Les dérives de la personnalité : La paranoïa.
- La personnalité paranoïaque est composée de quatre traits principaux:
- L'hypertrophie du moi : cette surestimation de soi-même est au centre de la personnalité paranoïaque. Elle entraîne la mégalomanie, l'orgueil, le mépris des autres, la vanité parfois cachée derrière une fausse modestie superficielle. L'une des caractéristiques de la personnalité paranoïaque c'est le sentiment d'avoir raison contre le monde entier.
- La psychorigidité : le paranoïaque est incapable de se remettre en cause, de se plier à une discipline collective. Il a toujours raison et est autoritaire. Cette inadaptation sociale fait qu'il finit souvent par s'isoler et à privilégier les apprentissages autodidactes.
- La méfiance et la suspicion : le paranoïaque pense que les autres cherchent à le tromper car ils sont jaloux de sa supériorité. Il se sent en permanence entouré de personnes envieuses et malintentionnées. Du coup, il est susceptible et toujours sur ses gardes.
- La fausseté du jugement : le paranoïaque suit sa propre logique, laquelle est basée sur une série d'interprétations fausses mais dont il est absolument convaincu. Il cherche d'ailleurs souvent à imposer ses opinions de manière tyrannique et intolérante à ses proches.
Les délires paranoïaques sont très construits et peuvent parfois être convaincants. En dehors des thèmes sur lesquels il délire, le paranoïaque peut tenir des propos tout à fait cohérents. Mais les moments délirants sont bien du registre des psychoses, c’est à dire de troubles où l’individu a perdu tout contact avec la réalité et n’a donc pas conscience de souffrir d’un trouble mental.
Le délire d'interprétation
Ce délire n'est pas centré qu'autour d'une seule idée mais de plusieurs. En effet, il s’enrichit progressivement et le sujet se sent de plus en plus persécuté. Les complots présumés sont d'abord professionnels puis également familiaux. Finalement, tout fait nouveau est interprété comme ayant une signification dans ce délire de persécution.
Sûr de son bon droit et de son jugement, le paranoïaque est enfermé dans ses convictions.
Le goût pour la procédure
Les signes : Rigide et autoritaire, il est imperméable à l'argumentation d'autrui. Et, lorsque l'on tente de lui prouver qu'il a tort, ou pire, s'il est contredit ou débouté, qui plus est devant un tiers, sa rancune sera tenace. Par ailleurs, il entre facilement dans ce que les psychiatres appellent "le délire de revendication" : il intente des procès, inonde les administrations de lettres recommandées, ses voisins de lettres de menace, bref réclame justice. Et, dans la mesure où son intelligence est en général intacte, son argumentation s'appuiera sur un raisonnement d'apparence logique et volontiers nourri par des textes de loi.
De toute façon, le paranoïaque ne croit pas avoir de difficultés. En effet, le propre de ce trouble - et ce qui en fait sa complexité - est que l'individu croit fermement avoir raison. «La personnalité paranoïde ne perçoit pas que ses comportements l'aliènent des autres, explique le psychologue Claude Bélanger. Elle est constamment dans le: ce n’est pas moi, c'est les autres.»