Accueil
Bonjour,
Dans la salle d'exercice
d'un temple, des papillons...
muets aussi.
Chiyo-ni
Dans la forêt verdoyante,
mon ermitage.
Seuls le trouvent
Qui ont perdu leur chemin.
Aucune rumeur du monde,
le chant d'un bûcheron, parfois.
Mille pics, dix mille ruisseaux,
pas une âme qui vive.
Ryōkan.
Dans le zen, nous avons toute une littérature s’appuyant ainsi sur l’évocation de gestes quotidiens, sur la description de paysages et sur des scènes de vie. Par là, on pourrait imaginer que les maîtres qui avaient sans doute bien conscience de l’aspect didactique que comportaient tous leurs actes, nous les auraient transmis avec l’intention peut-être de nous détourner de l’aspect abstrait que revêt souvent la recherche spirituelle, et même comme s’ils avaient voulu nous montrer que la réalité elle-même est en soi parfaitement accomplie, laissant paraître de sorte que d'une certaine façon toute spiritualité n'est peut-être en fin de compte, lorsqu'elle est perçue comme une chose en soi, qu'une abstraction qui en réalité vient illusoirement se sur-ajouter à notre vécu. Mais comme je l’ai dit, on ne peut que l’imaginer, car pour donner leur véritable poids à ces poèmes, il me semble qu’il est encore préférable de penser qu’ils ont été écrits en toute innocence, sans but particulier, pour le bon plaisir de leurs auteurs.
Car finalement ces poèmes sont un peu identiques au sermon silencieux du Bouddha lorsqu’il prit une fleur et la fît tourner entre ses doigts. C’est véritablement en quelque sorte l’enseignement qui de tous est le plus profond il me semble, car en réalité ce n’est pas un enseignement ou du moins il ne le serait sans doute jamais devenu si Mahākāśyapa n’avait pas souri et si le Bouddha n’avait pas joint ce sourire à son geste pour faire de cet événement un enseignement. Si le Bouddha ne s’était pas saisit de cette opportunité, il n'y aurait eu qu'un homme semblable à tous les autres, ayant cueilli une fleur et c’est sans doute dans cette similitude entre cet homme et tout homme qui aurait cueilli une fleur, dans la similitude de cette fleur avec toutes celles qui auraient été cueillies, que d'une certaine façon se trouve la pure réalité n’ayant pas été convertie à devoir être enseignée, réalité qu’on pourrait trouver précisément exposée dans toute sa nudité dans certains poèmes écrits innocemment par les maîtres zen.
Dans la salle d'exercice
d'un temple, des papillons...
muets aussi.
Chiyo-ni
Dans la forêt verdoyante,
mon ermitage.
Seuls le trouvent
Qui ont perdu leur chemin.
Aucune rumeur du monde,
le chant d'un bûcheron, parfois.
Mille pics, dix mille ruisseaux,
pas une âme qui vive.
Ryōkan.
Dans le zen, nous avons toute une littérature s’appuyant ainsi sur l’évocation de gestes quotidiens, sur la description de paysages et sur des scènes de vie. Par là, on pourrait imaginer que les maîtres qui avaient sans doute bien conscience de l’aspect didactique que comportaient tous leurs actes, nous les auraient transmis avec l’intention peut-être de nous détourner de l’aspect abstrait que revêt souvent la recherche spirituelle, et même comme s’ils avaient voulu nous montrer que la réalité elle-même est en soi parfaitement accomplie, laissant paraître de sorte que d'une certaine façon toute spiritualité n'est peut-être en fin de compte, lorsqu'elle est perçue comme une chose en soi, qu'une abstraction qui en réalité vient illusoirement se sur-ajouter à notre vécu. Mais comme je l’ai dit, on ne peut que l’imaginer, car pour donner leur véritable poids à ces poèmes, il me semble qu’il est encore préférable de penser qu’ils ont été écrits en toute innocence, sans but particulier, pour le bon plaisir de leurs auteurs.
Car finalement ces poèmes sont un peu identiques au sermon silencieux du Bouddha lorsqu’il prit une fleur et la fît tourner entre ses doigts. C’est véritablement en quelque sorte l’enseignement qui de tous est le plus profond il me semble, car en réalité ce n’est pas un enseignement ou du moins il ne le serait sans doute jamais devenu si Mahākāśyapa n’avait pas souri et si le Bouddha n’avait pas joint ce sourire à son geste pour faire de cet événement un enseignement. Si le Bouddha ne s’était pas saisit de cette opportunité, il n'y aurait eu qu'un homme semblable à tous les autres, ayant cueilli une fleur et c’est sans doute dans cette similitude entre cet homme et tout homme qui aurait cueilli une fleur, dans la similitude de cette fleur avec toutes celles qui auraient été cueillies, que d'une certaine façon se trouve la pure réalité n’ayant pas été convertie à devoir être enseignée, réalité qu’on pourrait trouver précisément exposée dans toute sa nudité dans certains poèmes écrits innocemment par les maîtres zen.
