Voici une définition ayurvédique du mental, je la trouve assez près de la définition bouddhiste, à moin que je ne me trompe
La nature du mental
En Ayurvéda notre mental ou conscience de base en général (et en Sankhya sur laquelle elle s’appuie), s’appelle ‘antahkarana’ ou ‘organe intérieur’. Il possède trois niveaux de base tels que la raison (buddhi), l’égo (ahankara) et les émotions (manas). C’est l’organe de base par lequel les organes sensoriel et moteur se développent. C’est une entité organique fonctionnant selon certaines lois et possédant de bons et mauvais usages, tout comme n’importe quel autre outil ou véhicule. Ses différents statuts ou niveaux de fonctionnement se développent graduellement et se différencient à travers le processus de la création et de l’évolution cosmique. Afin de comprendre l’approche philosophique du Yoga et de l’Ayurvéda, nous devons apprendre à connaître la nature et le fonctionnement du mental.
Introduction
Le mental (antahkarana) est considéré comme étant de nature atomique (anutva). En fait, il est l’atome de base ou l’élément premier de toute création. Toute création s’appuie sur lui et se manifeste par le mental en tant qu’instrument essentiel. Le mental est la matière principale ou le composant de l’univers. Tout dans la nature fonctionne grâce au mental qui est son premier résultat et la source de ses lois.
Parce que le mental possède une nature atomique, nous pouvons seulement nous concentrer sur une pensée ou sur une perception à la fois. Notre conscience possède la nature d’un point. Cela nous permet de la diriger dans des directions spécifiques. En même temps, cela nous donne un esprit étroit et cela nous attache à certains points de vue.
Bien que le mental soit de nature atomique, il peut quand même se répandre dans le corps entier, de même qu’une pointe d’huile de bois de santal peut répandre son parfum dans le corps entier. De cette manière, il peut non seulement se concentrer sur différentes parties du corps mais il peut également le motiver dans sa totalité. De même, il peut se répandre dans tout notre champ de perception.
Le mental est également instable ou constamment changeant (chala), parce qu’il est non seulement un point dans l’espace mais également un point dans le temps. Notre monologue intérieur n’est rien d’autre qu’une série rapide de défilement de points d’activités mentales. En fait, le mental est le point principal sur lequel les concepts de temps et d’espace sont construits, comme la pointe du crayon de l’artiste.
Ainsi, le mental n’est qu’une série de pensées ou d’actions mentales, qui ne sont jamais les mêmes un seul instant. Par un rapide changement de points de concentration, nous sommes à même de nous former une idée sur les objets que nous voyons ou contemplons.
Le mental est également de nature subtile (sukshma), parce qu’il est la forme la plus subtile de la matière. Par conséquent, il est difficile de le voir et cela demande beaucoup d’attention pour pouvoir l’observer objectivement.
De plus, le mental est très sensible. C’est l’organe de sensibilité à l’origine de tous les autres. Il est semblable à un relais entre l’extérieur et l’intérieur par lequel l’information arrive et l’action repart. Par conséquent, le mental peut être facilement perturbé et troublé, excité, déprimé ou distrait. Il réagit souvent de façon excessive aux impressions momentanées. Il transfert constamment des informations et de l’énergie.
En tant qu’organe agissant comme médiateur entre l’extérieur et l’intérieur, le mental possède également une nature dualiste. Le mental se déplace entre les opposés et est de ce fait enclin à l’ambivalence. Il est capable de nombreux points de vue différents d’un côté ou de l’autre. Il peut facilement rester piégé dans des idées contraires, aller d’un extrême à l’autre ou devenir victime de sa propre tendance au retournement.
Comme le mental est de nature volatile, il est difficile à saisir et difficile à contrôler. Il possède sa propre nature et son propre mouvement, qu’il a tendance à imprimer en nous et il a tendance à nous rendre vulnérable. En effet, il n’existe rien de plus difficile que le contrôle du mental. La vie humaine n’est rien d’autre qu’une lutte pour contrôler le mental. Si nous y réussissons, nous avons tout réussi et nous avons accompli la chose la plus difficile de tout l’univers.
L’incapacité à contrôler le mental provoque de la douleur et est à l’origine du processus de maladie. Cependant, le contrôle du mental n’est pas l’imposition d’une idée ou de notre volonté sur lui, qui sont encore des produits de son domaine de perturbations. Cela est seulement possible par la paix de la conscience profonde. L’Ayurvéda a pour but d’harmoniser le corps et la force vitale pour faciliter le contrôle du mental.
EXPÉRIENCE PRATIQUE AVEC LE MENTAL
Nous pouvons examiner pour nous-mêmes, la nature et l’activité du mental. Prenez n’importe quel objet, un arbre, par exemple. Concentrez votre attention sur lui. Notez comment votre attention change d’instant en instant. Remarquez comment, avec une série de perceptions changeantes, vous vous représentez l’idée ou la forme totale de l’arbre. Essayez de soutenir votre attention sur un point de l’arbre. Remarquez comment celle-ci ne peut pas rester à un endroit précis.
Comme expérience supplémentaire, examinez vos émotions. Remarquez également leur nature changeante. Voyez comment les sympathies et les antipathies, l’amour et la haine sont liés. Ensuite examinez vos pensées. Regardez comment une pensée en suit une autre dans une succession rapide, dans une coulée compulsive et irrégulière. Finalement, examinez l’égo ou la pensée ‘je’, examinez comment elle est la racine de toutes les autres pensées et comment le mental est fondamentalement enfermé dans sa fonction.
Apprenez à utiliser votre mental comme un outil, développez diverses expériences et observations similaires, et de cette manière vous cesserez d’être victimes de cet instrument subtil.
http://www.atreya.com/ayurveda/spip.php?page=imprimer-base&id_article=38
avec metta
gigi
www.atreya.com