Les TROIS NATURES

LES TROIS NATURES


Tout phénomène, tout objet de connaissance, idée, concept, sentiment, sensation possède ces 3 natures à la fois distinctes et indissociables.

Quelles sont-elles ?

Imaginaire
Dépendante
Parfaitement établie.

La nature IMAGINAIRE d'un objet résulte de sa désignation nominale qui lui accorde par ce simple fait une essence extérieure et indépendante et qui permet ensuite de le désigner conventionnellement alors qu'en réalité il nait de l'Esprit qui le perçoit et le fonde.

La nature DÉPENDANTE résulte de la mise en oeuvre de la chaine des 12 Causes interdépendantes conditionnée par la croyance en l'extériorité de l'objet et ses caractéristiques propres.

La nature PARFAITEMENT ÉTABLIE d'un objet résulte de son Ainséité (c'est ainsi, c'est cela) et de son absence d'essence du simple fait qu'elle n'est établie ni dans la permanence ni dans l'éternité, la durée et la pérennité.

Ainsi convient-il, face à chaque situation, chaque concept, chaque événement de considérer comment s'articulent ces 3 natures afin de ne pas leur imputer des qualités inexistantes.

Evidemment chacun est capable d'un tel exercice. Donnons néanmoins une illustration, nécessairement restreinte dans ses causes et ses effets dont les combinaisons risquent d'être multiples : un accident de circulation.

Il s'est produit à 11 h.2O; c'est la réalité factuelle qui va générer immédiatement chez l'auteur de l'accident, la victime et les témoins la mise en oeuvre de l'Imaginaire par la production d'un sentiment de colère, de haine, d'indifférence, de chagrin... en fonction de l'implication de chacun et de l'intensité de ces sentiments (donc d'états d'esprit). Les difficultés rencontrées lors de l'audition de témoignages humains démontrent qu'il en va bien ainsi, à tel point, qu'étant extérieur aux évènements on se demande parfois s'il s'agit du même accident.

La nature dépendante sera éventuellement démontrée par l'état du véhicule, de ses pneus, de son ancienneté, des circonstances de son utilisation et du niveau des motivations du conducteur, de ses amis, de la victime ainsi que des conditions de circulation routière.

Quant à la nature parfaitement établie, il dépendra de chacun de la réaliser en fonction de sa propre philosophie de vie, de son niveau de réalisation de la loi et de l'importance qu'il accorde aux notions de permanence, d'éternité etc etc... étant entendu que ces notions s'interpénètreront et que leur vacuité intrinsèque permettra d'en apprécier à la fois la réalité fantasmée et factuelle.

D'où l'immense difficulté de compréhension et en même temps la certitude que chacun d'entre nous reste maitre des répercussions éventuelles que les évènements peuvent engendrer, de la même manière, en réciprocité, du regard qui les suscitent et leur donne signification

Si je comprends bien, les trois natures sont étroitement liées. Dans le cas de l’accident de voiture, il me semble que la nature imaginaire résulte de l’utilisation des mots, des concepts, des images que tu vas employer pour le décrire, entraînant, par la même, sa nature dépendante puisque les mots employés renvoient aux circonstances matérielles ci-dessus décrites.

Par contre la nature parfaitement établie ne me semble pas être présente dans l’énoncé que je viens de faire.

Comment déterminer son existence, ses effets, ses modalités d’application ?

Demeter,

C'est exactement la question impossible qui s'appuie sur une notion difficile à comprendre et encore plus à expliquer : la vacuité.

Je vais néanmoins essayer. La philosophie occidentale l'assimile avec le vide, l'absence, le néant, l'irréel. Ce n'est pas la définition bouddhiste qui, elle, va mettre l'accent sur l'absence de nature propre. C'est la Nature parfaitement établie.

L'absence de Nature Propre veut dire qu'aucune valeur, chose, personne, qu'aucun événement n'existe par lui-même; il est toujours relié soit en amont soit en aval et ne peut à ce titre être pensé isolément d'autant que celui qui l'énonce (toi, moi) est également soumis à diverses influences multiples qui empêchent de considérer une quelconque permanence. C'est la chaine des 12 causes inter-dépendantes.

Une autre difficulté se présente. Les mots que l'on emploie sont trompeurs et résultent de l'histoire particulière de qui les utilise, à tel point que cette constatation ajoute l'élément perturbateur individuel qui va exprimer avec son ressenti propre SA propre compréhension de la Nature Propre avec des mots que je viens de qualifier...

C'est pourquoi « ...il dépendra de chacun de la réaliser en fonction de sa propre philosophie de vie,... » car c'est seulement dans le silence du coeur et de l'esprit que l'articulation des 3 Natures pourra s'effectuer au travers, je le crois, de la méditation qu'elle soit assise ou en mouvements.