All the world's a stage (from “As You Like It” 2/7)
All the world's a stage,
And all the men and women merely players:
They have their exits and their entrances;
And one man in his time plays many parts,
His acts being seven ages. At first the infant,
Mewling and puking in the nurse's arms.
And then the whining schoolboy,
with his satchel
And shining morning face, creeping like snail
Unwillingly to school. And then the lover,
Sighing like furnace, with a woeful ballad
Made to his mistress' eyebrow. Then a soldier,
Full of strange oaths and bearded like the pard,
Jealous in honour, sudden and quick in quarrel,
Seeking the bubble reputation
Even in the cannon's mouth. And then the justice,
In fair round belly with good capon lined,
With eyes severe and beard of formal cut,
Full of wise saws and modern instances;
And so he plays his part. The sixth age shifts
Into the lean and slipper'd pantaloon,
With spectacles on nose and pouch on side,
His youthful hose, well saved, a world too wide
For his shrunk shank; and his big manly voice,
Turning again toward childish treble, pipes
And whistles in his sound. Last scene of all,
That ends this strange eventful history,
Is second childishness and mere oblivion,
Sans teeth, sans eyes, sans taste, sans everything.
Philosophie
Raphaël Enthoven
Le monde entier est un théâtre
Et tous, hommes et femmes ne sont que des acteurs
Tous ont leurs entrées et leurs sorties
Et chacun il joue successivement les différents rôles
D’un drame en sept âges
(- C’est un film de Shakespeare, absolument,)
C’est d’abord l’enfant vagissant et bavant dans les bras de sa nourrice,
Puis, l’écolier, pleurnicheur avec sa sacoche et sa face radieuse d’aurore
Qui, comme un limaçon, rampe à contrecœur vers l’école.
Et puis, l’amant, soupirant avec l’ardeur d’une fournaise
Une douloureuse ballade, dédiée aux sourcils de sa maîtresse.
Puis, le soldat, pleins de jurons étrangers, barbu comme le léopard,
Jaloux sur le point d’honneur, brusque et vif à la querelle.
Poursuivant la fumée réputation
Jusqu’à la gueule du canon.
Et puis, le juge, dans sa belle panse ronde,
Garni d’un bon chapon,
L’œil sévère, la barbe solennellement taillée,
Plein de sages dictons, et de banales maximes,
Et jouant aussi son rôle.
Le sixième âge nous offre un maigre pantalon en pantoufles
Avec des lunettes sur le nez, un bissac au côté,
Les bas de son jeune temps biens conservés,
Mais infiniment trop larges pour son jarret racorni.
Sa voix, jadis pleine et mâle,
Revenant au fausset enfantin,
Et modulant un maigre sifflement.
La scène finale qui termine ce drame historique,
Etrange et accidenté, est une seconde enfance,
Etat de pur oubli, sans dents, sans yeux, sans goût, sans rien.
- Voilà comme Shakespeare, à travers le monologue fameux de Jacques le Mélancolique dans Comme il vous plaira, raconte l’histoire de la vie, qui est également l’histoire du monde.
Dernière édition par kaïkan le Dim 30 Jan 2011 - 15:33, édité 1 fois