Les moyens habiles

Bonjour,

J'aurais voulu savoir en quoi consistaient les "upaya", les moyens habiles des bodhisattvas, et quels sont les actes de violence auxquels ils se réfèrent ?

Upāya désigne la capacité, développée au plus haut point chez les bouddhas et les bodhisattvas, de choisir le meilleur moyen de guider les êtres en fonction de leurs besoins et possibilités propres à un moment donné. L’upāya devient donc le « moyen habile », « moyen opportun » ou l’« expédient salvifique » employé par un être déjà éveillé et mû par la compassion pour guider les autres êtres sur la voie de l’Éveil. Cette notion encourage l’utilisation de plusieurs approches différentes du développement spirituel et décourage le dogmatisme. Elle peut néanmoins s’accompagner d’une hiérarchisation des moyens.

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L’upāya est une méthode efficace, mais qui peut impliquer des concepts philosophiques en contradiction avec ceux énoncés par la doctrine bouddhique, ou mettre en jeu des comportements déconcertants de la part d’un bouddhiste, surtout s'il s'agit d’un moine. La contradiction entre l’emploi d’un moyen apparemment entaché d’erreur et la poursuite de la vérité est résolue, selon la pensée prajñāpāramitā qui inspire le Sūtra du Lotus et le mahāyāna en général, par l'idée que toutes les particularités se transcendent en fin de compte dans la vacuité du Dharma absolu.

Ainsi, un concept erroné, comme la représentation du bouddha ou du bodhisattva comme dieu protecteur faiseur de miracles, est une vérité provisoire plutôt qu'une erreur ; la progression spirituelle du disciple lui permettra de l'échanger contre une vision plus juste. L’Enseignement de Vimalakīrti exprime l’opinion que le dharma en tant que doctrine n’est pas un refuge sûr car tous les êtres ne souffrent pas des mêmes maux, et on risque de les blesser au lieu de les guérir si on n’en tient pas compte.

Ce concept de vérité provisoire est parfois utilisé pour justifier des comportements excentriques, voire choquants. On peut citer les actes de violence de certains enseignants zen à l’égard de leurs disciples pour les amener à l’éveil,.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Upaya

Merci.

La dureté est une chose bien complexe.

Quand on veut vraiment quelquechose, la détermination intervient. Pour quelqu'un qui est près à tout (une volonté de fer), il devra développer une forte intransigeance envers lui meme.

Pour quelqu'un qui enseigne, amener quelqu'un vers son but nécessite aussi de l'intransigeance car rien n'est jamais facile. Et cette intransigeance amène certain à user de violence.

Quelquepart, faut etre dur avec soi meme, sinon on s'écoute trop.

Faut etre dur et dans l'amour en meme temps... Un sacré travail!

Oui, en effet, ça m'a paru complexe et bien mystérieux.
Je te remercie Lumpinee d'avoir répondu à ma question.

L'exemple classique vient du chapitre du même nom dans le Sûtra du Lotus. (Hoben en chinois).

Il y  a entre autres ce passage:

Shariputra, l’Ainsi-venu sait établir plusieurs sortes de distinctions et énoncer avec habileté ses enseignements. Ses paroles sont douces et gentilles et savent réjouir le cœur de ceux qui les entendent. En bref, Shariputra, le Bouddha a pleinement réalisé la Loi infinie, incommensurable, jamais atteinte auparavant.

Le passage le plus connu est surtout celui où un homme riche vit avec ses enfants lorsque, un jour, sa maison prend feu. Tout à leurs jeux, les enfants refusent d’écouter leur père qui leur commande de sortir de la maison. Alors le père leur dit : « J’ai de merveilleux chariots, tirés par une chèvre, un daim, et un bœuf. Vous devriez sortir les voir ». Ils se précipitent alors joyeusement hors de la maison en flammes. Mais au lieu des trois chars promis, les enfants sont enchantés de recevoir pour tous trois un grand chariot tiré par un bœuf blanc, encore plus beau que ce que leur père leur avait promis.

L'idée des moyens habiles (ou expédients appropriés) est que parfois, on peut devoir simplifier ou enjoliver les choses afin de tirer les gens d'un mauvais pas. Naturellement, il est trop facile pour certains d'aller trop loin et de croire que n'importe quelle saloperie qu'ils font peut être justifiée par la "noblesse" du but envisagé. A cet égard, il importe toujours de se rendre compte qu'on reste toujours comptables de ses décisions. Autrement dit, si pour éviter d'avoir à inutilement m'étendre sur mes origines, les raisons qui m'ont amené ici, et pourquoi j'y suis avec des gens pour qui cela ne sera jamais qu'anecdotique, je vais leur dire, s'ils me demandent, que je suis Français (ce qui est d'ailleurs vrai autant au plan administratif que culturel). C'est seulement si le contexte le justifie que je préciserai que je suis Québécois et autres détails.

Mentir, par contre, comporte toujours de graves risques, ne fut-ce que parce qu'un mensonge en entraîne d'autres, et la chaîne peut parfois devenir ingérable. Il est évident que, pendant l'Occupation, les Résistants devaient mentir, et que ces mensonges pouvaient parfois entraîner des complications non indifférentes. Ce qui montre d'ailleurs que le meilleur des mensonges reste toujours celui qui est le plus "vrai" possible, càd dont presque tous les éléments sont vrais et vérifiables, (à un tout petit détail près).

On s'est rendu compte que le meilleur moyen pour obtenir des informations d'une personne non consentente, nul besoin de tortures. Il faut le reprendre sur ses erreurs, et avancer comme ça, et le sens naturel de dire la vérité fini par faire son oeuvre.

Yudo, maître zen a écrit:
L'idée des moyens habiles (ou expédients appropriés) est que parfois, on peut devoir simplifier ou enjoliver les choses afin de tirer les gens d'un mauvais pas. Naturellement, il est trop facile pour certains d'aller trop loin et de croire que n'importe quelle saloperie qu'ils font peut être justifiée par la "noblesse" du but envisagé. A cet égard, il importe toujours de se rendre compte qu'on reste toujours comptables de ses décisions. Autrement dit, si pour éviter d'avoir à inutilement m'étendre sur mes origines, les raisons qui m'ont amené ici, et pourquoi j'y suis avec des gens pour qui cela ne sera jamais qu'anecdotique, je vais leur dire, s'ils me demandent, que je suis Français (ce qui est d'ailleurs vrai autant au plan administratif que culturel). C'est seulement si le contexte le justifie que je préciserai que je suis Québécois et autres détails.

Mentir, par contre, comporte toujours de graves risques, ne fut-ce que parce qu'un mensonge en entraîne d'autres, et la chaîne peut parfois devenir ingérable. Il est évident que, pendant l'Occupation, les Résistants devaient mentir, et que ces mensonges pouvaient parfois entraîner des complications non indifférentes. Ce qui montre d'ailleurs que le meilleur des mensonges reste toujours celui qui est le plus "vrai" possible, càd dont presque tous les éléments sont vrais et vérifiables, (à un tout petit détail près).

Je te remercie Yudo. Tu as répondu à ma question. L'éloignement de l'octuple sentier ne peut constituer un moyen habile que s'il a pour but de préserver la vie et si les conséquences positives dépassent les conséquences négatives qui en découleront, et plus le mensonge se rapprochera de la vérité, moins il aura de conséquences.

C'est le terme de violence qui m'avait interpellé. Toujours dans cette idée que la fin justifiait les moyens, je me demandais si cela pouvait autoriser à mettre en place une situation susceptible de réactiver une difficulté ou une blessure chez autrui afin de favoriser un cheminement visant à ce qu'il puisse sortir de sa souffrance. Pari un peu hasardeux qui ne serait pas non plus exempt de conséquences.