Symptômes aigus :
- des hallucinations, qui sont une "distorsion des perceptions des sens".
- le délire, qui consiste à modifier le raisonnement pour justifier et expliquer le monde angoissant dans lequel le schizophrène est plongé
- les perturbations de la logique de la pensée qui met en place un langage incohérent avec des associations d'idées décousues et confuses.
Symptômes chroniques :
- Absence d'empathie
- Absence d'interêt pour les choses
- Difficulté de concentration.
-...
Le zen est-il en mesure d'aider un malade schizophrène pour retrouver une certaine capacité de concentration, d'attention et d'empathie ? La littérature ne dit rien sur ce point. Sans doute aucune étude n'a été faite. J'ai vu que ce sujet a été abordé par Kosen dans un de ses mondos. Sa réponse me laisse perplexe. Voici le lien :
http://www.zen-deshimaru.com/FR/teaching/questions/question1024.html
Ce passage "suivez vos traitements normalement et si vous voyez un amélioration
vous pouvez diminuer vos médicaments mais très progressivement, pas
plus d'un quart de pilule à la fois, restez à la même dose une semaine
et essayez encore un quart et ainsi de suite." me paraît en outre très discutable. Sur quel critères juger l'amélioration d'un schizophrène ? Seul l'entourage peut le constater. Par ailleurs, le traitement contribue à cette amélioration et, le diminuer sans un avis ou un contrôle médical peut être une cause de rechute, avec des conséquences dramatiques.
Pour ma part, je dirais que la pratique du zen dans la phase aigue de la maladie est impossible. Le malade est dans l'impossibilité de se concentrer, ne serait-ce que quelques instants. La maladie ayant "démoli" sa perception du corps, une introspection peut le mener à des crises d'angoisses ingérables et des délires. Dans une phase chronique, en revanche, quand le malade est stabilisé, je pense que zazen est possible sans qu'il soit nécessaire de modifier le traitement. L'attention peut être gardée un certain temps, ce qui est toujours bénéfique. Quant à l'empathie, on peut toujours supposer qu'elle puisse se développer naturellement si le malade apprend à reconnaîtres les autres comme des personnes "à son image" en méditant avec eux.
Bien sûr, le zen n'est pas une thérapie et il n'est nullement question de l'utiliser à cette fin. Il s'agit de réfléchir à une pratique qui pourrait s'adapter au cas précis de la schizophrénie sans perdre sa couleur, son authenticité. Je pense interroger Jyogi sur cette question. Je verrai bien ce qu'il me dira et s'il a une expérience dans ce domaine. Je sais qu'il traite, dans son ouvrage "Au coeur du zen" le cas de personnes addictes aux drogues dures en post cure et que l'expérience a été, sinon désastreuse, du moins un échec. Mais il ne s'agit pas exactement des mêmes malades et le protocole a été défini par des psy sans véritable concertation avec Jyoji. Le fond du problème n'avait pas été réglé.
Avez-vous quelques idées sur cette question ?