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La vacuité
Tiana- Débutant
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- Message n°1
La vacuité
Qu'est ce que la vacuité ?
JG- Débutant
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- Message n°2
Re: La vacuité
voici un soutra du bouddha sur la vacuité, qui explique de manière graduelle la relation entre perception, concentration et pensée
http://fr.wikisource.org/wiki/Sermons_du_Bouddha_-_Chapitre_25_:_La_Vacuit%C3%A9_(CULASUNNATA-SUTTA)
"Si une chose est conditionnée, si elle est une production de la pensée,
elle est sûrement impermanente; elle est sujette à la dissolution"
http://fr.wikisource.org/wiki/Sermons_du_Bouddha_-_Chapitre_25_:_La_Vacuit%C3%A9_(CULASUNNATA-SUTTA)
"Si une chose est conditionnée, si elle est une production de la pensée,
elle est sûrement impermanente; elle est sujette à la dissolution"
Fa- vrai fleuron
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- Message n°3
Re: La vacuité
La vacuité est un peu la clef de voute du Bouddhisme.
C'est l'idée selon laquelle les constituants du réel, les êtres et les choses n'ont pas d'existence inhérente, ni d'identité propre.
Si les constituants du réel n'ont pas d'existence inhérente, cela signifie, qu'ils existent en interdépendance.
Cordialement,
Djee
C'est l'idée selon laquelle les constituants du réel, les êtres et les choses n'ont pas d'existence inhérente, ni d'identité propre.
Si les constituants du réel n'ont pas d'existence inhérente, cela signifie, qu'ils existent en interdépendance.
Cordialement,
Djee
Fa- vrai fleuron
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- Message n°4
Re: La vacuité
Les implications de la vacuité, sont d'une grande importance, pour notre vie,
et c'est tout l'objet du Bouddhisme que de nous les faire comprendre,
assimiler, et réaliser au quotidien.
et c'est tout l'objet du Bouddhisme que de nous les faire comprendre,
assimiler, et réaliser au quotidien.
beanell- Amateur
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- Message n°5
Re: La vacuité
qu'est-ce-que la vacuité ?
Je traduis ce terme par..Fondement , bien que ce soit indéfinissable !
Je traduis ce terme par..Fondement , bien que ce soit indéfinissable !
Fa- vrai fleuron
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- Message n°6
Re: La vacuité
Je ne vois dans la vacuité aucun fondement...La vacuité étant elle-même vide d'existence inhérente.
Fa- vrai fleuron
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- Message n°7
Re: La vacuité
Les êtres et les choses de ce monde sont sans-noumène.
Toute chose existe en dépendance d'autre chose. Regardez cette goutte d'eau :
Elle a une forme qui lui est propre, le temps d'un éclair
Elle se distingue de la mare,
a une forme unique, et une histoire particulière,
résultant de causes et conditions,
Mais cette goutte "aurait tord" de croire,
qu'elle existe indépendamment d'autre chose,
la goutte d'eau, existe en tant que phénomène transitoire,
en interdépendance permanente,
avec le reste de la mare.
La goutte elle-même change de forme à chaque instant,
Ce que nous nommons "goutte" est une "vue de l'esprit",
Une image que nous avons figée, sous forme de concept de "goutte",
Mais dans une fraction de seconde,
La goutte aura retrouvé
son visage d'avant sa naissance.
Il en va ainsi de tous les phénomènes,
Ils sont co-produits,
Tout est en relation,
Comme les molécules d'eau du vaste océan.
Tout ce que nous pouvons dire de l'univers,
Est une vue de l'esprit.
L'univers ne peut-être caractérisé par aucun concept,
ni énergie, ni esprit, ni matière,
ni même vacuité.
Alors au final,
Si l'on voit bien cela,
on se rend compte,
Que ce que nous nommons naissance, mort,
sont illusions.
Nous n'avons jamais cessé d'être,
ce grand océan,
mystérieux.
Amitiés,
Djee
Tiana- Débutant
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- Message n°8
Re: La vacuité
Merci Djee, c'est très apaisant ...
Yudo, maître zen- Admin
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- Message n°9
Re: La vacuité
Tiana a écrit:Qu'est ce que la vacuité ?
"Le corps et les cinq agrégats sont vides d'existence propre".
Comme le dit si bien Djee, le fait que rien n'existe indépendamment de quoi que ce soit d'autre signifie que les choses sont vides (dépourvues) de "noumène", c'est à dire le fait d'exister indépendamment de tout le reste.
Exemple: "Ego"
Ego est le mot latin qui a donné, par déformations successives "je".
Or, "je" est une entité grammaticale dont la valeur est de communication. Elle sert à indiquer la relation entre un des interlocuteurs et l'autre -ou les autres. Autrement dit, elle n'a de sens qu'en autant qu'existent aussi "tu", "il", "elle", "nous", "vous", "ils" et "elles". Voire aussi "ça".
C'est d'ailleurs en ce sens que la phrase "détruire son ego" est idiote. Il s'agit plus simplement de prendre conscience que cette séparation que "je" fais entre "je" et le reste de ce qui l'entoure est artificielle. Parce que sans ce reste, "je" n'aurait même pas lieu d'être.
Invité- Invité
- Message n°10
Re: La vacuité
Bonjour,
Autre question.
Après ces explications sur la vacuité et l'interdépendance, est-ce qu'on peut se poser la question de savoir si des choses sont plus interdépendantes que d'autres ?
Mais si des choses sont plus interdépendantes que d'autres, comme par exemple, mon "je" qui papote de Zen avec les membres de ce forum est plus en interdépendance que la fourmi qui trotte sur mon ordinateur ou que le "je" d'une personne qui n'a pas d'ordinateur et ne papottera jamais avec nous d'une quelconque façon que ce soit; cette personne (oublions la fourmi ) sera en interdépendance, bien sûr, mais peut-être moins "en relation" que nous pouvons l'être; peut-être, je ne sais pas, je pose la question de savoir si les textes parlent disons de "quantification" de l'interdépendance.
Ou autre exemple, plus concret, bien que tout soit dépendant de tout, peut-on dire que le "je" d'un enfant inconnu né en Australie, est moins interdépendant que les "je" de nos enfants (ceux dont on est les parents) ou le "je" d'enfants que nous aurions à enseigner, si on est prof ou autres éducateurs ?
En d'autres termes,
Est-ce qu'on peut le penser ? est-ce que les Textes font cette précision ou ma question est hors sujet sur l'interdépendance ?
Bonne journée,
Sylvie
ps:
il semble que le lien
http://fr.wikisource.org/wiki/Sermons_du_Bouddha_-_Chapitre_25_:_La_Vacuit%C3%A9_(CULASUNNATA-SUTTA)
ait été effacé, en tout cas chez moi, ça envoie sur une page blanche. c'est peut-être une blague pour faire comprendre la vacuité
Autre question.
Après ces explications sur la vacuité et l'interdépendance, est-ce qu'on peut se poser la question de savoir si des choses sont plus interdépendantes que d'autres ?
Cette phrase explique "l'interdépendance", ok !rien n'existe indépendamment de quoi que ce soit
Mais si des choses sont plus interdépendantes que d'autres, comme par exemple, mon "je" qui papote de Zen avec les membres de ce forum est plus en interdépendance que la fourmi qui trotte sur mon ordinateur ou que le "je" d'une personne qui n'a pas d'ordinateur et ne papottera jamais avec nous d'une quelconque façon que ce soit; cette personne (oublions la fourmi ) sera en interdépendance, bien sûr, mais peut-être moins "en relation" que nous pouvons l'être; peut-être, je ne sais pas, je pose la question de savoir si les textes parlent disons de "quantification" de l'interdépendance.
Ou autre exemple, plus concret, bien que tout soit dépendant de tout, peut-on dire que le "je" d'un enfant inconnu né en Australie, est moins interdépendant que les "je" de nos enfants (ceux dont on est les parents) ou le "je" d'enfants que nous aurions à enseigner, si on est prof ou autres éducateurs ?
En d'autres termes,
rien n'est séparé
mais peut-on penser que des choses sont plus rapprochées que d'autres, plus ou moins "en relation" ? un peu comme dans le système solaire, il y a des planètes plus ou moins éloignées du soleil et ces planètes ont des sattellites et la lune serait plus interdépendante avec la Terre qu'elle ne le serait avec Neptune.Tout est en relation
Est-ce qu'on peut le penser ? est-ce que les Textes font cette précision ou ma question est hors sujet sur l'interdépendance ?
Bonne journée,
Sylvie
ps:
il semble que le lien
http://fr.wikisource.org/wiki/Sermons_du_Bouddha_-_Chapitre_25_:_La_Vacuit%C3%A9_(CULASUNNATA-SUTTA)
ait été effacé, en tout cas chez moi, ça envoie sur une page blanche. c'est peut-être une blague pour faire comprendre la vacuité
Fa- vrai fleuron
- Nombre de messages : 1458
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- Message n°11
Re: La vacuité
Dans la réalité quotidienne, il y a en effet différents degrés d'interdépendance, et c'est bien pour cela, que notre monde est conditionné, et que nous devons composer.Les Bouddhistes nomment cela la réalité conventionnelle.
Notre karma en résulte, telles les vagues de l'océan. C'est seulement comme l'exprime Jyogi ( Voir post de Khât ), quand on plonge sa tête sous l'eau,
que l'on perçoit, d'autres degrés d'interdépendance plus profonds, et plus subtils.
Notre karma en résulte, telles les vagues de l'océan. C'est seulement comme l'exprime Jyogi ( Voir post de Khât ), quand on plonge sa tête sous l'eau,
que l'on perçoit, d'autres degrés d'interdépendance plus profonds, et plus subtils.
Invité- Invité
- Message n°12
Re: La vacuité
J'attendais une réponse pour pouvoir poser mon autre question, mais tu as devancé cette autre question avec ce rapport au karma.
Merci à vous.
Oui j'ai lu aussi.C'est seulement comme l'exprime Jyogi ( Voir post de Khât ), quand on plonge sa tête sous l'eau,
que l'on perçoit, d'autres degrés d'interdépendance plus profonds, et plus subtils.
Merci à vous.
Huanshen- Amateur
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Date d'inscription : 15/05/2009
- Message n°13
Re: La vacuité
Je ne suis certains de comprendre la question de Sylvie.
En fait tout s'explique lorsque l'on prend conscience du fait que le "je" auquel nous sommes identifié n'existe pas. Ce que dit Yudo est parfaitement juste, mais peut sembler très abstrait.
Abstrait, jusqu’au moment où, en cherchant à trouver ce « je », nous nous apercevons soudainement qu’il n’a jamais existé.
Lorsque l’intrus est démasqué, le « je » disparaît sur le champ, laissant place à une conscience non-duelle. Néanmoins, le monde n’en est pas moins anéanti. Bien qu’intrinsèquement vides, les phénomènes ne cessent pas d’apparaître pour autant lorsque les conditions de leur apparition soient réunies, avant de disparaître lorsque qu’elles ne le sont plus.
L’univers entier est alors perçu comme la dance des phénomènes qui apparaissent, disparaissent et se transforment au grès des circonstances, en harmonie avec le principe de causalité.
En fait tout s'explique lorsque l'on prend conscience du fait que le "je" auquel nous sommes identifié n'existe pas. Ce que dit Yudo est parfaitement juste, mais peut sembler très abstrait.
Abstrait, jusqu’au moment où, en cherchant à trouver ce « je », nous nous apercevons soudainement qu’il n’a jamais existé.
Lorsque l’intrus est démasqué, le « je » disparaît sur le champ, laissant place à une conscience non-duelle. Néanmoins, le monde n’en est pas moins anéanti. Bien qu’intrinsèquement vides, les phénomènes ne cessent pas d’apparaître pour autant lorsque les conditions de leur apparition soient réunies, avant de disparaître lorsque qu’elles ne le sont plus.
L’univers entier est alors perçu comme la dance des phénomènes qui apparaissent, disparaissent et se transforment au grès des circonstances, en harmonie avec le principe de causalité.
steffzen- Amateur
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Date d'inscription : 25/05/2009
- Message n°14
Re: La vacuité
En soi, la question : "y a t'il des phénomènes plus interdépendants que d'autres ?" ne suggère pas de réponse car cette question est fausse en soi.
Qu'est ce qui est le plus interdépendant, une vache ou une glasse à la vanille ?
Qu'est ce qui est le plus interdépendant, une vache ou une glasse à la vanille ?
Fa- vrai fleuron
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- Message n°15
Re: La vacuité
Un aimant et un morceau d'acier, sont "plus interdépendants" qu'un aimant et un morceau de bois, d'un point de vue conventionnel, cette remarque n'est pas dénuée de sens...Je suppose que c'était le sens de la remarque de Sylvie. Cela nous renvoie je pense au binôme vérité relative/ vérité absolue.Enfin c'est ainsi que j'ai compris la question...
Invité- Invité
- Message n°16
Re: La vacuité
Huanshen a écrit:
Ceux qui en font l'expérience, ne font-ils pas l'expérience de l'unité dans la dualité (ou l'expérience de "la tête sous l'eau")? Huanshen a dit: "conscience non duelle"
Fa a écrit:
Bonne soirée.
Il me semble avoir bien compris que tout est vide (et non néant, comme l'a fait remarqué Huanshen), du seul fait que tout est interdépendant.Je ne suis certains de comprendre la question de Sylvie.
En fait tout s'explique lorsque l'on prend conscience du fait que le "je" auquel nous sommes identifié n'existe pas. Ce que dit Yudo est parfaitement juste, mais peut sembler très abstrait.
Abstrait, jusqu’au moment où, en cherchant à trouver ce « je », nous nous apercevons soudainement qu’il n’a jamais existé.
Lorsque l’intrus est démasqué, le « je » disparaît sur le champ, laissant place à une conscience non-duelle. Néanmoins, le monde n’en est pas moins anéanti. Bien qu’intrinsèquement vides, les phénomènes ne cessent pas d’apparaître pour autant lorsque les conditions de leur apparition soient réunies, avant de disparaître lorsque qu’elles ne le sont plus.
L’univers entier est alors perçu comme la dance des phénomènes qui apparaissent, disparaissent et se transforment au grès des circonstances, en harmonie avec le principe de causalité.
Ceux qui en font l'expérience, ne font-ils pas l'expérience de l'unité dans la dualité (ou l'expérience de "la tête sous l'eau")? Huanshen a dit: "conscience non duelle"
Fa a écrit:
Oui Fa, c'était le sens de la question et j'ai donné des exemples concrets, ce que t'as nommé "réalité conventionnelle".Un aimant et un morceau d'acier, sont "plus interdépendants" qu'un aimant et un morceau de bois, d'un point de vue conventionnel...
Nous ne pouvons pas tout "composer", car j'imagine qu'il y a une part de "conditionné" sur laquelle nous ne pouvons rien du fait de notre condition humaine, mais sur ce que nous pouvons et devons "composer", n'est-ce pas par notre volonté ?notre monde est conditionné, et que nous devons composer
Bonne soirée.
steffzen- Amateur
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- Message n°17
Re: La vacuité
si, justement, d'où l'importance de la Voie juste afin de donner les bonnes directions à la volonté
Huanshen- Amateur
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- Message n°18
Re: La vacuité
Oui Sylvie, ce n'est pas une réelle unité mais plutôt une absence de dualité entre l'océan et les vagues.
Les pensées, émotions, sensations et perceptions sont les vagues, la conscience vide et lumineuse (ou nature de Bouddha) est l'océan. Si les vagues n'affectent pas le calme l'océan, leur nature est identique à celle de l'océan.
Il suffit d'observer une pensée. D'où vient une pensée? Où demeure une pensée? Dans quoi se dissout une pensée? Quelle est la substance d'une pensée? Est-elle identique ou différente de cette conscience vide et radieuse qui précède la naissance d'une pensée.
Tout le Zen est là. Le reste n’est que décoration et folklore.
Les pensées, émotions, sensations et perceptions sont les vagues, la conscience vide et lumineuse (ou nature de Bouddha) est l'océan. Si les vagues n'affectent pas le calme l'océan, leur nature est identique à celle de l'océan.
Il suffit d'observer une pensée. D'où vient une pensée? Où demeure une pensée? Dans quoi se dissout une pensée? Quelle est la substance d'une pensée? Est-elle identique ou différente de cette conscience vide et radieuse qui précède la naissance d'une pensée.
Tout le Zen est là. Le reste n’est que décoration et folklore.
Invité- Invité
- Message n°19
Re: La vacuité
Bonjour,
Bon ! mais on n'est pas là pour rigoler !
steffzen a écrit:
Mais pour les "bonnes directions", il y a bien l'idée d'orienter... avec le mot "directions", mais le problème c'est le mot "bonnes", qui sous-entend les notions de Bien et de Mal.
Dans la "réalité conventionnelle", il n'y a qu'à penser à une expression populaire comme "c'est un mal pour un bien !", pour se mélanger les pinceaux et être désorienté sur ce qui est "juste".
A ce propos, je ne suis pas sûre steffzen que tu n'ais pas fait exprès de commencer ta phrase par "justement".
Huanshen a écrit:
J'espère que l'Homme n'est pas aussi dur et froid qu'un iceberg.
Mais je mets l'image car elle m'est revenue dès que j'ai lu la parabole de l'Océan. Et je pense que l'image peut répondre à "Dans quoi se dissout une pensée?" si toujours dans "la réalité conventionnelle", il y a comme on dit, un minimum de "chaleur humaine".
Et je repense aussi à la phrase dans le témoignage de Khât! "ce n'est pas tombé avec la pluie du ciel", non en effet pas dans la "réalité conventionnelle" mais,
Fa a écrit:
D'où l'expression "être zen" (nan, je blague, là !)
Bonne journée.
rhaaa, le "folklore", si j'avais du temps à perdre, je pourrais écrire une thèse sur le "folklore" pour m'amuser...Le reste n’est que décoration et folklore.
Bon ! mais on n'est pas là pour rigoler !
steffzen a écrit:
Ce qui signifierait (et merci de corriger si je me trompe) que tout n'est pas "conditionné" à 100%.si, justement, d'où l'importance de la Voie juste afin de donner les bonnes directions à la volonté
Mais pour les "bonnes directions", il y a bien l'idée d'orienter... avec le mot "directions", mais le problème c'est le mot "bonnes", qui sous-entend les notions de Bien et de Mal.
Dans la "réalité conventionnelle", il n'y a qu'à penser à une expression populaire comme "c'est un mal pour un bien !", pour se mélanger les pinceaux et être désorienté sur ce qui est "juste".
A ce propos, je ne suis pas sûre steffzen que tu n'ais pas fait exprès de commencer ta phrase par "justement".
Huanshen a écrit:
Il y a longtemps, j'avais vu une image qui imageait le conscient et l'inconscient, la voilà:Oui Sylvie, ce n'est pas une réelle unité mais plutôt une absence de dualité entre l'océan et les vagues.
Les pensées, émotions, sensations et perceptions sont les vagues, la conscience vide et lumineuse (ou nature de Bouddha) est l'océan. Si les vagues n'affectent pas le calme l'océan, leur nature est identique à celle de l'océan.
Il suffit d'observer une pensée. D'où vient une pensée? Où demeure une pensée? Dans quoi se dissout une pensée?
Quelle est la substance d'une pensée? Est-elle identique ou différente de cette conscience vide et radieuse qui précède la naissance d'une pensée.
Tout le Zen est là.
J'espère que l'Homme n'est pas aussi dur et froid qu'un iceberg.
Mais je mets l'image car elle m'est revenue dès que j'ai lu la parabole de l'Océan. Et je pense que l'image peut répondre à "Dans quoi se dissout une pensée?" si toujours dans "la réalité conventionnelle", il y a comme on dit, un minimum de "chaleur humaine".
Et je repense aussi à la phrase dans le témoignage de Khât! "ce n'est pas tombé avec la pluie du ciel", non en effet pas dans la "réalité conventionnelle" mais,
Fa a écrit:
Alors comme il a été dit, ceux qui font l'expérience de "la tête sous l'eau" ne peuvent pas rester sous l'eau tout le temps, mais quand ils reviennent à la surface n'ont-ils pas acquis une perception plus "subtile" (tout en sachant que c'est une "réalité conventionnelle") des différents "degrés d'interdépendance" de cette "réalité conventionnelle" et seraient capables de ne pas "y ajouter leur agitation" de par leur vision plus "juste" aussi des choses conventionnelles ? Et peut-être qu'à un certain degré de "subtilité", ces gens seraient mêmes incapables "d'y ajouter leur agitation à celle de l'agitation du monde" parce qu'ils ne seraient plus "agités".Notre karma en résulte, telles les vagues de l'océan. C'est seulement comme l'exprime Jyogi ( Voir post de Khât ), quand on plonge sa tête sous l'eau, que l'on perçoit, d'autres degrés d'interdépendance plus profonds, et plus subtils.
D'où l'expression "être zen" (nan, je blague, là !)
Bonne journée.
Fa- vrai fleuron
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- Message n°20
Re: La vacuité
Ce qui signifierait (et merci de corriger si je me trompe) que tout n'est pas "conditionné" à 100%.
Le karma c'est la réalité conventionnelle. Elle est conditionnée, nous conditionne, mais est aussi conditionnée à son tour par nos consciences conditionnantes. Difficile de séparer les choses. Ce qui répond bien à la définition de la vacuité selon laquelle le monde est une symphonie, dont chaque note prend sens par rapport aux autres notes...Nos consciences sont conditionnées et conditionnantes.
Alors comme il a été dit, ceux qui font l'expérience de "la tête sous
l'eau" ne peuvent pas rester sous l'eau tout le temps, mais quand ils
reviennent à la surface n'ont-ils pas acquis une perception plus
"subtile" (tout en sachant que c'est une "réalité conventionnelle") des
différents "degrés d'interdépendance" de cette "réalité
conventionnelle" et seraient capables de ne pas "y ajouter leur agitation"
de par leur vision plus "juste" aussi des choses conventionnelles ? Et
peut-être qu'à un certain degré de "subtilité", ces gens seraient mêmes
incapables "d'y ajouter leur agitation à celle de l'agitation du monde" parce qu'ils ne seraient plus "agités".
C'est d'avantage un apaisement, d'où résulte une perception plus claire, et donc par voie de conséquence plus subtile. L'esprit agité , balloté, hanté par les pensées qui s'agitent comme des chimpanzés accède beaucoup plus difficilement à la clarté non ? On a tous plus ou moins fait cette expérience...
Quand on remue la vase, l'eau se trouble. Quand l'agitation cesse, la vase se dépose au fond de la mare, rendant l'eau limpide...
Huanshen- Amateur
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- Message n°21
Re: La vacuité
@Sylvie
Merci pour cette belle image.
Ce que je dis ici n’a rien de théorique. C’est hyper pratique et beaucoup plus important que de passer des heures sur un coussin.
Si vous observez vos pensées, elles ne se dissolvent pas vraiment dans l'inconscient, parce que l’'inconscient est encore un concept, encore une pensée.
Observez bien. Il y a un silence, le silence de l'espace entre deux pensées. Puis, une vibration sonore mentale qui constitue ce que l'on appelle une pensée. Elle demeure un instant, puis se dissout dans ce silence. Ca ressemble à ça ----^----. Comme une pensée fait naitre une autre pensée, elles s'enchaînent et forme un dialogue intérieur qui est la source de 99% de nos soucis et problèmes.
Or, si l'on regarde de près, ce ne sont que des vibrations d'une sorte de matière mentale, rien de plus. Zazen consiste à voir cela clairement instant après instant. Le Zen consiste à se désidentifier des pensées pour retourner à notre nature véritable qui est ce silence dont parle Khât, cette conscience claire et radieuse qui observe les pensées sans être affectée par leur mouvement.
Il peut sembler que le silence et les pensées sont deux choses séparées, en opposition. Mais nous avons observé notre esprit et constaté que les pensées ne sont que des vibrations de la conscience, exactement comme les vagues ne sont que des ondulations à la surface de l’océan.
Ainsi, la vague n’est pas séparée de l’océan comme les pensées (agitation) ne sont pas séparées de la nature claire et lumineuse de l’esprit (sérénité). Il ne s’agit pas d’une unité, mais d’une absence de dualité.
On ne peut pas dire que les vagues sont l’océan. On ne peut pas dire qu'un chien est la nature-de-Bouddha. Mais on peut dire que les vagues sont une expression de l’océan. On peut dire que les pensées sont une manifestation de la nature de l’esprit.
Merci pour cette belle image.
Ce que je dis ici n’a rien de théorique. C’est hyper pratique et beaucoup plus important que de passer des heures sur un coussin.
Si vous observez vos pensées, elles ne se dissolvent pas vraiment dans l'inconscient, parce que l’'inconscient est encore un concept, encore une pensée.
Observez bien. Il y a un silence, le silence de l'espace entre deux pensées. Puis, une vibration sonore mentale qui constitue ce que l'on appelle une pensée. Elle demeure un instant, puis se dissout dans ce silence. Ca ressemble à ça ----^----. Comme une pensée fait naitre une autre pensée, elles s'enchaînent et forme un dialogue intérieur qui est la source de 99% de nos soucis et problèmes.
Or, si l'on regarde de près, ce ne sont que des vibrations d'une sorte de matière mentale, rien de plus. Zazen consiste à voir cela clairement instant après instant. Le Zen consiste à se désidentifier des pensées pour retourner à notre nature véritable qui est ce silence dont parle Khât, cette conscience claire et radieuse qui observe les pensées sans être affectée par leur mouvement.
Il peut sembler que le silence et les pensées sont deux choses séparées, en opposition. Mais nous avons observé notre esprit et constaté que les pensées ne sont que des vibrations de la conscience, exactement comme les vagues ne sont que des ondulations à la surface de l’océan.
Ainsi, la vague n’est pas séparée de l’océan comme les pensées (agitation) ne sont pas séparées de la nature claire et lumineuse de l’esprit (sérénité). Il ne s’agit pas d’une unité, mais d’une absence de dualité.
On ne peut pas dire que les vagues sont l’océan. On ne peut pas dire qu'un chien est la nature-de-Bouddha. Mais on peut dire que les vagues sont une expression de l’océan. On peut dire que les pensées sont une manifestation de la nature de l’esprit.
Fa- vrai fleuron
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- Message n°22
Re: La vacuité
J'espère que l'Homme n'est pas aussi dur et froid qu'un iceberg.
37 ° à peu de choses prés
Invité- Invité
- Message n°23
Re: La vacuité
"37°" avec air conditionné
Je comprends ce que vous dites sur "la vase" et "les vibrations" (pour résumer).
Mais ici:
Je pense que je vois ce que tu veux dire: l'Océan, nature -de-Bouddha et nature de l'esprit. Mais sans essayer de définir l'esprit, si le "manifesté" sont les pensées (si j'ai bien compris), une "manifestation" qui est une "révélation", n'est-ce pas aussi le fruit d'une volonté (ici volonté de "l'esprit") ?On ne peut pas dire que les vagues sont l’océan. On ne peut pas dire qu'un chien est la nature-de-Bouddha. Mais on peut dire que les vagues sont une expression de l’océan. On peut dire que les pensées sont une manifestation de la nature de l’esprit.
Bonne soirée.
Fa- vrai fleuron
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- Message n°24
Re: La vacuité
Je pense que je vois ce que tu veux dire: l'Océan, nature -de-Bouddha
et nature de l'esprit. Mais sans essayer de définir l'esprit, si le
"manifesté" sont les pensées (si j'ai bien compris), une
"manifestation" qui est une "révélation", n'est-ce pas aussi le fruit
d'une volonté (ici volonté de "l'esprit") ?
Je ne suis pas certain de bien comprendre :
L'éveil n'est-il pas au fond un objet de nos désirs-pensées , comme tout autre objet de pensée, qui nous conditionne ?
Effectivement pour le Bouddhiste l'éveil est bien un désir de libération. Cette aspiration à l'éveil s'appelle dans le Bouddhisme : Bodhicitta.
Mais c'est un désir particuler puisqu'il est sans objet. Après avoir rencontré la souffrance dans notre vie, provoquée par la poursuite d'un idéal de bonheur, jamais atteint, toujours décevant, le Bouddhiste aspire à une manière d'être indépendante de l'objet. Cette boddhicitta est donc un désir certe, mais un désir sans objet.C'est ce qui fait sa particularité. La joie qui en émane n'est donc pas soumise à un conditionnement. Les moyens habiles du Bouddhisme ne sont pas des moyens d'obtention, mais des moyens de réalisation, d'une manière d'être et d'agir. Le moteur est toujours le désir, le bouddhiste n'est pas comme l'iceberd dur et froid, c'est un être de désirs, qui a souffert des ses désirs éphémères et qui aspire, à la joie sans-objet.
Pour l'aspirant, c'est évidemment un objet de la pensée, mais c'est un peu comme le savon nécessaire pour enlever la crasse, quand on prend sa douche.
Aprés la douche il n'y a plus de crasse, ni de savon. Dans le Bouddhisme on parle aussi du Dharma comme d'un radeau pour traverser les eaux agités du samsara, dont on se débarrasse aprés être passé sur l'autre rive. De même pour guérir du venin d'un serpent on va utiliser un anti-dote dont la nature ne diffère pas du venin lui-même.
Huanshen- Amateur
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Date d'inscription : 15/05/2009
- Message n°25
Re: La vacuité
Toute révélation est une expérience, mais notre nature originelle demeure inchangée.
Voir sa nature originelle n'est pas une révélation.
Voir sa nature originelle n'est pas un état modifié de conscience ou une expérience spirituelle.
Voir sa nature originelle c'est reconnaître ce qui est déjà présent ici et maintenant.
Reconnaître quoi? Reconnaître une évidence. Reconnaître le fait que notre conscience ordinaire existe indépendamment de la naissance et de la disparition des pensées. Réaliser que toute expérience prend place dans la conscience, et non l’inverse.
Exactement comme dans un rêve, la conscience ordinaire s’identifie à sa propre création. Elle s’oublie et s’imagine être emprisonnée dans un corps situé dans un monde physique d’objet.
Même si elle oublie sa propre nature, elle conserve une nostalgie de sa liberté originelle qui va donner naissance à la bodhicitta.
Voir sa nature originelle n'est pas une révélation.
Voir sa nature originelle n'est pas un état modifié de conscience ou une expérience spirituelle.
Voir sa nature originelle c'est reconnaître ce qui est déjà présent ici et maintenant.
Reconnaître quoi? Reconnaître une évidence. Reconnaître le fait que notre conscience ordinaire existe indépendamment de la naissance et de la disparition des pensées. Réaliser que toute expérience prend place dans la conscience, et non l’inverse.
Exactement comme dans un rêve, la conscience ordinaire s’identifie à sa propre création. Elle s’oublie et s’imagine être emprisonnée dans un corps situé dans un monde physique d’objet.
Même si elle oublie sa propre nature, elle conserve une nostalgie de sa liberté originelle qui va donner naissance à la bodhicitta.