Je ne suis pas sur de poster dans la bonne rubrique. A déplacer peut-être?
C''est une petite réflexion personnelle sur un enseignement dans un passage du dernier livre de Maitre Suzuki, "libre de soi" éditions du Seuil. Il a fait écho à une parole de Sensei Jochin Bachoux que j'ai lu ou entendu à la Demeure sans Limite.
Dans le dernier livre de Maître Suzuki paru en français (Shunryu Suzuki : Libre de soi, libre de tout. Ed. du Seuil), un enseignement est intitulé : Traitez-vous avec bonté. Titre plutôt étonnant pour traiter de la pratique juste, et qui semble prendre à contre-pied la représentation usuelle de la pratique du Zen fondée sur l’effort de la posture immobile, la contrainte du silence, la discipline…
Maître Suzuki va pourtant jusqu’à dire : « Si nous ne ressentons pas une profonde et ardente satisfaction dans notre pratique, ce n’est pas la véritable pratique ». Il ne s’agit pas ici de satisfaction abstraite ou morale (du type : « c’est dur mais c’est pour mon bien », ou « mais je progresse »…) mais bien de « rapport chaleureux à votre corps et à votre respiration » par exemple, comme celui d’une « mère avec son enfant » ! - Est-ce bien notre cas ?
Une parole de Jochin Bachoux lue je ne sais plus dans quel ouvrage m’est revenue en mémoire : nous sommes incroyablement durs envers nous-mêmes. Et de fait nous ne cessons de nous assigner des objectifs, des buts (je veux, je vais, je dois…) que, bon gré mal gré, notre corps et notre esprit sont tenus de réaliser (dans la souffrance, jusqu’à la maladie, jusqu’à la mort) : ce sont autant de fictions (d’agrégats) qui nous écartent du réel, de nous-mêmes, de notre vie.
Jusque et surtout dans les moindres détails : par exemple en zazen s’efforcer de les prolonger revient à les diriger, à les objectiver, à les ignorer ; nous sommes alors bien loin de les vivre pleinement en entretenant un « rapport chaleureux » avec elles ! De même pour le « Zen en escalier » que pratiquait le jeune Suzuki avec une idée de compréhension progressive qui ne pouvait guère le satisfaire.
Comment ressentir ce « rapport chaleureux » - comme une sensation immédiate, et pas comme un nouveau but à atteindre ? En étant intime avec soi, avec son corps, avec sa respiration… « Quand nous devenons intime avec quelque chose, cette chose n’existe plus, et nous n’existons plus. On ne peut plus parler de cette chose, la juger, la mesurer, l’analyser, elle remplit alors tout l’univers. » Ces phrases sont tirées du Soutra des Montagnes et des Rivières de Maître Dogen, qui fit l’objet d’un enseignement, resté pour moi inoubliable, de Jochin Bachoux à La Demeure sans Limites.
En nous appliquant simplement à être intimes, unis avec notre respiration, notre corps, mais aussi nos émotions ou les situations que nous traversons à chaque moment de notre existence, ainsi libérés des jugements, des envies et des peurs qui prennent racine dans l’ignorance de notre être (de notre nature), nous prenons alors vraiment soin de notre pratique, et pouvons réaliser que la pratique, c’est l’éveil.
Ca fait écho a la ma manière de m'assoir,Avec quelle attitude d'esprit j'entre en zazen? Et la découverte, qu'il me fallait commencer à laisser au vestiaire cette dureté envers soi.
C''est une petite réflexion personnelle sur un enseignement dans un passage du dernier livre de Maitre Suzuki, "libre de soi" éditions du Seuil. Il a fait écho à une parole de Sensei Jochin Bachoux que j'ai lu ou entendu à la Demeure sans Limite.
Dans le dernier livre de Maître Suzuki paru en français (Shunryu Suzuki : Libre de soi, libre de tout. Ed. du Seuil), un enseignement est intitulé : Traitez-vous avec bonté. Titre plutôt étonnant pour traiter de la pratique juste, et qui semble prendre à contre-pied la représentation usuelle de la pratique du Zen fondée sur l’effort de la posture immobile, la contrainte du silence, la discipline…
Maître Suzuki va pourtant jusqu’à dire : « Si nous ne ressentons pas une profonde et ardente satisfaction dans notre pratique, ce n’est pas la véritable pratique ». Il ne s’agit pas ici de satisfaction abstraite ou morale (du type : « c’est dur mais c’est pour mon bien », ou « mais je progresse »…) mais bien de « rapport chaleureux à votre corps et à votre respiration » par exemple, comme celui d’une « mère avec son enfant » ! - Est-ce bien notre cas ?
Une parole de Jochin Bachoux lue je ne sais plus dans quel ouvrage m’est revenue en mémoire : nous sommes incroyablement durs envers nous-mêmes. Et de fait nous ne cessons de nous assigner des objectifs, des buts (je veux, je vais, je dois…) que, bon gré mal gré, notre corps et notre esprit sont tenus de réaliser (dans la souffrance, jusqu’à la maladie, jusqu’à la mort) : ce sont autant de fictions (d’agrégats) qui nous écartent du réel, de nous-mêmes, de notre vie.
Jusque et surtout dans les moindres détails : par exemple en zazen s’efforcer de les prolonger revient à les diriger, à les objectiver, à les ignorer ; nous sommes alors bien loin de les vivre pleinement en entretenant un « rapport chaleureux » avec elles ! De même pour le « Zen en escalier » que pratiquait le jeune Suzuki avec une idée de compréhension progressive qui ne pouvait guère le satisfaire.
Comment ressentir ce « rapport chaleureux » - comme une sensation immédiate, et pas comme un nouveau but à atteindre ? En étant intime avec soi, avec son corps, avec sa respiration… « Quand nous devenons intime avec quelque chose, cette chose n’existe plus, et nous n’existons plus. On ne peut plus parler de cette chose, la juger, la mesurer, l’analyser, elle remplit alors tout l’univers. » Ces phrases sont tirées du Soutra des Montagnes et des Rivières de Maître Dogen, qui fit l’objet d’un enseignement, resté pour moi inoubliable, de Jochin Bachoux à La Demeure sans Limites.
En nous appliquant simplement à être intimes, unis avec notre respiration, notre corps, mais aussi nos émotions ou les situations que nous traversons à chaque moment de notre existence, ainsi libérés des jugements, des envies et des peurs qui prennent racine dans l’ignorance de notre être (de notre nature), nous prenons alors vraiment soin de notre pratique, et pouvons réaliser que la pratique, c’est l’éveil.
Ca fait écho a la ma manière de m'assoir,Avec quelle attitude d'esprit j'entre en zazen? Et la découverte, qu'il me fallait commencer à laisser au vestiaire cette dureté envers soi.
Dernière édition par moine-citrouille le Sam 23 Fév 2019 - 6:56, édité 1 fois (Raison : fautes d'orthographe)