"De plus vous faites comme si les statuts de l'AZI avaient changé en 2012 car ils auraient été incorrects avant.
C'est une fausse piste et vous vous fourvoyez.
Il y a beaucoup plus fort à dire et il y a de quoi vraiment écrire des articles. Mais pas en restant vague, si on a subit des pressions sectaires il faut avoir le courage de dire : OÙ, QUAND, COMMENT, et avec qui.
Pour l'instant, avec ces vagues allusions et ces contre-vérités on fait rire les crapauds de l'étang de la Gendronnière... Laughing
"
Pour ma part, puisque cet apparté est en réponse à une citation de moi, je précise que je donnerai aucun nom, car on est sur un forum public, et que je ne veux pas avoir risquer une plainte. De plus, nommer des gens, des lieux, n'est pas le but pour moi : on peut très bien observer des phénomènes en se plaçant sur justement une pratique d'observation, sans personnaliser le débat, mais observer la mécaniqueà l'œuvre, en soi et face à soi, et les liens qui s'y articulent. C'est ça aussi, prendre du recul, et dépassionner le débat. S'il arrive à l'émergence de choses très douloureuses, c'est que c'était là déjà, peu importe de chercher un coupable, ce qui importe c'est de chercher comment ça peut ne pas se reproduire. Ma réflexion va dans ce sens.
Après, le dojo que j'ai cité plus haut, est celui qui nous a virés, donc chacun en déduit ce qu'il veut. Mais j'ai pu constater la promptitude aux jugement sans même que soient sues les circonstances, ce qui témoigne de l'adhésion à une certaine idéalisation de ce genre de structure où la violence semble ne pas être pensable.
Or, ce qui n'est pas pensable, risque de devenir passage à l'acte. C'est peut-être un raisonnement très psychologique, mais c'est une réalité mécanique que j'observe depuis longtemps et partout.
Simplement, si les statuts de l'AZI invoquent quoi que ce soit, et qu'un dojo qui en fait partie affiche le fait de se référer à maître Deshimaru comme lignée, cela est un discours qui veut tout dire. Il suffit de regarder moults autres dojos pour voir que la mécanique est la même quasiment partout.
Le fait de se sotoshuiser, est du même registre que réclamer une légitimité pour avoir l'air crédible officiellement.
Donc cela signifie que les anciens ont un doute sur la façon dont est considéré Deshimaru.
Je sais que certain maîtres contemporain disciple de Deshimaru, a pu dire qu'il n'avait pas tout transmis....cela n'est-il pas signe du doute?
Je pense qu'il a tout donné de lui...le reste c'est des formalités, et tout le monde a loisir de s'en occuper. Mais douter de la totalité d'une présence, je me demande s'ils ont compris ce qu'ils ont vécu, et là je doute, et comme André Soulès ou d'autres, je pense qu'il n'y a pas de vrais maîtres de la même envergure que Deshimaru dans le zen soto français. Je suis loin d'être le seul à le penser, et une pratiquante m'a confié avoir osé cette réflexion en mondo, et a ressenti l'ombre en face d'elle, très très fort!
Il semble que Deshimaru a tout fait sauf vouloir plaire à la soto shu. Là-dessus mon avis divergera de Yudo sur le fait que la légitimité de sa lignée ou pas, n'est pas pour moi le critère majeur de son œuvre. On pourra arguer que techniquement, il ne l'était pas, là-dessus Yudo en sait plus que moi.
Simplement, mon constat est que la plupart des vrais grands du zen, ont fait éteindre la lignée, parfois même intentionnellement, comme Ikkyu, ou l'on peu ou pas officialisée, comme Ryokan...se centrant sur le vécu d'une voie authentique, et pas sur la forme de l'authentification qui à mon sens ne fait qu'entraîner le fait de devoir faire toutes sortes de gymnastiques pour que ce qu'il se passe rentre bien dans le cadre de la photo.
Mais Deshimaru a fait une œuvre importante dans l'implantation du zen en Occident, ça on ne peut lui retirer, et je regardais à l'instant un site de dojo italien, et c'est bien ce qu'il en dit aussi, identifiant Deshimaru au grand missionnaire du zen en Occident.
Tokuda a eu des problèmes avec la soto shu, car son donateur pour son centre français, voulait, voyant que ça vivotait, reprendre son investissement, puisque son fils prenait sa suite. Donc, c'est un don réversible, surtout si l'investissement ne marche pas. Ceci n'est pas pour moi le signe d'un système sain, c'est un truc de gros propriétaires bourgeois, et ça fonctionne sur une logique de caste : 90 pour cents des moines l'étant parce que leur père l'était.
Donc pour moi ce système apporte la sécurité pour une seule et simple raison : un immense pouvoir financier et de représentation politique. C'est juste le poids du pouvoir qui fait la différence, et si on veut se raconter tout ce qu'on veut, je ne vois rien d'autre....par contre la soto shu n'a rien fait pour l'apprendre quoi que ce soit, et notre exclusion a eu lieu en parfait symptôme de l'évolution qui a eu lieu à partir du moment où l'on a voulu que le zen devienne bouddhisme zen, et que la soto shu est devenue référence.
Après, des statuts ne sont pas corrects ou pas à mon sens : c'est une réalité toujours subjective.
Ce qui pose question, c'est le décalage de discours entre la structure qui gère toutes les autres, et ce qu'il se dit sur le terrain.
Pour moi l'AZI n'est rien moins qu'une antenne de la soto-shu en France aujourd'hui, et cela était contraire au vœu de Deshimaru, dans la forme que ça prend qui devient formaliste.
Cette structure protège-t-elle l'épanouissement de l'individu, protège-t-elle la relation de personne à personne de façon dépourvue d'enjeux de pouvoir?
Ce sont les questions que je me pose et qui me semblent les plus importantes, au-delà de tous les statuts, légitimités de lignée ou pas, etc etc.....