Bonjour.
Voici un article que j'ai trouvé ici :
http://zendofolarcoat.blogspot.fr/2013/03/quest-ce-quun-dojo-1.html
Que j'ai trouvé fort pertinent.
Je vous laisse le lire.
Qu'est-ce qu'un dojo ? 1
Ambiguïtés
Pour celui qui est porté par un idéal spirituel, ou une soif de libération, ou le besoin de se soulager du poids de la souffrance existentielle, le dojo est souvent le refuge, la première étape de la sécession d'avec le monde et ses illusions. Un rapport au temps différent s'instaure : face au mur, dans le silence, les repères sont (théoriquement) annulés ; le lieu lui-même, coupé de l'environnement par son refus de toute utilité productive, par la pauvreté de son décor et par son ascétisme revendiqué, est aussitôt perçu comme un espace différent au point d'être un autre monde. Le débutant tente de le comprendre en se rattachant à des catégories de pensée préétablies, et se trompe alors en prenant le dojo pour un lieu sacré. Le responsable le détrompe, "rien de sacré dans le zen", mais ne peut empêcher le retour de l'ambiguïté quand il affirme que le dojo est le lieu de la pratique et de l'apprentissage du Dharma du Bouddha, voire pour certains qui répètent à l'envi des propos dont ils n'ont pas expérimenté la pertinence, le lieu où l'on devient Bouddha.
Mais la confusion ne règne pas seulement dans l'esprit du débutant : faire sécession est la première étape de la vie du Bouddha, qui quitta son palais, sa famille, sa vie aisée, son statut social, et se déshabilla, et mourut au monde de l'illusion en coupant ses cheveux et en s'affirmant symboliquement nu, parce qu'il voulait expérimenter une renaissance dans la vérité et l'absolu. Le moine zen suit son exemple, d'ailleurs, et on le montre en exemple ; mais le moine zen n'est qu'un pratiquant parmi d'autres, affirme-t-on, il n'est qu'un être qui voue sa vie au Dharma. Les jours de lucidité, certains responsables iront jusqu'à affirmer que la véritable ordination, le véritable état supérieur est celui de bodhisattva, de héros pour l'Eveil, stade premier des ordinations, et non celui de moine ... tout aussitôt, ils se réinstallent dans leur position centrale, car dans le même temps qu'ils ont dénoncé l'importance de leur statut ils ont agi en usant de l'argument d'autorité, et ont dénié à tout autre qu'eux la possibilité d'avancer une telle affirmation. Le débutant ne retient que l'existence d'une hiérarchie installée avant sa venue, et l'antidote d'une contestation de pure forme, par coquetterie pourrait-on dire. Il se plie, jusqu'à ce qu'il comprenne qu'ici aussi un théâtre social est en cours de représentation, un théâtre différent de celui du dehors, un théâtre qui refuse celui du dehors, et le pratiquant peut s'en contenter, mais un théâtre d'illusions.
Le dojo est ainsi, souvent, non pas le lieu de la vérité, de la mise à nu, de la pauvreté en l'esprit, mais le lieu des ambiguïtés, unifié par le seul souci de refuser le monde de l'extérieur de la porte. Dès lors peuvent se développer toutes les erreurs qui guettent le chercheur spirituel : l'ascétisme n'est pas prôné dans le bouddhisme, mais la sécession affirmée d'avec le monde extérieur pousse l'ego à valoriser un engagement sans cesse plus manifeste, plus présent, voire plus spectaculaire : ne juge-t-on pas, dans beaucoup de dojos, la progression spirituelle à la présence constante, voire à l'activisme dans la prise de responsabilité ? Le dojo peut aussi devenir un espace de repli, un lieu d'oubli du monde, alors qu'il faudrait être constamment vigilant et dans la présence au monde. Pire encore : de la désappropriation du monde certains pensent que peuvent naître la découverte et la libération de l'ego.
Mais il n'y a pas d'autre monde, il n'y a pas d'outre-monde.
Voici un article que j'ai trouvé ici :
http://zendofolarcoat.blogspot.fr/2013/03/quest-ce-quun-dojo-1.html
Que j'ai trouvé fort pertinent.
Je vous laisse le lire.
Qu'est-ce qu'un dojo ? 1
Ambiguïtés
Pour celui qui est porté par un idéal spirituel, ou une soif de libération, ou le besoin de se soulager du poids de la souffrance existentielle, le dojo est souvent le refuge, la première étape de la sécession d'avec le monde et ses illusions. Un rapport au temps différent s'instaure : face au mur, dans le silence, les repères sont (théoriquement) annulés ; le lieu lui-même, coupé de l'environnement par son refus de toute utilité productive, par la pauvreté de son décor et par son ascétisme revendiqué, est aussitôt perçu comme un espace différent au point d'être un autre monde. Le débutant tente de le comprendre en se rattachant à des catégories de pensée préétablies, et se trompe alors en prenant le dojo pour un lieu sacré. Le responsable le détrompe, "rien de sacré dans le zen", mais ne peut empêcher le retour de l'ambiguïté quand il affirme que le dojo est le lieu de la pratique et de l'apprentissage du Dharma du Bouddha, voire pour certains qui répètent à l'envi des propos dont ils n'ont pas expérimenté la pertinence, le lieu où l'on devient Bouddha.
Mais la confusion ne règne pas seulement dans l'esprit du débutant : faire sécession est la première étape de la vie du Bouddha, qui quitta son palais, sa famille, sa vie aisée, son statut social, et se déshabilla, et mourut au monde de l'illusion en coupant ses cheveux et en s'affirmant symboliquement nu, parce qu'il voulait expérimenter une renaissance dans la vérité et l'absolu. Le moine zen suit son exemple, d'ailleurs, et on le montre en exemple ; mais le moine zen n'est qu'un pratiquant parmi d'autres, affirme-t-on, il n'est qu'un être qui voue sa vie au Dharma. Les jours de lucidité, certains responsables iront jusqu'à affirmer que la véritable ordination, le véritable état supérieur est celui de bodhisattva, de héros pour l'Eveil, stade premier des ordinations, et non celui de moine ... tout aussitôt, ils se réinstallent dans leur position centrale, car dans le même temps qu'ils ont dénoncé l'importance de leur statut ils ont agi en usant de l'argument d'autorité, et ont dénié à tout autre qu'eux la possibilité d'avancer une telle affirmation. Le débutant ne retient que l'existence d'une hiérarchie installée avant sa venue, et l'antidote d'une contestation de pure forme, par coquetterie pourrait-on dire. Il se plie, jusqu'à ce qu'il comprenne qu'ici aussi un théâtre social est en cours de représentation, un théâtre différent de celui du dehors, un théâtre qui refuse celui du dehors, et le pratiquant peut s'en contenter, mais un théâtre d'illusions.
Le dojo est ainsi, souvent, non pas le lieu de la vérité, de la mise à nu, de la pauvreté en l'esprit, mais le lieu des ambiguïtés, unifié par le seul souci de refuser le monde de l'extérieur de la porte. Dès lors peuvent se développer toutes les erreurs qui guettent le chercheur spirituel : l'ascétisme n'est pas prôné dans le bouddhisme, mais la sécession affirmée d'avec le monde extérieur pousse l'ego à valoriser un engagement sans cesse plus manifeste, plus présent, voire plus spectaculaire : ne juge-t-on pas, dans beaucoup de dojos, la progression spirituelle à la présence constante, voire à l'activisme dans la prise de responsabilité ? Le dojo peut aussi devenir un espace de repli, un lieu d'oubli du monde, alors qu'il faudrait être constamment vigilant et dans la présence au monde. Pire encore : de la désappropriation du monde certains pensent que peuvent naître la découverte et la libération de l'ego.
Mais il n'y a pas d'autre monde, il n'y a pas d'outre-monde.