Bonjour,
Cette distinction entre conventionnel et absolu, ne me semble pas tellement abordée dans le bouddhisme zen, mais je me trompe peut-être. En tous les cas, sur ce forum, il en a été assez peu question, je veux dire, de manière vraiment explicite.
Pour initier une réflexion là dessus, je voudrais m’en tenir à pointer le fait qu’il me semble que l'outil langage, dont l’usage doit être appris par nécessité chez les humains, comporte des avantages et des inconvénients, inconvénients qui selon moi ne sont pas inhérents au langage et ceci pour la raison que la nature d’un outil est de s’avérer circonstanciellement utile, ce qui signifie qu’il peut être utilisé, mais qu’il peut aussi ne pas l’être. Ainsi, l’inconvénient de cet outil serait seulement propre au fait qu’on ne saurait pas faire autrement que de s’en servir, et en ce qui concernerait des opérations où il s’avérerait inutile, le fait de ne pas pouvoir envisager d’autres solutions que de l’utiliser, conditionnerait inéluctablement la manière dont on considérerait la nature de ces opérations par notre mode univoque de vouloir les traiter. Entre parenthèses, lorsque je parle de langage, je ne veux pas restreindre ma réflexion à la communication, mais je l’élargie aux pensées dont la matière est également constituée par le langage.
Plus concrètement, et pour poursuivre sur le sujet des inconvénients de cet outil conventionnel qu'est le langage une fois dit qu’ils ne sont pas inhérents à ce dernier ; dire que le langage s’impose comme seul mode d’appréhension de la réalité, qu’il advient que celle ci ne peut qu’être appréhendée selon le découpage induit par cet outil qui s’imposerait de manière inextricablement liée à la conscience, revient à définir l’esprit duel. Ainsi, s’extraire de ce dernier, veut seulement dire à mon sens qu’user de la parole se fait par une adhésion consciente à l’outil conventionnel qu’est le langage. On dira que cette adhésion est consciente, précisément parce qu’elle n’est qu’une option, exactement comme un outil qui s’avèrerait utile dans certaines conditions.
Ayant été dit que les pensées sont construites par le langage, on pourrait croire qu'il faille être sans pensées, mais tel n'est pas le but à mon avis. Une petite métaphore pour conclure ce post : Imaginons un oisillon perdu dans un labyrinthe. Un jour, il trouve l'usage de ses ailes. Lorsqu'il s'envole, il quitte le labyrinthe et que voit-il ? le labyrinthe qui est toujours là mais cette fois vu depuis le ciel :
On dit que les bodhisattvas ont un pied dans le samsara et un autre dans le nirvana. En quelque sorte cela me semble signifier que l'oiseau peut retourner dans le labyrinthe s'il le désire, mais cette fois, imprégné à mon sens de la vue depuis ses hauteurs, et son but, sera d'inciter par compassion les oisillons toujours coincés dans le labyrinthe à prendre leur envole.
Cette distinction entre conventionnel et absolu, ne me semble pas tellement abordée dans le bouddhisme zen, mais je me trompe peut-être. En tous les cas, sur ce forum, il en a été assez peu question, je veux dire, de manière vraiment explicite.
Pour initier une réflexion là dessus, je voudrais m’en tenir à pointer le fait qu’il me semble que l'outil langage, dont l’usage doit être appris par nécessité chez les humains, comporte des avantages et des inconvénients, inconvénients qui selon moi ne sont pas inhérents au langage et ceci pour la raison que la nature d’un outil est de s’avérer circonstanciellement utile, ce qui signifie qu’il peut être utilisé, mais qu’il peut aussi ne pas l’être. Ainsi, l’inconvénient de cet outil serait seulement propre au fait qu’on ne saurait pas faire autrement que de s’en servir, et en ce qui concernerait des opérations où il s’avérerait inutile, le fait de ne pas pouvoir envisager d’autres solutions que de l’utiliser, conditionnerait inéluctablement la manière dont on considérerait la nature de ces opérations par notre mode univoque de vouloir les traiter. Entre parenthèses, lorsque je parle de langage, je ne veux pas restreindre ma réflexion à la communication, mais je l’élargie aux pensées dont la matière est également constituée par le langage.
Plus concrètement, et pour poursuivre sur le sujet des inconvénients de cet outil conventionnel qu'est le langage une fois dit qu’ils ne sont pas inhérents à ce dernier ; dire que le langage s’impose comme seul mode d’appréhension de la réalité, qu’il advient que celle ci ne peut qu’être appréhendée selon le découpage induit par cet outil qui s’imposerait de manière inextricablement liée à la conscience, revient à définir l’esprit duel. Ainsi, s’extraire de ce dernier, veut seulement dire à mon sens qu’user de la parole se fait par une adhésion consciente à l’outil conventionnel qu’est le langage. On dira que cette adhésion est consciente, précisément parce qu’elle n’est qu’une option, exactement comme un outil qui s’avèrerait utile dans certaines conditions.
Ayant été dit que les pensées sont construites par le langage, on pourrait croire qu'il faille être sans pensées, mais tel n'est pas le but à mon avis. Une petite métaphore pour conclure ce post : Imaginons un oisillon perdu dans un labyrinthe. Un jour, il trouve l'usage de ses ailes. Lorsqu'il s'envole, il quitte le labyrinthe et que voit-il ? le labyrinthe qui est toujours là mais cette fois vu depuis le ciel :
On dit que les bodhisattvas ont un pied dans le samsara et un autre dans le nirvana. En quelque sorte cela me semble signifier que l'oiseau peut retourner dans le labyrinthe s'il le désire, mais cette fois, imprégné à mon sens de la vue depuis ses hauteurs, et son but, sera d'inciter par compassion les oisillons toujours coincés dans le labyrinthe à prendre leur envole.