Doubidou a écrit:
Vous concluez "donc la souffrance existe", relisez l'l'Hannya Shingyo:
*Il n’y a pas d'ignorance et non plus cessation de l’ignorance et ainsi de suite il n'y a pas de vieillesse ni de mort et non plus cessation de la vieillesse et de la mort. Il n’y a pas de souffrance, d'origine, d'extinction ni de chemin. Il n’y a pas de connaissance et pas plus d'obtention puisqu'il n'y a rien à obtenir
Ouais...
Ya juste un petit détail: ce sûtra est un résumé, et il faut le lire comme tel. Et ce qu'il dit, ce n'est
pas qu'il n'y a pas de souffrance. C'est que "dans la vacuité" il n'y a pas de souffrance.
Et c'est là que la grille de lecture proposée par Nishijima prend toute son importance. Dans le domaine de l'objectif, du matériel, au niveau, disons, de la science physique, il n'y a rien de tel: il y a des atomes, des molécules, des interactions chimiques et électriques, voire électro-magnétiques, etc. Tel est le niveau de la vacuité dans son aspect le plus matérialiste.
Puis, il y a le niveau subjectif, spirituel, intellectuel, celui où le cerveau fait son travail d'interprétation et de discrimination: là la souffrance existe.
Ce dernier niveau ne s'oppose pas au premier, et en fait, ils ne sont même pas réellement séparés. C'est notre conscience qui fait ce travail, nécessaire par ailleurs. Mais il faut bien comprendre que cette liaison entre les deux niveaux se fait au plan de l'action à l'instant présent.
Et que la réalité globale, elle, est bien trop complexe et immense pour qu'on puisse l'appréhender réellement.