Pourquoi avez-vous pris les voeux, préceptes, etc ?

Bonsoir à tous !

Dans les dojo de l'AZI, j'ai vu beaucoup de moines et bodhisattvas : en soi, des gens qui ont pris des vœux, des préceptes et des habits, et viennent méditer et se faire voir, surtout dans les sesshin et à la Gendronnière.

Mais en discutant avec ces gens, j'ai bien vu l'inanité de leur être....
Ils ont pris ces vœux et préceptes pour faire comme tout le monde - par besoin d'appartenance à une communauté, et par un certain accord avec la pensée bouddhiste zen.
Mais dans la pratiques de ces vœux et préceptes, on en est très loin ! Ce ne sont que des faire-valoirs écoeurants !

Personnellement, je les ai pris pour m'engager : pour être meilleur, pour suivre les idées de Bouddha, pour infuser cela en moi et dans les autres. Et je prolonge cela au travail et dans mon aide aux SDF.

Et vous ?

@Ancestral
ta question me rappelle ma dernière rencontre avec l’ ancien curé du village de ma famille.
Ce curé était dans une maison de retraite et se posait les ultimes questions qui prennent de plus en plus de relief, quand on sait que notre manifestation va bientôt s’ éteindre.
Il me disait qu’il avait été époustouflé par la réponse de mon grand-père et qu’il était toujours en méditation pour en comprendre la véritable teneur.

En effet, en tant que curé consciencieux, il effectuait sa tâche, tout comme il s’était engagé dans ses voeux, en respectant les préceptes etc…
Or ce qui l’ étonnait c’est que tous les pratiquants du village, lui disaient que mon grand-père était l’ exemple manifesté du parfait chrétien, tant ses actes étaient conformes à tous les préceptes.
Ce curé ne l’ ayant jamais vu a l’ église, s’ est résigné à aller le rencontrer pour voir vraiment la teneur de ce phénomène.
Et sa question a été:
comment se fait-il que tout le monde dise que vous êtes un parfait chrétien, et que je ne vous ai jamais vu à l’ église ?
La réponse du grand-père:
Je n’ ai pas besoin d’ intermédiaire pour m’ entretenir directement avec Dieu.

PS: il m’ arrive souvent de dire que je n’ ai jamais eu de maître spirituel, mais peut-être bien que tout comme Obélix je suis tombé tout bébé, dans la marmite de la potion magique…

Ton Grand-Père avait Dieu dans son Coeur et voyait à travers Lui...

C'est une très jolie histoire.

Donc qu'en est-il pour toi ? As-tu pris des voeux ?

@Ancestral
’

’Donc qu'en est-il pour toi ? As-tu pris des voeux ?’

haha… je ris, tant à chaque fois que je me suis promis de faire ceci ou cela, je me suis m’ y le doigt dans l’ oeil.
Disons que suite à tous ces déboires, j’ essaie de m’ abstenir de promettre quoi que ce soit, et d’ agir avant même que les gens me le demandent.
Disons que ce qui importe est de faire et non pas de promettre.

D'ailleurs, le Shiguseigandô qu'on prononce durant gongyô, ce sont les "quatre grands voeux impossibles"

Si nombreux que soient les êtres sensibles, je fais voeu de les sauver
Si forts que soient mes attachements, je fais voeu de les quitter
Si innombrables que soient les portes du Dharma, je fais voeu de les franchir
Si impossible que soit la Voie du Bouddha, je fais voeu de la parcourir

Ils sont dit "impossibles" pour une bonne raison. Ils nécessitent vraiment la gratuité (mushotoku) pour qu'on entreprenne de les respecter: c'est-à-dire faire le truc sans se préoccuper du résultat, parce que si on devait le faire, on arrêterait. Personne ne perd de temps à faire un truc dont on sait qu'il ne va pas aboutir.

Mais moi, par exemple, voilà des années que j'essaie de m'assouplir pour passer mes jambes derrière mon cou. Je sais très bien que je n'y arriverai jamais (si j'avais 17 ans, ce serait autre chose), mais le simple fait de m'y atteler fait que je suis assez souple pour mon âge, et davantage que lorsque j'avais 17 ans...

Même si ces voeux sont "impossibles"... il ne coûte rien de s'y essayer mushotoku.

Il y a cette citation "il ne savait pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait"...