par Yudo, maître zen Sam 9 Juin 2012 - 21:49
VINGT-ET-UN
Citation:
Un jour, dans le passé, maître Banzan Hôshaku du district de Yu se rendit à une boutique en ville et observa un client qui achetait du porc.
Le client dit au boucher: Veuillez me couper un morceau qui soit frais.
Le boucher posa son couteau et, tenant ses mains en shashu, il dit: Monsieur, où voyez-vous du porc pas frais ici?
Le maître réalisa la vérité en entendant ces mots.
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Commentaire de maître Nishijima
En Chine, on méprisait les bouchers parce qu'ils gagnaient leur vie en violant le précepte bouddhiste qui dit de ne pas tuer. Shashu est un geste dans lequel les deux mains sont placées devant la poitrine, la droite agrippant le poing que forme la gauche; cela indique une attitude de respect et de révérence. C'est là une partie ordinaire de la vie d'un moine dans un temple.
Dans l'attitude complète et sincère du boucher envers son travail, maître Banzan ressentit la sincérité de toutes choses et phénomènes. Le boucher avait fait de son travail une pratique bouddhiste. Il se tenait dans sa position dharmique (place dans l'Univers) aussi naturellement qu'un rocher ou qu'une rivière. Telle est l'attitude bouddhiste envers le travail et envers la vie quotidienne en général. Le Bouddhisme ne prend pas fin lorsque nous sortons du zendo.
Les maîtres bouddhistes parlent parfois du miracle qu'est couper du bois et puiser de l'eau. Tel est le miracle de la vie quotidienne. C'est la découverte du Bouddhisme, de la vie elle-même, à chaque instant.