Zen et nous

Le zen, sa pratique, ses textes, la méditation, le bouddhisme, zazen, mu

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Yudo, maître zen
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    Le Shinji Shôbôgenzô de maître Dôgen (recueil des kôans)

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    Message par Yudo, maître zen Ven 24 Aoû 2012 - 20:57

    QUARANTE

    Le Second Maître du temple Hoju dans le district de Chin tint une cérémonie pour marquer le fait qu'il devenait le maître de son propre temple. Maire Sansho Enen poussa alors un moine devant le Second Maître. Ce dernier frappa le moine sur le champ.

    Maître Sansho Enen dit: Si vous enseignez les autres ainsi, non seulement vous ferez perdre un oeil à ce moine, mais vous rendrez tous les habitants du district de Chin aveugles.

    Le Second Maître jeta alors son bâton par terre et, aussi sec, retourna s'enfermer dans sa chambre.
    _________________________________________________________________
    Commentaire de maître Nishijima

    Maître Sansho a critiqué le Second Maître du temple pour avoir frappé le moine. Il est vrai que certains maîtres se servaient de ce genre de comportement pour ébranler leurs disciples et les sortir de leurs abstractions pour les amener à considérer le monde réel.
    Mais il est également vrai que ce genre de comportement peut devenir une attitude mélodramatique qui se travestit en pratique bouddhique sévère.
    Le Second Maître n'a pas accepté la critique et est donc retourné à ses quartiers privés.
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    Le Shinji Shôbôgenzô de maître Dôgen (recueil des kôans) - Page 2 Empty Re: Le Shinji Shôbôgenzô de maître Dôgen (recueil des kôans)

    Message par hinin Ven 24 Aoû 2012 - 21:04

    Merci tortue géniale Very Happy
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    Message par Yudo, maître zen Sam 25 Aoû 2012 - 11:44

    QUARANTE-ET-UN

    Citation:
    Un jour, un moine demanda à maître Sekito Kisen du mont Nangaku: Quelle était l'intention de maître Bodhidharma en venant de l'ouest en Chine?

    Maître Sekito Kisen dit: Demandez aux piliers dehors.

    Le moine répliqua: Je ne comprends pas du tout votre réponse.

    Maître Sekito Kisen dit: Moi aussi, je suis incapable de comprendre la situation si j'y pense.[i]
    __________________________________________________
    Commentaire de maître Nishijima

    Le moine demande ce qu'avait été l'intention ou le projet de maître Bodhidharma lorsqu'il était venu en Chine de l'Inde. Cette question était fréquemment posée pour demander quel était le but de la vie bouddhique. Le maître répond de demander aux piliers à l'extérieur de la pièce. Les temples en Chine et au Japon comportent des très grands auvents qui en surplombent les abords, soutenus à intervalles réguliers par des piliers en bois.
    Ces piliers devaient se trouver dans le couloir, juste hors de la chambre du maître, gardant le silence, debout à leur place. Et si le moine leur posait la question, que répondraient-ils? Ils répondraient par la réalité elle-même. Que le moine soit en mesure ou non d'entendre cette réponse est une autre affaire.
    Le moine dit qu'il ne peut pas comprendre la réponse le moins du monde. Maître Sekito lui dit que lui même est incapable de comprendre s'il y pense. Il ne s'agit pas là d'une confession d'impuissance de la part du maître. Les situations réelles, nous en faisons l'expérience avec tout l'ensemble du corps-et-esprit.
    Penser à l'intention de maître Bodhidharma est différent du fait de vivre les circonstances réelles dans lesquelles celui-ci vivait et se mouvait. Quelle est la différence entre le maître et le moine? Ce dernier tente encore de comprendre le Bouddhisme avec son intellect. Le maître comprend que nous vivons la réalité de tout notre être.
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    Message par Yudo, maître zen Sam 25 Aoû 2012 - 13:22

    QUARANTE-DEUX

    Maître Kyosei Dofu demanda à un moine: D'où venez-vous?

    Le moine répondit: De Sampo.

    Maître Kyosei Dofu dit: Où étiez-vous, cet été?

    Le moine répondit: A Goho.

    Maître Kyosei Dofu dit: Vous mériteriez qu'on vous donne trente coups de bâton, mais je n'insiste pas là dessus.

    Le moine demanda: Qu'est-ce que j'ai fait qui n'allait pas?

    Maître Kyosei Dofu répondit: Vous avez l'air de vous contenter d'errer d'un temple à l'autre.
    _______________________________________________________
    Commentaire de maître Nishijima

    "Sampo" et "Goho" sont les noms des montagnes où sont situés ces temples. Le moine avait voyagé d'un temple à l'autre. Le maître dit qu'il n'insisterait pas pour administrer au moine la punition qu'il s'était méritée pour ce comportement que le maître trouvait bien trop superficiel et relâché. Le moine était une sorte de touriste spirituel allant de place en place sans jamais s'arrêter pour étudier et pratiquer sérieusement.
    Aujourd'hui, on voit beaucoup de gens tenir la même attitude. Ils visitent différents centres et enseignants, mais il paraît qu'ils apprennent bien peu de choses de leurs efforts. L'étude et la pratique du Bouddhisme ne peuvent être traités comme un hobby; cela requiert un effort soutenu et concentré d'études sous la direction de quelqu'un qui ait appris la Voie boudhdique. Se contenter d'accumuler des connaissances sur le Bouddhisme n'est pas la même chose que de pratiquer le Bouddhisme lui-même.


    Dernière édition par Yudo, maître zen le Dim 26 Aoû 2012 - 11:34, édité 1 fois
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    Message par Yudo, maître zen Dim 26 Aoû 2012 - 11:24

    QUARANTE-TROIS

    Alors que maître Kiso Chijo du temple Kisu sur le mont Ro coupait de l'herbe arriva le maître d'un autre temple. C'est alors qu'ils virent un serpent près d'eux. Sans hésiter, maître Chijo coupa le serpent en deux de sa faucille.

    Le maître de l'autre temple dit: Je vous connaissais de réputation depuis longtemps, mais je vois maintenant que vous n'êtes qu'un moine bouddhiste au comportement grossier.

    Maître Chijo répondit: Suis celui qui est brutal, ou est-ce vous?

    L'autre maître dit: En ce cas, qu'entendez-vous par "grossier"?

    Maître Chijo enfonça la faucille dans le sol, par la poignée.

    L'autre maître dit: Qu'est-ce qui n'est "pas grossier"?

    Maître Chijo mima le fait de tuer un serpent.

    L'autre maître dit: Peut-être avez-vous raison; je vais suivre votre exemple.

    Maître Chijo répondit: Je vous permettrai de suivre mon exemple pour un temps, mais comprenez-vous pourquoi j'ai tué le serpent?

    L'autre maître ne dit rien du tout.
    _______________________________________________________
    Commentaire de maître Nishijima

    Un des préceptes bouddhiques est "Ne pas tuer". Maître Kiso Chijo se fait critiquer pour son comportement grossier en violation de ce précepte, mais il demande quel comportement est "grossier". Il montre ensuite ce que serait un comportement grossier en enfonçant le manche de sa faucille en terre. Ce comportement n'est pas naturel. La faucille n'est pas faite pour cela et cela ne sert aucune fonction utile.
    Lorsque l'autre maître lui demande de faire preuve d'un comportement qui ne soit pas grossier, maître Chijo mime la mise à mort du serpent. Il y a un précepte contre le fait de tuer, mais il existe des situations où cela peut se révéler nécessaire. Le serpent pose un danger, c'est pourquoi maître Chijo le tue sans hésitation.
    L'attitude bouddhique envers les préceptes est ainsi assez différente de celle des Chrétiens envers les dix commandements. Ceux-ci existent au-dessus et à part de toute situation particulière et doivent être suivis, peu importe la situation. Les préceptes sont des guides pour un comportement correct, mais les bouddhistes ne les suivent pas aveuglément. L'action juste ne peut surgir que dans une situation réelle.
    Un comportement moral n'est pas suivre un concept abstrait de ce qui est "bien", mais juste de "faire le bien", "faire les choses correctement", dans une situation réelle. Dans certaines situations, cela peut signifier rompre un précepte.
    Cela ne signifie pas qu'un bouddhiste puisse se comporter de façon relâchée dans ses tentatives de suivre les préceptes. Lorsque le corps-et-esprit est équilibré et dans son état naturel grâce à la pratique régulière de Zazen, on agit de façon intuitive et correcte dans la situation réelle. Les préceptes fonctionnent comme une carte du terrain, mais ne sont pas le terrain lui-même.
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    Message par Yudo, maître zen Dim 26 Aoû 2012 - 17:19

    QUARANTE-QUATRE

    Alors que le maître Isan Reiyu se rendait à la salle de conférences pour y parler, un moine se dressa devant lui et lui dit: Maître, veuillez prêcher un sermon pour tous ces moines bouddhistes.

    Le maître répondit: Vous enseigner m'a complètement épuisé.

    Le moine se prosterna devant le maître.

    ___________________________________________________
    Commentaire de maître Nishijima

    Alors que maître Isan Reiyu entrait dans la salle, un moine s'avança et lui demanda poliment de donner un sermon pour les moines. Cependant, un maître bouddhiste ne se contente pas de prêcher à l'occasion du sermon. Son comportement est tout entier une façon d'enseigner ses étudiants. C'est ainsi que maître Isan dit qu'il était épuisé d'enseigner les étudiants, avant même d'avoir commencé sa conférence formelle. Le moine se prosterna alors devant lui en signe de gratitude pour les efforts et l'enseignement de son maître, au nom de tous les moines.
    Le sermon bouddhique peut être utilisé pour expliquer les théories et les concepts du Bouddhisme. c'est là une partie importante de notre vie bouddhique -- mais il y a beaucoup plus encore. Un maître bouddhiste n'enseigne pas qu'avec son intellect mais aussi avec son corps-et-esprit tout entier; pas seulement par ses sermons, mais aussi dans sa vie quotidienne.
    Apprendre le Bouddhisme signifie l'apprendre de tout son corps-et-esprit. ce qui inclut l'intellect, mais pas seulement.
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    Message par Invité Dim 26 Aoû 2012 - 17:27

    Oui on imagine mal un sage qui ne vivrait pas sa sagesse.
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    Message par Yudo, maître zen Dim 26 Aoû 2012 - 21:54

    QUARANTE-CINQ

    Un jour, un moine demanda à maître Gensa Shibi: Je n'ai pas besoin d'entendre la théorie des trois sortes de Bouddhisme ou les douze sortes de textes bouddhiques. Quelle était l'intention de maître Bodhidharma, qui est allé en Chine en venant de l'Inde à l'Ouest?

    Maître Gensa Shibi lui répondit: La théorie des trois sortes de Bouddhisme et celle des douze sortes de textes bouddhiques sont toutes absolument inutiles
    ________________________________________________________
    Commentaire de maître Nishijima

    Les spécialistes du Bouddhisme ont divisé la matière en trois voies, ou manières différentes, et réparti les textes en douze catégories. Veuillez donc ne pas demander les noms de toutes ces catégories ou méthodes!
    Le moine se rendit compte que ce genre de connaissances n'était pas une partie essentielle du Bouddhisme. Il voulait savoir le sens véritable, l'essence du Bouddhisme.
    Pour trouver la vraie signification du Bouddhisme, il nous faut transcender tous ces concepts. Nous devons faire l'expérience directe de la réalité. Il nous faut pratiquer Zazen.
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    Message par Yudo, maître zen Lun 27 Aoû 2012 - 14:26

    QUARANTE-SIX

    Un jour, un moine demanda à maître Joshu Jushin: Qu'est-ce que Joshu?

    Le maître répondit: Il a une porte à l'est, une au sud, une à l'ouest et une au nord.

    Le moine dit:C'est pas ce que je vous ai demandé.

    Maître Joshu dit: C'est sur Joshu que vous m'avez interrogé.
    _____________________________________________________
    Commentaire de maître Nishijima

    Le moine s'enquiert de la nature essentielle de maître Joshu. Le mot "Joshu" signifie aussi la capitale du district de Jo. Le maître répond donc qu'elle a une porte au nord, une au sud, une à l'est et une à l'ouest. Le moine ne comprend pas pourquoi le maître lui répond ainsi.
    Maître Joshu dit: "C'est sur Joshu que vous m'avez interrogé." Connaître Joshu complètement signifie connaître la réalité. Connaître la réalité d'une chose, c'est connaître la réalité de toutes choses. Donc, connaître la réalité de maître Joshu, c'est connaître la réalité de la ville de Joshu.
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    Message par Yudo, maître zen Mar 28 Aoû 2012 - 18:18

    QUARANTE-SEPT

    Un jour, juste au moment où maître Isan Reiyu se croisait les jambes pour commencer sa pratique de Zazen, il indiqua ses chaussures et dit à maître Kyozan Ejaku: Ces souliers portent le poids des autres pendant toute la journée; ils ne peuvent le refuser.

    Maître Kyozan répondit: Dans l'ancien temps, même dans les temples du Vihara du Jetavana, le Bouddha Gautama ne prêchait que cette seule affaire.

    Maître Isan dit: Vos paroles sont insuffisantes. S'il-vous-plait, dites en plus.

    Maître Kyozan répondit: Pendant la saison froide, même porter des chaussettes n'est pas un luxe pour nos souliers.
    _______________________________________________________________
    Commentaire de maître Nishijima

    Dans les zendos en Chine et au Japon, les moines s'assoient sur des plate-formes surélevées pour pratiquer. Quand il se prépare à s'asseoir, le moine s'assied sur son coussin au bord de la plate-forme, enlève ses chaussures et les place sous la plate-forme, directement sous lui. Ils remonte alors ses jambes sur la plate-forme, et pivote à cent-quatre-vingts degrés pour faire face au mur et commence sa pratique de Zazen.
    Au cours de ce processus, maître Isan indique ses chaussures et dit qu'elles portent le poids de leur propriétaire tout au long du jour; elles ne sont pas en mesure de s'y opposer. Dans ce constat, on peut voirun fait concret de la réalité: les souliers portent le poids de leur propriétaire et ne se plaignent pas.
    On peut y voir aussi un facteur mental. Maître Isan semble avoir de la compassion pour les chaussures et leur lourd fardeau. Il semble les considérer comme des êtres sensibles. C'est ainsi que la réalité contient toujours des facteurs physiques et mentaux. Ou, autrement dit, la réalité unique peut être vue de points de vue idéalistes ou matérialistes.
    Maître Kyozan dit que ceci était exactement ce qu'avait enseigné le Bouddha Gautama. A l'époque de ce dernier, il y avait un débat animé entre les tenants de l'idéalisme qu'étaient les brahmanes, et la froide objectivité de leurs opposants, les matérialistes. L'enseignement du Bouddha Gautama était une voie médiane entre ces deux points de vue. Son enseignement les incorporait tous deux, sans pour autant accorder une préséance à l'un d'entre eux. La réalité n'est ni matérielle ni spirituelle; elle est ineffable. Cette ineffable réalité peut être vue de perspectives idéalistes comme de perspectives matérialistes.
    Maître Isan n'est pas satisfait de la réponse de maître Kyozan. Il veut qu'il exprime sa propre opinion sans avoir recours aux paroles du Bouddha Gautama.
    La dernière phrase de maître Kyozan nous montre encore une expression d'un simple fait: quand il fait froid, on met des chaussettes. On peut aussi y voir une expression de la valeur humaine, ou du sens humain, que comporte cette simple situation.
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    Message par Yudo, maître zen Mar 28 Aoû 2012 - 18:30

    C'est toujours assez intéressant. Ces commentaires de maître Nishijima, dont la valeur vise toujours à remettre à plat tous les délires "cervellotiques" sur le Mêêêêêrveilleux Eveil total et sans égal, semble agacer profondément ceux et celles qui refusent qu'on ramène le Bouddhisme à la vie quotidienne, avec son lot de caca et autres choses qu'on aimerait tant voir disparaître.

    Ce constant rappel à la réalité est emmerdant, j'en conviens, mais...
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    Message par Yudo, maître zen Mer 29 Aoû 2012 - 14:52

    QUARANTE-HUIT

    Un jour, maître Gensa Shibi demanda à son disciple de prendre note d'une lettre pour maître Seppo Gison. Ce dernier reçut la lettre alors qu'il était juste en route pour la salle de conférence. Il ouvrit la lettre et la regarda, mais ce n'était qu'une feuille de papier vierge. Dans la salle de conférence, maître Seppo montra la feuille vierge à l'assemblée, et dit: Comprenez-vous ceci?

    Puis, après une courte pause, il dit: N'avez-vous pas entendu dire que des personne excellentes, quoique séparées par des milliers de milles, ont une attitude commune?

    Entendant cela, le disciple retourna voir maître Gensa et lui répéta les paroles du maître.

    Maître Gensa dit: Un vieux maître bouddhiste au sommet de la montagne a survolé le sujet mais n'a pas reconnu le fait.

    ____________________________________________________________
    Commentaire de maître Nishijima

    Maître Seppo était l'aîné de maître Gensa, dans le Sangha, mais il était un peu trop sérieux dans sa façon d'être, alors que maître Gensa était plus pratique, terre-à-terre et dynamique. Il envoya un message vierge à maître Seppo en forme de plaisanterie pour voir quelle serait sa réaction.
    Lorsque maître Seppo montra la lettre à l'assemblée et demanda s'ils pouvaient la comprendre, il ne se montrait pas critique, mais demandait simplement à l'assemblée s'ils comprenaient qu'il y a des choses qu'on ne peut exprimer en paroles.
    Dans son commentaire suivant, il indiquait que, quoique séparés par une grande distance, lui et maître Gensa vivaient tous deux dans la vérité et pouvaient donc se comprendre mutuellement.
    Le messager revint chez maître Gensa avec ces commentaires, mais le maître ne fut pas satisfait de la réponse. Il se dit que les commentaires de maître Seppo étaient trop abstraits et sérieux. Il n'avait pas saisi la plaisanterie.
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    Message par Yudo, maître zen Ven 31 Aoû 2012 - 16:52

    QUARANTE-NEUF

    Maître Tozan Ryokai demanda à un moine: D'où venez-vous?

    Le moine répondit:Je suis arrivé ici après m'être régalé à randonner par les montagnes.

    Le maître dit: Etes-vous arrivé au sommet de la montagne?

    Le moine répondit: Oui.

    Le maître dit: Y a-t-il quelqu'un au sommet de la montagne?

    Le moine répondit: Il n'y a personne.

    Le maître dit: En ce cas, vous n'êtes pas arrivé au sommet de la montagne.

    Le moine répondit: Si je n'avais pas atteint le sommet, comment aurais-je pu voir qu'il n'y a personne là-haut?

    Le maître dit: Révérend moine, pourquoi ne resteriez-vous pas ici, dans ce temple?

    Le moine répondit: Ce n'est pas que je refuse de rester dans votre temple, mais il y a une personne en Inde qui ne dit pas que je doive rester ici.

    Le maître dit: Je soupçonne que ce moine est excellent!
    __________________________________________________________
    Commentaire de maître Nishijima

    Lorsqu'on lui demanda d'où il venait, le moine répondit qu'il s'était régalé à voyager en montagne. Ce qui suggère une attitude différente de celle des moines bouddhistes habituels; il paraissait plutôt détendu et pas du tout en train d'essayer d'obtenir quelque chose. Le maître lui demanda donc s'il était arrivé au sommet de la montagne -- s'il avait atteint la vérité ou pas. Le moine répondit que c'était le cas.
    Maître Tozan décida donc de tester le moine et lui demanda s'il y avait quelqu'un au sommet -- autrement dit, si son état de vérité était l'état non-discriminant ou non-intellectuel où l'on ne divise pas la réalité en parties. Lorsque le moine répondit qu'il n'y avait personne au sommet, le maître ne put rien sentir dans sa réponse pour suggérer qu'il était arrivé à la vérité.
    Le moine insista, disant qu'il ne pouvait savoir qu'il n'y avait personne là-haut seulement après y être arrivé. Autrement dit, même si nous atteignons la vérité en tant que personne, l'état de vérité lui-même est celui qui est antérieur à la division de la réalité en parties.
    Le maître comprit que le moine avait atteint la vérité et lui demanda de rester au temple.
    Le moine répondit qu'il n'avait aucune objection à rester au temple mais qu'il y avait quelqu'un en Inde qui ne disait pas qu'il devait le faire. La "personne" en Inde" est le Bouddha Gautama. Le moine dit donc que son état était le même que celui du Bouddha Gautama et que son intuition bouddhique lui disait qu'il ne pouvait pas rester au temple.
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    Message par Yudo, maître zen Dim 9 Sep 2012 - 11:43

    CINQUANTE

    Un jour, maître Sekiro du district de Fun se vit demander par un moine: Je n'ai pas encore reconnu ma nature originelle. Maître, montrez-la moi, d'une manière ou d'une autre.

    Le maître répondit: Moi, Sekiro, je n'ai pas d'oreilles.

    Le moine dit: J'admets que l'erreur est mienne.

    Le maître rétorqua: Moi, ce vieux moine, j'ai aussi fait une erreur.

    Le moine dit: Où est l'erreur du maître?

    Le maître répliqua: Mon erreur existe à l'endroit où se situe la vôtre.

    Le moine se prosterna.

    Le maître le frappa.
    _______________________________________________________
    Commentaire de maître Nishijima

    Le moine dit qu'il n'a pas réussi à reconnaître sa nature originelle et demande au maître Funshun Sekiro de la lui montrer. Maître Sekiro refuse ne fut-ce que d'écouter une question aussi abstraite. Le moine semblait croire que sa nature originelle fut d'une nature différente de lui-même. Notre nature originelle se montre lorsque nous agissons pleinement.
    Le moine se rend compte de son erreur et maître Sekiro lui dit que son erreur était aussi la sienne. Il assume la responsabilité du fait que son disciple n'a pas encore réalisé la vérité.
    Le moine se prosterne pour montrer au maître sa gratitude et sa compréhension des enseignements qu'il lui donne, mais le maître le frappe. Peut-être maître Sekiro avait-il l'impression que le moine l'avait trop facile. Peut-être se disait-il que le moine se contentait d'imiter le comportement traditionnel et n'était pas réellement allé au delà de ses abstractions. Il le frappe donc afin de lui montrer ce qu'est une action réelle.
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    Message par Yudo, maître zen Dim 14 Oct 2012 - 17:48

    CINQUANTE-ET-UN

    Citation:

    Un jour, un moine demanda à maître Nansen: Alors que maître Gozu n'avait pas encore vu le Quatrième Patriarche de Chine, pourquoi des centaines d'oiseaux cueillaient-ils des fleurs et lui apportaient-ils?

    Maître Nansen répondit: Parce que maître Gozu avançait pas à pas dans la voie des bouddhas.

    Le moine dit: Après avoir vu le Quatrième Patriarche, pourquoi les oiseaux cessèrent-ils de lui apporter des fleurs?

    Le maître répondit: Même si les oiseaux ne venaient plus, maître Gozu se situait au même niveau de vérité que moi.
    _______________________________________________
    Commentaire de maître Nishijima:

    Les oiseaux, qui ne sont pas liés à la terre, symbolisent souvent l'esprit ou la spiritualité. Et il est difficile d'imaginer une scène plus spirituelle ou sainte que celle que représente ce kôan. La pureté de maître Gozu et ses réalisations spirituelles étaient telles que des centaines d'oiseaux lui apportaient des fleurs afin de l'honorer, alors même qu'il n'avait "pas encore vu le Quatrième Patriarche" -- c'est-à-dire atteint la vérité.
    Lorsqu'on lui demanda pourquoi il en était ainsi, maître Nansen répondit que c'était parce que Gozu avançait pas à pas dans la voie des bouddhas -- c'est-à-dire qu'il menait la vie d'un bouddha jour après jour. Une fois qu'il eût vu le Quatrième Patriarche -- c'est-à-dire après être arrivé à la vérité, -- les oiseaux ne vinrent plus. Ceci suggère que l'état de vérité n'est pas un état spirituel. Si nous nous perdons dans la spiritualité, celle-ci nous distraira de notre véritable objectif, qui n'est que de faire l'expérience de la réalité elle-même.
    Pour de nombreuses personnes, l'idée d'éveil en vient à être une sorte d'obstacle du même genre. Nous nous formons une vision de ce que devrait être une personne éveillée, et nous mesurons notre pratique contre un standard abstrait. Nous devrions nous contenter d'aller de l'avant dans notre pratique et ne pas nous soucier d'à quel point nous sommes plus ou moins éveillés.


    Dernière édition par Yudo, maître zen le Mar 16 Oct 2012 - 13:59, édité 1 fois
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    Message par Yudo, maître zen Mar 16 Oct 2012 - 13:58

    CINQUANTE-DEUX

    Maître Sansho demanda à maître Seppo: L'excellent poisson aux écailles d'or peut passer à travers les filets; que mange-t-il?

    Maître Seppo répondit: Quand vous sortirez du filet, je vous le dirai.

    Maître Sansho dit: Quoique vous soyez un vénérable moine, maître de cinq-cents disciples, vous ne comprenez même pas une partie de ce que je vous demande!

    Maître Seppo répondit: Je suis très occupé avec mon travail en tant que maître de ce temple.

    _________________________________
    Commentaire de maître Nishijima

    On pourrait reformuler la question de maître Sansho Enen comme suit: "Quel est le comportement d'une personne qui est arrivée à la vérité et est passée à travers les mailles du filet de l'illusion?"
    Maître Seppo répondit qu'il en parlerait lorsque Sansho serait devenue ce genre de personne; autrement dit, lorsqu'il serait capable de comprendre les paroles que maître Seppo pourrait dire.
    Maître Sansho réagit coléreusement et critiqua maître Seppo. Mais ce dernier n'avait rien à faire de cette critique. Pour lui, il s'agissait d'une affaire triviale. Il dit donc juste qu'il avait à faire et qu'il devait poursuivre son travail dans le temple.
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    Message par Yudo, maître zen Mer 17 Oct 2012 - 14:43

    CINQUANTE-TROIS

    Maître Seigen dit à maître Sekito: Tout le monde sans exception dit qu'il existe une bonne situation sur le mont Sokei, là où vivait maître Daikan Eno.

    Maître Sekito répondit: Voici un homme qui ne dit pas qu'il y a une bonne situation sur le mont Sokei.

    Maître Seigen dit: En ce cas, d'où tenez-vous les sûtras du Mahâyana et du Hinayana?

    Maître Sekito répondit: Ils ont disparu de cet endroit, et il ne manque pas une seule chose dans ma vie.

    _____________________________________________
    Commentaire de maître Nishijima

    La réputation de maître Daikan Eno s'était répandue à travers toute la nation et tous les autres moines bouddhistes en faisaient l'éloge -- à part maître Sekito. Ce dernier ne critiquait pas vraiment l'état de Daikan Eno, il disait juste que lui aussi vivait dans la réalité. Son état était le même que celui du Bouddha Gautama et il ne voyait donc aucune raison particulière de faire l'éloge de maître Daikan. Pour le tester, pour voir si sa confiance provenait d'une expérience réelle du Bouddhisme ou pas, maître Seigen a demandé à Sekito où il aurait obtenu les sûtra du Bouddhisme Mahâyana ou et du Bouddhisme Hinayana, ou, autrement dit, où il avait trouvé ses connaissances du Bouddhisme. Maître Sekito avait répondu que les sûtras, ou la connaissance théorique du Bouddhisme, avaient tous disparu. Il vivait dans la plénitude de la réalité elle-même Tel était son Bouddhisme.
    Lorsque nous nous mettons à l'étude du Bouddhisme, , nous lisons des documents afin de connaître le but du Bouddhisme. Après avoir pratiqué, nous nous rendons compte que le but est de nous réaliser cet endroit ici et maintenant. Cette connaissance ou compréhension transcende l'entendement théorique qui vient de la lecture des textes. De nombreux bouddhistes, surtout ceux aux tendances universitaires, tendent à se perdre dans les fourrés de l'étude littéraire. Ils croient que le Bouddhisme est n'importe quelle théorie qu'ils en auront tiré.
    Néanmoins, le Bouddhisme sans la pratique n'est pas réellement le Bouddhisme, pas plus qu'un corps sans coeur n'est un être humain. On peut étudier le corps et peut-être en tirer des enseignements précieux, mais ce sera toujours très différent du fait de rencontrer un être humain vivant.
    Certains bouddhistes, conscients de ce que le Bouddhisme est davantage que la seule connaissance intellectuelle, sont allés à l'autre extrême et ont dit que l'étude des textes est absolument inutile, et insistent donc sur la seule pratique de Zazen comme étant le Bouddhisme.
    Maître Dôgen a critiqué cette attitude. Les êtres humains ont de grandes capacités intellectuelles. Nous devons nous en servir dans l'étude du Bouddhisme, dans l'étude de la réalité. Notre étude des théories et des textes bouddhiques fructifie bien mieux lorsqu'elle est fondée dans la pratique. Nous pouvons utiliser celle-ci en tant qu'étalon de mesure pour notre étude des théories et des textes. De la sorte, nous pouvons éviter de nous perdre dans nos propres structures théoriques.
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    Message par Kaïkan Ven 19 Oct 2012 - 19:29


    Bonjour,

    J’ai trouvé intéressant de placer ici ce petit extrait d’un message de lausm, qui me parait approprié pour enrichir les commentaires de Gudo.

    Dõgen s'est fait après des années de vie monastique, dans plein de styles de pratique différents. Et encore est-il mort à 53 ans, et il est fort à croire que s'il avait passé 20 ou 30 ans de plus, un côté très radical de son discours se serait probablement fortement adouci (et je pense que cet aspect parfois radical de son discours prête à des attitudes un peu extrêmes qui ne servent pas toujours le zen positivement).
    J'ai envie de dire qu'il faut éroder son idéalisation de quelque figure que ce soit dans une pratique qu'on essaie d'inclure dans sa vie réelle. Et cela prend du temps.
     
    Extrait du message n°35 :
    ICI
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    Message par Yudo, maître zen Lun 22 Oct 2012 - 20:49

    CINQUANTE-QUATRE

    Maître Hyakujo Ekai, du district de Ko, redevint le disciple de maître Baso.

    Maître Baso leva son hossu.

    Maître Hyakujo dit: Vous en servez-vous ou pensez-vous que ce n'est pas nécessaire?

    Maître Baso rangea son hossu

    Maître Hyakujo se tint près de Baso pendant un moment.

    Maître Baso dit: Après ceci, comment ferez-vous pour claquer vos lèvres, afin d'enseigner les autres?

    Maître Hyakujo leva son hossu à la verticale.

    Maître Baso dit: Vous en servez-vous ou pensez-vous que ce n'est pas nécessaire?

    Maître Hyakujo abaissa son hossu.

    Maître Baso poussa un cri puissant.

    Plus tard, maître Hyakujo rapporta à maître Obaku ce qui suit: Il y a quelque temps, maître Baso a crié fort après moi. Après cela, j'en suis resté si sourd que je n'ai plus rien entendu de trois jours.
    ___________________________________________________
    Commentaire de maître Nishijima

    Maître Hyakujo (appelé Daichi Zenji dans le texte) revint étudier chez maître Baso après une absence, et ce dernier leva son chasse-mouches pour indiquer symboliquement qu'il prêchait la réalité bouddhique. Maître Hyakujo lui demanda carrément s'il se fondait ou non sur les enseignements bouddhiques.
    Maître Baso abaissa alors son chasse-mouches, ce qui signifiait que son enseignement transcendait les enseignements bouddhiques, c'est-à-dire qu'il ne se fondait pas sur les concepts de "Bouddhisme" ou d'"enseignements". Comme maître Hyakujo restait planté là, maître Baso lui demanda comment il enseignerait le Bouddhisme aux autres, à l'avenir.
    Maître Hyakujo leva son chasse-mouches pour indiquer que lui-aussi se servirait des enseignements bouddhiques pour prêcher la réalité aux autres. Maître Baso lui demanda alors s'il se fonderait sur les enseignements ou s'il les transcenderait.
    Maître Hyakujo abaissa alors son chasse-mouches sans rien dire. Maître Baso cria après Hyakujo parce que, en abaissant son chasse-mouches, il montrait qu'il n'était pas sûr de pouvoir se baser sur eux ou les transcender; il manquait d'assurance.
    Peu après, maître Hyakujo rapporta l'affaire à maître Obaku, en disant que Baso l'avait assourdi pour trois jours de son cri puissant.Ceci suggère que ce cri avait eu pour effet de l'aider à réaliser ce qu'étaient exactement les enseignements bouddhiques. La façon qu'a eue maître Hyakujo de rapporter cette histoire montre sa vénération pour maitre Baso et pour le comportement bouddhique.
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    Message par Yudo, maître zen Lun 22 Oct 2012 - 21:57

    CINQUANTE-CINQ

    Un jour, maître Tôzan se fit demander par un moine: Des trois sortes de corps du Bouddha, duquel se sert-il pour prêcher le Bouddhisme?

    Le maître répondit: Je suis toujours sincère, ici et maintenant.

    Peu après, le même demanda à maître Sôzan: Maître Tôzan m'a dit, "Je suis toujours sincère, ici et maintenant." Qu'entendait-il par là?

    Maître Sôzan dit: Si vous voulez ma tête, coupez-la et prenez-la.

    Le moine le demanda alors à maître Seppo.

    Maître Seppo le frappa de son bâton alors qu'il ouvrait la bouche, et dit: Moi aussi, j'ai été au mont Tôzan, et depuis, je suis venu ici.
    _____________________________________________________
    Commentaire de maître Nishijima

    En philosophie bouddhique, on dit que le Bouddha a trois sortes de corps. Le premier est le corps de Dharma. C'est celui qui a toujours existé depuis le passé éternel. C'est le corps essentiel ou éternel du Bouddha. Le second est le corps d'effet. Celui-ci est le résultat de la conduite passée. C'est le corps physique ou substanciel. Le troisième est le corps ici et maintenant. C'est celui qui agit.
    Le moine voulait savoir lequel prêchait les sermons bouddhiques. Le maître ne voulait pas se laisser entraîner dans une discussion philosophique. Il se tint devant le moine et lui dit "Je suis toujours sincère, ici et maintenant." L'état de bouddha n'est ni une théorie ni une abstraction. C'est un fait ici et maintenant. Debout devant le moine se tenait le corps d'un bouddha prêchant un sermon bouddhique, mais le moine ne put le comprendre. Il alla donc voir maître Sôzan dans l'espoir d'une explication, mais celui-ci lui répondit simplement "Si vous voulez ma tête, coupez-la et prenez-la."
    Le moine semblait croire que le Bouddhisme n'est qu'un truc dans la tête. Autrement dit, que ce n'était qu'un entendement intellectuel. Le maître lui offrit donc sa propre tête, vu que c'était ce que semblait vouloir le moine. L'intellect n'aurait pas plus pu lui fournir de réponse que la tête coupée du maître.
    Le moine tenta une troisième fois, cette fois avec maître Seppo. Lorsqu'il ouvrit la bouche, maître Seppo le frappa et dit: "Moi aussi, j'ai été au mont Tôzan, et depuis, je suis venu ici." Il connaissait très bien le Bouddhisme de maître Tôzan, et savait également qu'il ne pouvait être exprimé en mots.
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    Message par Yudo, maître zen Jeu 1 Nov 2012 - 15:38

    CINQUANTE-SIX

    Maître Isan Reiyu dit à maître Kyozan Ejaku: Il y a un étudiant bouddhiste laïc qui a donné trois lés de soie pour contribuer à l'achat d'une cloche, afin d'assurer le bonheur des gens.

    Maître Kyozan répondit: La soie de l'étudiant laïc a acheté la cloche pour le maître. Comment allez-vous le récompenser, maître?

    Le maître frappa trois fois le sol de la salle de Zazen de son bâton et dit: Je le récompenserai avec ceci.

    Maître Kyozan dit:
    De quelle utilité lui serait une telle récompense?

    Maître Isan frappa à nouveau le sol de son bâton par trois fois, et dit:
    Ceci ne vous plaît pas. Que feriez-vous donc, vous?

    Maître Kyozan répliqua: C'est pas que cela ne me plaise pas, mais c'est là l'état d'un maître qui a atteint la vérité.


    Maître Isan dit: Vous savez que Zazen est l'état d'un maître qui a atteint la vérité. Pourquoi donc me demandez-vous autre chose pour récompenser l'étudiant?

    Kyozan dit: Je me demande pourquoi le maître s'est servi de l'état d'un homme éveillé en tant que récompense?

    Maître Isan dit: Ne voyez-vous pas que même maître Bodhidharma, lorsqu'il est arrivé en ce pays en provenance de l'Ouest, avait habitude de récompenser les autres? Vous et bien d'autres recevez son cadeau.
    ________________________________________________________
    Commentaire de maître Nishijima

    Maître Kyozan demande à maître Isan ce qu'il offrira au laïc pour le récompenser de sa donation au temple. Le maître frappe le sol de la salle, indiquant par là qu'il offrait la pratique même de Zazen.
    Maître Kyozan trouve que seul un maître pourrait comprendre cela. Et il pense donc que le laïc n'en tirera aucun profit.
    Le maître dit qu'il s'agissait là du même don qu'avait rapporté d'Inde, le maître Bodhidharma, tant d'années auparavant. Maître Kyozen de de nombreux autres recevaient toujours le bénéfice de ce don.
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    Message par Kaïkan Ven 2 Nov 2012 - 14:08

    Gudo Nishijima a écrit:Le maître dit qu'il s'agissait là du même don qu'avait rapporté d'Inde, le maître Bodhidharma, tant d'années auparavant. Maître Kyozen de de nombreux autres recevaient toujours le bénéfice de ce don.

    En effet quand Maître Isan dit:
    "Ne voyez-vous pas que même maître Bodhidharma, lorsqu'il est arrivé en ce pays en provenance de l'Ouest, avait habitude de récompenser les autres? Vous et bien d'autres recevez son cadeau."

    Il suggère que "les autres" sont tous les êtres sans distinctions qui, comme M° Kyozan, profitent toujours et depuis des siècles de "ce cadeau".



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    Message par early Ven 2 Nov 2012 - 14:47

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    Message par Fred Ven 2 Nov 2012 - 16:04

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    Message par Yudo, maître zen Ven 2 Nov 2012 - 18:22

    CINQUANTE-SEPT

    Maître Sochi sur le mont Dogo quitta le temple de maître Yakusan et partit voir maître Nansen.

    Maître Nansen lui demanda: Révérend moine, quel est votre nom?

    Maître Sochi répondit: Sochi.

    (So, lorsqu'il est utilisé comme adjectif, signifie "inclusif" ou "qui compénètre tout", et "principe" ou "synthèse" en tant que substantif. Chi signifie "sagesse".)

    Maître Nansen dit: Il y a peut-être un endroit où l'intellect n'atteint pas. Que diriez-vous qu'est le "So" de cet endroit?

    Maître Sochi dit: Il y a une forte aversion à en parler.

    Maître Nansen dit: Si vous deviez tenter de trop éclaircir ce point, il vous pousserait une corne sur la tête.

    Trois jours plus tard, Sochi cousait dans la salle derrière le Zendo, en compagnie de maître Ungan.

    Maître Nansen passait par là et, les voyant, demanda à nouveau à maître Sochi: Il y a quelques jours, vous avez dit avoir une forte aversion à parler de l'endroit que ne peut atteindre l'intellect. Et j'ai dit que si vous essayiez, il vous pousserait une corne sur la tête. Donc, comment devons-nous nous comporter?

    Sur ce, maître Sochi se leva et s'en alla dans le Zendo. Maître Nansen partit alors.

    Maître Sochi revint et s'assit. Maître Ungan lui demanda alors: Pourquoi n'avez-vous pas répondu au maître, à l'instant?

    Maître Sochi lui dit: Voyez comme vous êtes devenu malin!

    Maître Ungan ne comprit pas sa réponse, il partit donc demander à maître Nansen: Maître: pour la question que vous avez posée à maître Sochi à l'instant, pourquoi donc celui-ci ne vous a-t-il pas répondu?

    Maître Nansen répondit: Il ne fait pas comme les autres.

    Maître Ungan demanda: Que voulez-vous dire, ne pas faire comme les autres?

    Maître Nansen dit: N'avez-vous pas entendu dire que "Il y a une forte aversion à parler de l'endroit que ne peut atteindre l'intellect. Si vous tentez de l'expliquer, il vous poussera une corne sur la tête. Nous devons donc avancer, sans faire comme les autres."?

    Une fois encore, maître Ungan ne comprit pas.

    Maître Sochi reconnut que maître Ungan ne comprenait pas, il lui dit donc: Cet homme ne sera pas satisfait en ce temple.

    Ils rentrèrent donc ensemble au temple de Yakusan.

    En voyant venir les deux disciples chez lui, maître Yakusan demanda à Ungan: Où étiez vous?

    Maître Ungan dit: J'étais chez maître Nansen.

    Maître Yakusan demanda: Que vous a enseigné maître Nansen?

    Maître Ungan raconta ce qui venait de se passer.

    Maître Yakusan dit: Vous avez profité de votre chance chez maître Nansen, et maintenant vous voilà ici?

    Maître Ungan n'avait pas la réponse. Maître Yakusan rit alors aux éclats.

    Maître Ungan demanda alors: Que signifie avancer, sans faire comme les autres?

    Maître Yakusan dit: Je suis trop fatigué aujourd'hui. Revenez une autre fois.

    Maître Ungan dit: Je suis revenu spécialement pour vous le demander.

    Maître Yakusan dit: Laissez-moi, un moment.

    Maître Ungan partit.

    Maître Sochi était resté à la porte de la chambre du maître et entendit que maître Ungan ne comprenait pas la situation. Sochi remarqua alors qu'il s'était inconsciemment rongé l'ongle jusqu'au sang.

    Il alla donc voir maître Ungan et lui demanda: Que s'est-il produit lorsque vous avez posé votre question au maître?

    Maître Ungan répondit: Le maître ne m'a rien enseigné.

    Maître Sochi s'inclina.

    Sochi et Ungan demeurèrent auprès de maître Yakusan en tant que Jisha (assistants).
    Maître Yakusan dit: Il y a une forte aversion à parler de l'endroit que ne peut atteindre l'intellect. Si vous tentez de l'expliquer, il vous poussera une corne sur la tête.

    Maître Sochi s'inclina et partit.

    Ungan demanda alors à Yakusan: Maître, pourquoi Sochi n'a-t-il pas discuté le sujet avec vous?

    Maître Yakusan répondit: J'ai mal au dos, aujourd'hui. Sochi comprend pourquoi. Allez donc lui demander.

    Maître Ungan demanda donc à Sochi: Sochi, pourquoi n'avez-vous pas répondu au maître, à l'instant?

    Maître Sochi lui dit: Aujourd'hui, j'ai mal à la tête. Allez demander au maître.

    Plus tard, lorsque maître Ungan était sur le point de mourir, il envoya quelqu'un porter une lettre d'adieu à maître Sochi. En la lisant, maître Sochi dit: Il y a quelque chose que maître Ungan n'a jamais compris. Je regrette de ne rien lui avoir dit à l'époque. Mais même ainsi, il était un vrai disciple de maître Yakusan.


    Dernière édition par Yudo, maître zen le Ven 2 Nov 2012 - 20:17, édité 1 fois

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