Un texte libre sur la solitude, une méditation , un fragment d'itinéraire personnel qui je l'espère suscitera des réactions et des critiques.
On dit qu'il y aura toujours de la solitude pour ceux qui en sont dignes... ( Barbey d'Aurevilly ) Jolie sentence d'écrivain...S'il y a des solitudes glorieuses ,héroïques et spirituelles, pour le commun des hommes elle n'est pas autre chose qu'une traversée de l'impossible. Nous sommes contraints d'habiter avec nous-même, en somme, d'habiter notre solitude.
Et rien ou trop peu dans notre nature nous y dispose. En vain, nous tentons de supprimer le sentiment de solitude , son caractère douloureux qui pousse parfois à des conduites étranges, des gesticulations désordonnées voire désespérées, à diverses symptômes névrotiques, discrets ou tapageurs. Nous pouvons courir après toutes sortes d'échappatoires... en vain. La solitude est une citadelle avant d'être une porte.
Nous cesserons d'y trouver un remède ou une solution le jour où contraint ,forcé, défait et vaincu, Nous reconnaîtrons que le sentiment de solitude est en nous la signature de l'esprit qui seul est capable de s'élever au dessus des contingences pour envisager la finitude,, la mort, le sens de la vie . Deshimaru disait à propos de zazen : « Zazen c'est envisager votre vie votre karma du point de vue du cercueil ». Et ce vis à vis avec notre destin sera pour nous comme un renouveau, un commencement, c'est à dire une initiation.
Une solitude plus ou moins subie d'abord, plus ou moins consentie ensuite, peu importe, c'est toujours bancale et raté. Car toujours la solitude nous tiens en échec et nous fait mal. Une solitude confortable n'est plus de la solitude mais un dessèchement, un endurcissement du coeur. Ce sera un décrochage, un lâcher-prise. S'il y a là de la paix ou de la sérénité, elle naitra de notre oui à la solitude (ontologique), une solitude à laquelle contre toute attente, nous ferons confiance. Cet assentiment là n' a rien à voir avec une résignation triste et grise.
Paradoxe inconfortable : oui la solitude est bien le seul remède à notre incapacité à vivre avec nous-même, Habitare secum ( vivre en amitié avec soi-même) . le seul remède qui nous permette de vivre ce manque, cette incomplétude , ce grand blanc entre soi et l'autre.
C'est dans cette solitude à laquelle nous donnerons enfin notre consentement que nous approfondirons notre capacité d'amour, de compassion et que nous découvrirons l'autre versant de l'amour , que notre foi bouddhique trouvera son accomplissement. C'est une des dix terres du boddhisattva (je ne sais plus laquelle).
C'est un secret, on a beau le dire, ça ne l'évente ni ne l'épuise pour autant, le secret reste entier. ll n'y a aucune victoire face à la solitude, aucun gain. La solitude est à la fois ce qui nous terrasse, nous anéantis et ce qui nous rend capable de surmonter l'insurmontable sinon le difficile. La solitude est un cadeau en or que nous ne cessons de refuser qu'après un long et âpre combat qui a lieu dans l'obscurité, sans témoin.
La solitude alors devient une porte qui s'ouvre sur la Rencontre (R majuscule car je parle de la conscience ou du coeur profond qui devient lieu de rencontre et de passage, et inaugure la fin l'illusion du sentiment de séparation ; le lieu de passage de l'incommunicabilité douloureuse de soi à la communion avec l'autre, à la joie (sukha)!
La solitude de l'esprit si elle est assumée , elle n'est plus une citadelle mais une passerelle, un pont sur lequel passent ceux qui justement souffrent et ont besoin d'aide pour devenir des sujets libres parce qu'ils refusent d'affronter cette grande épreuve de l'existence humaine. Celui qui consent à sa propre solitude devient un passeur.
Il faut faire confiance au sentiment de solitude lorsqu'il vient. C'est pénible et douloureux comme la brisure du coeur. Parce que la solitude défait toutes nos volontés de puissance et nos démonstrations de force (pff!). Elle nous met en face de notre inachèvement, en face de notre fragilité et de notre vulnérabilité foncières, notre condition vraie. Oui il faut lui faire confiance car la solitude est l'écrin dans lequel se révèle, et s'accomplit notre vraie nature: une lampe qui peut briller pour les autres, à notre insu.
Ayant médité la douceur et la compassion, j'ai oublié la différence entre moi et les autres. (Milarepa)
On dit qu'il y aura toujours de la solitude pour ceux qui en sont dignes... ( Barbey d'Aurevilly ) Jolie sentence d'écrivain...S'il y a des solitudes glorieuses ,héroïques et spirituelles, pour le commun des hommes elle n'est pas autre chose qu'une traversée de l'impossible. Nous sommes contraints d'habiter avec nous-même, en somme, d'habiter notre solitude.
Et rien ou trop peu dans notre nature nous y dispose. En vain, nous tentons de supprimer le sentiment de solitude , son caractère douloureux qui pousse parfois à des conduites étranges, des gesticulations désordonnées voire désespérées, à diverses symptômes névrotiques, discrets ou tapageurs. Nous pouvons courir après toutes sortes d'échappatoires... en vain. La solitude est une citadelle avant d'être une porte.
Nous cesserons d'y trouver un remède ou une solution le jour où contraint ,forcé, défait et vaincu, Nous reconnaîtrons que le sentiment de solitude est en nous la signature de l'esprit qui seul est capable de s'élever au dessus des contingences pour envisager la finitude,, la mort, le sens de la vie . Deshimaru disait à propos de zazen : « Zazen c'est envisager votre vie votre karma du point de vue du cercueil ». Et ce vis à vis avec notre destin sera pour nous comme un renouveau, un commencement, c'est à dire une initiation.
Une solitude plus ou moins subie d'abord, plus ou moins consentie ensuite, peu importe, c'est toujours bancale et raté. Car toujours la solitude nous tiens en échec et nous fait mal. Une solitude confortable n'est plus de la solitude mais un dessèchement, un endurcissement du coeur. Ce sera un décrochage, un lâcher-prise. S'il y a là de la paix ou de la sérénité, elle naitra de notre oui à la solitude (ontologique), une solitude à laquelle contre toute attente, nous ferons confiance. Cet assentiment là n' a rien à voir avec une résignation triste et grise.
Paradoxe inconfortable : oui la solitude est bien le seul remède à notre incapacité à vivre avec nous-même, Habitare secum ( vivre en amitié avec soi-même) . le seul remède qui nous permette de vivre ce manque, cette incomplétude , ce grand blanc entre soi et l'autre.
C'est dans cette solitude à laquelle nous donnerons enfin notre consentement que nous approfondirons notre capacité d'amour, de compassion et que nous découvrirons l'autre versant de l'amour , que notre foi bouddhique trouvera son accomplissement. C'est une des dix terres du boddhisattva (je ne sais plus laquelle).
C'est un secret, on a beau le dire, ça ne l'évente ni ne l'épuise pour autant, le secret reste entier. ll n'y a aucune victoire face à la solitude, aucun gain. La solitude est à la fois ce qui nous terrasse, nous anéantis et ce qui nous rend capable de surmonter l'insurmontable sinon le difficile. La solitude est un cadeau en or que nous ne cessons de refuser qu'après un long et âpre combat qui a lieu dans l'obscurité, sans témoin.
La solitude alors devient une porte qui s'ouvre sur la Rencontre (R majuscule car je parle de la conscience ou du coeur profond qui devient lieu de rencontre et de passage, et inaugure la fin l'illusion du sentiment de séparation ; le lieu de passage de l'incommunicabilité douloureuse de soi à la communion avec l'autre, à la joie (sukha)!
La solitude de l'esprit si elle est assumée , elle n'est plus une citadelle mais une passerelle, un pont sur lequel passent ceux qui justement souffrent et ont besoin d'aide pour devenir des sujets libres parce qu'ils refusent d'affronter cette grande épreuve de l'existence humaine. Celui qui consent à sa propre solitude devient un passeur.
Il faut faire confiance au sentiment de solitude lorsqu'il vient. C'est pénible et douloureux comme la brisure du coeur. Parce que la solitude défait toutes nos volontés de puissance et nos démonstrations de force (pff!). Elle nous met en face de notre inachèvement, en face de notre fragilité et de notre vulnérabilité foncières, notre condition vraie. Oui il faut lui faire confiance car la solitude est l'écrin dans lequel se révèle, et s'accomplit notre vraie nature: une lampe qui peut briller pour les autres, à notre insu.
Ayant médité la douceur et la compassion, j'ai oublié la différence entre moi et les autres. (Milarepa)