Bouddhisme et respect de la vie

Bonjour,

Une question un peu "bêbête", mais qui m'interpelle malgré tout...
Dans ma vie très prosaïque d'apprentie zen laïque, je me retrouve confrontée à une problèmatique qui m'interroge. Pas de quoi m'empêcher de dormir, mais quand même... En effet, je suis maman, et ma fille a eu la bonne idée de rentrer à la maison accompagnée de petits hôtes indésirables, plus communément appelés "poux"... Ni une, ni deux, je fonce donc à la pharmacie acheter un produit miracle destiné à éradiquer cette population parasite. Oui, mais voilà, qu'en est-il de mon engagement bouddhiste qui me demande de respecter la Vie sous toutes ses formes? Le pou est un animal, et c'est bien de ma main qu'il va périr! Et non seulement, je vais en tuer sciemment un, mais probablement toute sa famille, et même sa descendance...

Alors, que faire ? Quelles sont les limites de cette règle? (Bon, j'avoue que je n'ai pas attendu vos réponses pour applique le traitement), mais je ne suis pas particulièrement fière de mes agissements, car, au fond, je n'étais pas en danger, ma fille non plus... Ce n'étaient que quelques petites bêtes pas vraiment offensives. Pourquoi les tuer, alors que je prends soin de mettre les araignées hors de ma maison sans leur nuire et que je mets un point d'honneur à respecter toute forme de vie, si infime soit-elle. Sauf les poux...

Alors, ai-je mis mon karma en péril en agissant ainsi, ou bien y a t'il des exceptions de "bon sens" tolérés dans l'application de cette règle? Qu'en dites-vous?

Je vous laisse, j'ai quelque chose qui me gratte la tête...

Il y a des exceptions de bon sens à la règle.
Ce qu'il faut comprendre, c'est que le voeu de respecter la vie est un voeu impossible, en ce sens qu'il est rigoureusement impossible pour quiconque de ne jamais enlever la vie à un être vivant. Le Bouddha l'avait bien vu, qui n'avait pas consenti aux excès de prudence auxquels s'astreignent (en vain, de toute façon) les jaïnistes qui vont jusqu'à balayer devant eux pour éviter d'écraser quelque bestiole que ce fut.

La première vie et santé à préserver, c'est la nôtre. En général, on n'a pas besoin de tuer des poux, car on n'en a pas. Si on en a, deux solutions (trois, en fait) l'une: raser les poils. Deux: mettre un produit. Trois: se laisser envahir.

Il y a des moment où il faut choisir, et, si ce choix doit entraîner mort d'être, assumer. (Eventuellement, s'excuser auprès de l'être).

un autre bon truc: quelques gouttes d'essence de lavande dans les cheveux, ou des branches de tanaisie dans les poulaillers: les poux s'enfuient !

Juste pour dire que quand on veut trouver des solutions non violentes, souvent, c'est possible (mais pas toujours).

Notons que la Nature est très cruelle, sa beauté n'est qu'apparente: tout est lutte pour la survie au détriment d'autres formes de vie.