incertitudes et pratique du zen

Bonsoir à tous,

je suis dans une situation étrange actuellement, mais que vous avez certainement tous connus.
Les problèmes que j'évoquais récemment et sans rentrer trop dans le détail, se sont "dissout" , je ne dirais pas "résolu".
Mais plutôt comme le disait graf durckeim : le zen ne résout pas les problème il les dissout.

Je suis par contre maintenant dans une situation oh combien inconfortable!
Celle que tout le monde connaît souvent dans sa vie. J'attends une réponse concernant ma carrière professionnelle, et je suis dans l'incertitude, le doute, de savoir si elle sera favorable ou non.
Alors , depuis quelques jours, j'essaie de "lâcher prise" de me dire qu'a partir de maintenant cela ne dépend plus de moi, qu'au moment où il le fallait j'ai fais de mon mieux.
A présent, j'essaie de ne pas m'accrocher à telle ou telle réponse qui pourrait m'être donné.
Mais cela n'est pas évident, car c'est une chose que je souhaite vraiment beaucoup.
Et justement, pouvoir "lâcher" la dessus, "lâcher" sur ce qui ne dépend pas de moi, et que je ne peux contrôler, n'est pas une chose évidente et simple du tout.
Et que cela concerne un choix professionnel , l'annonce d'une maladie, d'un trouble quelqu'il soit, de la perte d'un être cher, d'une séparation ou peut importe ce que c'est, le changement , et ce changement sur lequel on ne peux plus agir, que l'on aient pu agir à un moment dessus ou parfois pas du tout, et puis d'un coup! paf!
plus aucun contrôle ne dépend de nous, on ne décide plus rien.
pour moi, cette situation est très inconfortable.
je pense aussi à une amie que j'ai et qui est entrain de perdre la vue, qui sait qu'elle va finir par ne plus voir du tout, et qui de la même façon, ne peut rien faire contre cela...
Que lui dire? finalement ce sont les "pertes" "les deuils" de la vie , mais est si facile de dire à une personne où de se dire à soi même qu'il faut "accepter tout ce qui vient"?
mais finalement, le fait de s'accrocher et s'accrocher encore à une chose qui nous est incontrôlable, n'est ce pas encore lui donner plus de pouvoir sur nous?
alors il me reste peut être à m'asseoir sur mon zafu , et vous souhaiter une belle fin de soirée....
merci pour vos réactions prochaines et vos partages...

Bonsoir,

effectivement, la situation doit être difficile à gérer, et il doit être compliqué de rester "observateur" à toutes les émotions qu'elle dégage. (je suis un peu dans la même situation, l'impression que la tête est plus que pleine!!).

Je pense en effet que de s'accrocher à une chose qui nous est incontrôlable lui donne beaucoup plus de pouvoir et d'importance.... c'est pour cela que pour moi, il faut rester fidèle à la pratique du zazen, du détachement, pour toutes les raisons qu'on lui connait.

Courage

Bonsoir,
Oui çà peut laisser perplexe et force est de constater un sentiment de remise en question, d'ailleurs c'est en constatant la souffrance du monde et d'autrui, que Bouddha a pris le chemin qu'on lui connaît.
Bon courage, Fleur de Cerisier, eh oui, se poser un peu calme l'esprit, après tout dépend de l'entraînement de chacun à ce calme, pour cela je crois qu'il est tout aussi important de s'asseoir quand justement tout semble serein dans notre proche environnement.

Comme le dit souvent Brad Warner, se tordre les mains devant une situation n'y change pas grand-chose...

bonjour à vous et merci pour vos réponses.

a Kaikan : oui je pense que tu as bien saisis les choses, j'essaie de me "contrôler" et de me dire que je dois rester calme et centrée face aux boulversements, or il est peut être parfois normale de réagir par l'anxiété dans l'attente d'un résultat, ou bien de se sentir triste en angoissée lorsqu'on est face à un problème de santé qui survient soudain dans notre vie.
d'ailleurs cette fausse compréhension de la pratique, le fait de rester calme ,centrée, n'est elle pas une façon de nier les émotions et sentiments difficiles qui sont parfois normaux face à telle ou telle situation?
je te remercie kaikan pour ton message, je pense que j'étais encore sur quelque chose d'erroné par rapport à la pratique, enfin peut être pas tant que cela.
je me suis rendue compte à quel point je cherchais le contrôle d'une situation sur laquelle je n'ai aucune prise, et finalement j'ai peut être plus observée la situation que ce que je pensais...
merci à vous

Il y a aussi peut être un moment où on se rend compte qu'en fait on ne contrôle rien du tout, jamais. Ca peut être assez libérateur et un peu flippant au début.

Bonsoir Fleur de cerisier

Fleurdecerisier; "...le fait de rester calme ,centrée, n'est-ce pas une façon de nier les émotions et sentiments difficiles qui sont parfois normaux face à telle ou telle situation?"

Comme tu dis, ce sont des réactions normales face à telle ou telle situation. Mais l'attention çà se nourrit et ces réactions "normales", même si il est naturel quelles viennent peuvent être gérer.

Etre attentif et observer permet de ne pas entretenir des pensées trop réactives ou de retenir des gestes trop réactifs.
Lorsque cela arrive, pour ma part, je suis attentif, j'observe et je me rend compte alors des résistances du Moi(son orgueil, ses craintes...).Donc je crois que c'est le contraire de nier là.

Pour le boulot çà m'est arrivé en septembre, et c'est vrai que cela peut nous mettre dans des situations inconfortables même inquiétantes.Ce que je me dis; je fais confiance, non pas dans le sens où tout va se passer comme je le souhaite, mais plutôt dans le sens où quoi qu'il arrive au moment où il faudra agir, confiance j'agirai. (D'ailleurs, c'est beaucoup dans ses situations que l'on ne souhaite pas que l'on se voit différemment que l'on se découvre et que l'on gagne en confiance )