par lausm Lun 8 Oct 2012 - 0:49
Dans les dojos, on a été souvent éduqués pour ne pas se poser de questions. C'était un discours de Deshimaru à des hyper intellos qui lui prenaient trop le chou.
Pour ma part, tu as parfaitement raison de poser la question : il faut faire chier les maîtres, tanner les responsables et les anciens, demander le sens, les obliger à oser te foutre une baffe pour te faire taire, à voir s'ils ont les couilles de ça! Ah ah, t'en veut, je t'en donne! Après tout, derrière l'écran, le clavier, aucun risque, c'est trop cool, ah ah!!
Allez, sérieux, oui, c'est bien de questionner la chose.
Quelle forme de pratique n'inclut pas le chant comme expression première de sa spiritualité?? On trouve ça partout!
et puis, ils ont beau jeu, les Nishijima, Dogen, et autres grands pontes, de dire que zazen n'a besoin de rien d'autre que lui-même. Mais Dogen disait ça à un temps où ça y allait quant aux rituels!
Il disait "pas besoin de brûler d'encens!". Alors quand je brûle un encens (parce que je fais ça!), ce n'est pas par besoin, par attachement, mais parce que j'ai envie. PArce que je donne un truc de moi par ce geste qui ne sert à rien.
Si on fait les choses par ritualisme, attachement à la forme, superstition, alors oui, on est à côté de la plaque, et ce n'est pas vraiment zazen. Mais si on fait ces choses pour elles-mêmes, alors là on pratique.
Pour donner un exemple, cet été un copain était en sesshin avec Tokuda. Il m'a raconté que celui-ci, un matin, après la cérémonie, vint lui dire que là, il y était vraiment. Et le copain me dit "effectivement, je frappais le bois, et en fait je n'y pensais plus du tout, j'étais juste là".
C'est à ça que ça sert, c'est une éducation par le corps.
C'est culturellement quelque chose qui ne nous est pas évident, mais je trouve que ça a de grandes qualités, ça m'a notamment beaucoup servi au cours de mes stages d'infirmier que je menais en parallèle de mon apprentissage au dojo.
PAr exemple entrer dans une chambre de quelqu'un en fin de vie, comme dans le dojo.
Et ce respect, il a quelque chose de religieux non pas dans un sens bigot, mais dans un sens de mener une vie éveillée!
Et si Dogen a dit que zazen n'était pas nécessaire, en même temps il faut lire le Tai taiko ho, qui parle du respect formel aux anciens, et aussi le raihai tokuzui, se prosterner et obtenir la moelle du maître.
C'est peut-être karmique, mais tous ces gestes, ces attitudes, m'ont toujours semblés évidents.
On apprend une attitude envers la vie à travers tout ça, qui est de l'ordre du don de soi.
Mais on peut essayer, un jour, de chanter du Patrick Sébastien!! Serait marrant!
Mais pour prévenir tout formalisme, Deshimaru changeait tous les ans la cérémonie, un petit truc...pour que les disciples ne reposent pas dans l'habitude, mais soient toujours éveillés.