Vu comme ça, je veux bien.khât a écrit:Yudo a écrit:J'en suis bien d'accord si la "bonne" réponse est variable selon
l'élève, selon le maître, selon les circonstances, etc. Mais si, comme
il semble que ce soit le cas, il n'y a qu'une "bonne" réponse, qu'elle
est consignée dans un livre et que l'élève, à tâtons, doit arriver à
donner cette "bonne" réponse,
La réponse traditionnelle n'est aucunement validée par le maître si l'élève la répète bêtement comme un perroquet. Ou alors, le maître est un parfait idiot. On peut supposer qu'il existe des maîtres parfaitement idiots et des élèves ne s'élevant guère au-dessus de ces maîtres. Il en résulterait alors une longue lignée d'idiots. Mais qui peut supposer ici, raisonnablement, que le zen rinzai est une longue lignée d'idiots ?
Quand un élève suffisamment doué rencontre un maître, il sait si ce maître est un idiot ou si c'est un véritable maître. Si on lui remet un cahier de notes à répondre à son maître, il déchire le cahier et s'en va. Quel esprit doué pourrait accepter de se prêter à ce jeu idiot ? Même dans nos écoles publiques les bons élèves refusent de pomper. Alors, dans les monastères zen, pourquoi en serait-il différemment ?
Soit dit en passant, je suis certes un "maître" zen, avec shiho et tout le toutim. Je ne prétends pas pour autant que cela veuille dire que je suis un Maître Zen, au sens généralement donné à ce titre. J'insiste généralement sur le fait que les Maîîîîtres Zen sont rarissimes, s'il en existe seulement, et que de toute façon, il existe une confusion sémantique, parce que le mot maître ne veut rien dire d'autre que "enseignant". Dans ma profession, il y a des maîtres d'apprentissage, et je ne me prétends rien d'autre.
Comme vous n'avez que mépris pour l'artisanat, je ne m'étendrai pas.
Lorsque je fais état de mon "ascendance zen", ce n'est pas pour m'en vanter, mais juste, de façon rhétorique, pour mentionner que je me sens un devoir de mémoire et un lien avec ces personnes. Si vous avez envie de me le reprocher, libre à vous.
Maître Dôgen n'avait effectivement rien contre les kôans. Il en avait contre l'école qui enseigne qu'on ne peut parvenir à l'éveil que grâce à eux, parce que pour lui, cela implique que l'éveil soit quelque chose qu'on puisse obtenir. C'est-à-dire un concept qui place le mental à l'extérieur du physique.