Revoilà sur le tapis l'une de mes grandes inquiétudes depuis que je me suis mis à réfléchir, lors de mon adolescence.
C'est-à-dire que le monde des humains va très certainement se finir dans peu de temps, en 2040 :
la fin de la civilisation en 2040
La fin de notre civilisation pourrait-elle arriver en 2040 ?
Une étude, publiée par le site d'investigation Medium, "prédit" un possible désastre à l’échelle mondiale, dans moins de trente ans. Elle démontre que si "nous ne changeons pas de cap", notre modèle économique et social pourrait mener à l'effondrement de notre civilisation.
Si tout continue comme maintenant, dans trois décennies, notre "civilisation industrielle" pourrait s'effondrer en raison de pénuries alimentaires désastreuses, d'un enchaînement de catastrophes climatiques, d'une rareté de l'eau, d'une crise énergétique en bout de course, et d'une instabilité politique intenable.
Avant de s'alarmer, sachez que cette étude ne se veut nullement une prédiction, même pour les scientifiques qui l'ont menée. Elle prétend être "un appel à réfléchir", et tente de démontrer que notre mode de vie actuel n'est pas durable. Et elle ne tient pas compte d'une réalité : la réaction des populations.
Réalisée par l'Université Britannique Anglia Ruskin à travers un projet nommé "Global Ressource Observatory", l'étude publiée sur le site de journalisme d'investigation Medium a été financée par l'entrepreneur Peter Dawe, mais aussi par des "partenaires" tels que le bureau des Affaires étrangères et du Commonwealth du gouvernement britannique, le marché de l'assurance et de la réassurance britannique Lloyds of London, le groupe Aldersgate, l'Institut et la Faculté des Actuaires, par la banque Africaine de développement, la banque Asiatique de développement, et par l'Université du Wisconsin. Dans un premier temps, l'étude ce scénario a eu pour but de préparer les grandes compagnies d'assurance. "Il fallait qu'elles prennent en compte les pertes potentielles liées à ces crises", afin qu'elles reconnaissent les côtés sombrent du système financier actuel, et notamment de sa dépendance aux combustibles fossiles.
Emeutes et effondrement des marchés boursiers
Selon l'étude, la production alimentaire mondiale pourrait être ébranlée par une combinaison de trois catastrophes météorologiques, conduisant à une flambée excessive et insupportable des prix : les prix du blé, du maïs et du soja augmenteront par exemple "par quatre par rapport aux années 2000", et le riz augmentera lui, de 500%. Ceci aboutirait à des "émeutes dans les zones urbaines du Moyen-Orient, d'Afrique et d'Amérique latine, à un euro tant affaiblit que les principales bourses européennes perdront 10% de leur valeur, tandis que les marchés boursiers américains suivront cette tendance et devraient perdre 5% de leur valeur", affirme l'étude.
Certes pessimiste, l'analyse de ces scénarios catastrophe révèle que les résultats d'un tel choc systémique, à l'exception des "conséquences humanitaires négatives et de pertes financières importantes", seraient un chaos géopolitique, une escalade du terrorisme et des troubles civils.
Conséquences politiques, économiques et commerciales
Il faudrait prévoir "des conséquences majeures pour les revenus et les investissements des entreprises», avec la possibilité de "générer des pertes étalées sur de nombreuses années". Il serait également probable, que "l'instabilité politique prenne des décennies à se résoudre", imposant des "plus grandes restrictions sur le commerce international".
"Nous avons poursuivi notre étude jusqu'à l'année 2040, selon un modèle économique qui changerait peu et qui ne se réorganiserait pas. Les résultats démontrent que, basé sur les tendances climatiques actuelles, et sur l'échec d'un changement de cap, le système d'approvisionnement alimentaire mondial ferait face à des pertes catastrophiques, à des épidémies sans précédent, et à des émeutes de la faim."
L'avenir repose sur la réaction des sociétés
L'étude s'est particulièrement intéressée à déterminer "comment des chocs agricoles importants pourraient se produire (inondations, sécheresse, tempêtes, etc...), comment ceux-ci amèneraient une réduction des récoltes, et comment la société répondrait à des prix élevés pour des denrées alimentaires peu disponibles".
En d'autres termes, notre modèle ne peut pas générer une prévision fiable de l'avenir selon l'étude.
"Je dirais que l'étude est plutôt correcte", a déclaré Aled Jones, directeur du projet. "Il est assez juste de donner une image précise des limites de la croissance dans le futur. Mais il y a forcément des paramètres incorrects et des lacunes", a-t-il poursuivi.
Le fait que les gouvernements et les assureurs "soient au courant de tels risques", et qu'ils peuvent désormais "réfléchir à de nouveaux modèles pour riposter, pour s'engager à s'orienter vers une nouvelle alternative", indique que la prise de conscience détient le potentiel de provoquer un changement... Alors, qu'attendons-nous ?
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Et je vous conseille surtout ce livre très sérieux : Comment tout peut s'effondrer : Petit manuel de collapsologie à l'usage des générations présentes
Dont voici une interview très intéressante : « Nous sommes en train de vivre une mosaïque d’effondrements » : la fin annoncée de la civilisation industrielle
Sur les neuf frontières vitales au fonctionnement du « système Terre », au moins quatre ont déjà été transgressées par nos sociétés industrielles, avec le réchauffement climatique, le déclin de la biodiversité ou le rythme insoutenable de la déforestation. Transgresser ces frontières, c’est prendre le risque que notre environnement et nos sociétés réagissent « de manière abrupte et imprévisible », préviennent Pablo Servigne et Raphaël Stevens, dans leur livre « Comment tout peut s’effondrer ». Rappelant l’ensemble des données et des alertes scientifiques toujours plus alarmantes, les deux auteurs appellent à sortir du déni. « Être catastrophiste, ce n’est ni être pessimiste, ni optimiste, c’est être lucide ». Entretien.
Basta ! : Un livre sur l’effondrement, ce n’est pas un peu trop catastrophiste ?
Pablo Servigne et Raphaël Stevens : [1] La naissance du livre est l’aboutissement de quatre années de recherche. Nous avons fusionné des centaines d’articles et d’ouvrages scientifiques : des livres sur les crises financières, sur l’écocide, des ouvrages d’archéologie sur la fin des civilisations antiques, des rapports sur le climat… Tout en étant le plus rigoureux possible. Mais nous ressentions une forme de frustration : quand un livre aborde le pic pétrolier (le déclin progressif des réserves de pétrole puis de gaz), il n’évoque pas la biodiversité ; quand un ouvrage traite de l’extinction des espèces, il ne parle pas de la fragilité du système financier… Il manquait une approche interdisciplinaire. C’est l’objectif du livre.
Au fil des mois, nous avons été traversés par de grandes émotions, ce que les anglo-saxons appellent le « Oh my god point » (« Oh la vache ! » ou « Oh mon dieu ! »). On reçoit une information tellement énorme que c’en est bouleversant. Nous avons passé plusieurs « Oh my god points », comme découvrir que notre nourriture dépend entièrement du pétrole, que les conséquences d’un réchauffement au-delà des 2°C sont terrifiantes, que les systèmes hautement complexes, comme le climat ou l’économie, réagissent de manière abrupte et imprévisible lorsque des seuils sont dépassés. Si bien que, à force de lire toutes ces données, nous sommes devenus catastrophistes. Pas dans le sens où l’on se dit que tout est foutu, où l’on sombre dans un pessimisme irrévocable. Plutôt dans le sens où l’on accepte que des catastrophes puissent survenir : elles se profilent, nous devons les regarder avec courage, les yeux grand ouverts. Être catastrophiste, ce n’est ni être pessimiste, ni optimiste, c’est être lucide.
Pic pétrolier, extinction des espèces, réchauffement climatique… Quelles sont les frontières de notre civilisation « thermo-industrielle » ?
Nous avons distingué les frontières et les limites. Les limites sont physiques et ne peuvent pas être dépassées. Les frontières peuvent être franchies, à nos risques et périls. La métaphore de la voiture, que nous utilisons dans le livre, permet de bien les appréhender. Notre voiture, c’est la civilisation thermo-industrielle actuelle. Elle accélère de manière exponentielle, à l’infini, c’est la croissance. Or, elle est limitée par la taille de son réservoir d’essence : le pic pétrolier, celui des métaux et des ressources en général, le « pic de tout » (Peak Everything) pour reprendre l’expression du journaliste états-unien Richard Heinberg. A un moment, il n’y a plus suffisamment d’énergies pour continuer. Et ce moment, c’est aujourd’hui. On roule sur la réserve. On ne peut pas aller au-delà.
Ensuite, il y a les frontières. La voiture roule dans un monde réel qui dépend du climat, de la biodiversité, des écosystèmes, des grands cycles géochimiques. Ce système terre comporte la particularité d’être un système complexe. Les systèmes complexes réagissent de manière imprévisible si certains seuils sont franchis. Neuf frontières vitales à la planète ont été identifiées : le climat, la biodiversité, l’affectation des terres, l’acidification des océans, la consommation d’eau douce, la pollution chimique, l’ozone stratosphérique, le cycle de l’azote et du phosphore et la charge en aérosols de l’atmosphère.
Sur ces neuf seuils, quatre ont déjà été dépassés, avec le réchauffement climatique, le déclin de la biodiversité, la déforestation et les perturbations du cycle de l’azote et du phosphore. L’Europe a par exemple perdu la moitié de ses populations d’oiseaux en trente ans (lire ici). La biodiversité marine est en train de s’effondrer et les premières « dead zones » (zones mortes) apparaissent en mer. Ce sont des zones où il n’y a carrément plus de vie, plus assez d’interactions du fait de très fortes pollutions (voir ici). Sur terre, le rythme de la déforestation demeure insoutenable [2]. Or, quand nous franchissons une frontière, nous augmentons le risque de franchissement des autres seuils. Pour revenir à notre métaphore de la voiture, cela correspond à une sortie de route : nous avons transgressé les frontières. Non seulement nous continuons d’accélérer, mais en plus nous avons quitté l’asphalte pour une piste chaotique, dans le brouillard. Nous risquons le crash.
Quels sont les obstacles à la prise de conscience ?
Pour abréger la longueur de ce post, lire la suite en suivant ce lien → http://www.bastamag.net/L-effondrement-qui-vient
- A lire : Comment tout peut s’effondrer ; petit manuel de collapsologie à l’usage des générations présentes, Pablo Servigne, Raphaël Stevens, Ed du Seuil (collection anthropocène), avril 2015, 304 p. 19€.
En fait, si ça ne tenait qu'à moi seul, aujourd'hui, gràce à ma compréhension du dharma, j'aurais peut-être cette attitude sereine qu'il s'agit avant tout de vivre au présent sans penser ni au passé ni au futur. Et l'espère humaine, bah....
OR : j'ai une petite fille. Et je veux la protéger, la préserver.
Qu'en pensez-vous ? Que feriez-vous ou que faites-vous ?
Merci d'avance !