grave de commencer à pratiquer s'il n'y a pas un "maître" dans le coin ? Je suppose que les gens du dojo sont plus ou moins au fait de ce qu'il faut ou ne faut pas faire, mais comment le savoir ? Merci d'avance !