Il n'y a pas à chercher. Chercher, c'est ruminer des pensées, les
associer, les distordre.... Bref, chercher n'est qu'un jeu de la
pensée, du mental.
Il faut, dit-on je crois dans le zen, se laisser trouver.
La
vérité t'arrive, dans un moment de silence, tu comprends d'un coup, et
sans le jeu de l'intellect, des choses qu'on t'avait dites 100 fois et
auquel tu n'avais prêté aucune importance.
Tu piges... et tu souris ou tu pleures, c'est selon.
Excuse-moi, mu (mais je constate que tu n'es pas seul à tenir ces propos), mais j'aimerais réagir sur cette opinion qui ne me paraît pas fondée (à la lumière de mon expérience du zen en tout cas). Comme s'il suffisait de s'asseoir et de laisser faire pour régler tous nos problèmes ! Ce n'est malheureusement si simple. Nous devons chercher ! Certes, au début on cherche avec les pensées, le mental, l'intellect. On se pose des questions. Et alors ? Il faut bien monter une échelle en commençant par le premier barreau ! Quand on tombe dans un tas de merde, on n'a pas le choix que d'enfoncer nos doigts dedans pour chercher un appui et se relever. Quand le bouddha a dit que "
tout est là, tout est Bouddha et que c'est merveilleux !", ce n'était qu'après de longues années de lutte intense pour déraciner, de façon définitive, ce qui était à l'origine, selon sa propre compréhension, de la souffrance. Et nous, nous voudrions qu'au fond, puisqu'il a fait tout le boulot, ce n'est pas la peine de le faire à nouveau. Bin si, il faut recommencer parce que nous ne sommes pas le bouddha et quand nous disons qu'il n'y a rien à chercher, nous ne parlons pas de notre expérience mais de celle de Sâkyamuni. C'est un simple acte de foi de croire que le bouddha a fait tout le boulot pour nous. C'est peut-être satisfaisant de se le dire quand tout va bien et c'est très certainement vrai au plan philosophique, mais quand la tempête est là, nous ne savons pas tenir le navire. Et alors, on se demande à quoi ça sert tout ça et on va chercher ailleurs. C'est, je crois, le problème de "chercher sa voie" soulevé par l'initiateur du thread.
Je lis ici où là, dans ce forum, que la recherche, l'illumination... serait une sorte de maladie du zen. Mais c'est la base du bouddhisme ! Pas de bouddhisme (et donc pas de zen) sans recherche et sans illumination. Vous pourriez rester 1000 ans assis sur un zafu que vous ne seriez pas plus avancé dans la résolution de vos problèmes qu'une poule assise sur ses oeufs ! Et encore, la poule n'a pas d'autres problèmes que de porter ses oeufs à éclosion et sa pratique fonctionne bien. Mais pour un zeniste, vouloir imiter une poule pour régler ses problèmes, c'est très moyen. Souvenez-vous de l'anecdote de celui qui nettoyait une tuile pour en faire un miroir. C'est la même chose et elle s'applique à tous ceux et celles qui font zazen en essayant de se convaincre que l'illumination est là ; qu'il suffit de bien regarder. Bin ouais mais pour bien regarder, il faut commencer par ouvrir les yeux et pour ouvrir les yeux, il faut retirer la glu qu'on a sur les paupières. C'est un sacré boulot parce que de la glu, il y en a un sacré paquet depuis qu'on traine des années à se faire des raisons sur des bases plus que douteuses.
Donc, oui, bien sûr, s'asseoir et faire zazen. Mais cessons de dire que c'est bon, y a plus qu'à, ça va venir tout seul... Non, bottons-nous les fesses pour nous ouvrir les yeux parce que nous n'y arriverons pas sinon !