Quelques réflexions capillotractées suite au zazen de ce matin...
En zazen, parfois, j'ai l'impression que "je" contiens tous les phénomènes qui se passent. Les pensées, comme les sons, les sensations, les couleurs, j'ai parfois la sensation que tout ça s'imprime sur une sorte d'écran de fond. Mais en observant attentivement ce matin, je me suis rendu compte que cette impression est certainement fausse : en fait, chaque truc qui se passe est unique et fait naître avec lui la conscience de lui même ; je ne sais pas si je me plante ou pas, mais j'ai l'impression qu'il n'y a pas d'écran, pas de fond : il y a juste des choses qui se passent et la conscience naît et disparaît EN MEME TEMPS que ces choses. Il n'y a pas de distinction, en fait, entre la conscience et la chose. Juste une émergence / disparition.
L'impression de continuité vient juste du fait que, ben, des choses se passent tout le temps. C'est peut être quelque part quelque chose de soulageant, puisque ça voudrait dire que notre sensation d'exister et d'être conscient ne vient pas de nous mais s'inscrit dans l'ordre naturel des choses !
Mais ça me paraît difficile à articuler avec la vacuité, parce que cela repose sur l'idée que des choses se passent, apparaissent et disparaissent, alors que c'est quelque chose qui est réfuté / réfutable par la vacuité. Ceci dit, puisque nous évoluons nécessairement dans notre monde conditionné, il est normal que nous voyons des choses apparaître et disparaître, c'est comme ça qu'on est fait, je suppose.