Il y a une réalité. Ainsi il y a quelque chose plutôt que rien. La causalité fondamentale à l’origine du réel est donc d’une puissance telle que celle-ci surpasse le néant. L’alternative entre la vacuité et l’existence aboutit grâce à cette puissance causale à la réalité. Cette puissance ne peut être que sans limite pour que la résultante du conflit entre le néant et l’existence soit le réel.
Cette puissance est telle que la causalité fondamentale est aussi cause d’elle-même. Elle est sa propre origine: elle se cause elle-même étant donc aussi conséquence d’elle-même. Elle est « parent » et « enfant » simultanément.
La matière première de cette causalité infinie est inhérente à son absence de limite: à cause infinie correspond une conséquence infinie; la cause porte infiniment à conséquence. C'est-à-dire que son potentiel à générer de l’existence est aussi infini. Elle est ainsi également infiniment contradictoire à elle-même ce qui génère un goulot d’étranglement lui aussi infini.
Cela implique que tout ne peut pas être concret malgré l’infinie de la puissance causale.
La potentialité est infinie. Le concret est limité. La réalité ne peut pas être une et immuable mais multiple et changeante continuellement dans un renouvellement perpétuel.
La réalité est la résultante de la concrétisation dynamique du compromis entre les potentialités.
L’on peut considérer une infinité de potentialités composant le champ des possibles. Chaque potentialité exerce une pression à se réaliser. Certaines sont antagonistes voire incompatibles. D’autres sont compatibles voire s’impliquent mutuellement.
L’ensemble des pressions à se réaliser constitue une pression globale qui est un compromis entre toutes les potentialités. Selon la pression globale, une concrétisation s’effectue et il en résulte une réalité concrète. La réalité concrète et le champ des possibles forment le réel. La réalité concrète affecte la propension de chaque potentialité à se réaliser; ainsi, la nature du réel implique une pression globale différente de celle inhérente au seul compromis entre toutes les potentialités; une concrétisation différente en est le corollaire; le réel est donc aussi différent: un dynamisme existe.
Il y a une infinité de catégories de potentialité. Toutes les formes concrètes pourraient potentiellement exister. Seule la résultante existe: le dynamisme universel la renouvelle sans cesse.
Il y a deux catégories majeures qui chaperonnent toutes les autres, le bien et le mal. La dualité entre celles-ci confère son sens à l’univers, son « esprit ».
Potentiellement, l’univers pourrait aussi bien être totalement bon ou totalement mauvais mais, comme toute les potentialités, celle du bien et celle du mal sont en conflit pour se concrétiser.
Et la résultante est celle de ce conflit entre l’infiniment bien potentiel et l’infiniment mal potentiel. La réalité par toutes ses formes correspond à ce conflit et la vie que l’on constate est le paroxysme de cette lutte dans lequel tant la cause mauvaise que la cause bonne s’efforce de vaincre. La réalité toute entière est ce champ de bataille où tout est acteur, où tout participe et où l’infini s’efforce de se déverser dans une croissance acharnée de chacune des potentialités.
(De la réalité, de ses fondements et de sa nature. Brouillon n°1)
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La modération
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