Il est important, (je le pense sincèrement) de se méfier de toute personne se prétendant parfaite et de penser que celui qui dit : « Je suis un peu fou » a quand même le mérite de présenter une certaine lucidité.
Il est aussi important de comprendre que tous les intervenants sur ce forum, essaient plus ou mois habilement ou maladroitement d’exprimer ce qu’ils n’ont bien souvent jamais pu dire. Parfois, le desserrage de ceinture (que l’on me pardonne la trivialité de l’expression), se fait de façon un peu sauvage ou disons en rupture avec la bienséance ; mais si l’intention est « un désir de vérité » (Nishijima traduit ainsi Bodaïshin ce qui me parait un peu osé mais compréhensible), alors, en tant que moine, (en mon âme et conscience) je dois manifester la patience (ninniku en jap. kshanti en skt), afin d’aider (dans les limites de mes moyens) à ce qu’un peu de clarté se manifeste.
Au sujet des jeunes philosophes.
Se dire chercheur de Vérité et utiliser les débats uniquement pour imposer ses propres dogmes, se montrer arrogant et méprisant dans ses critiques envers les autres, ne supporter aucun avis contraire sans se hérisser et répliquer sauvagement, essayer de se faire valoir en tant que penseur par des artifices soutenus par de longues phrases obscures et souvent inintelligibles .
Agresser avec véhémence sitôt que les subterfuges ont été découverts, accuser sans vergogne les interlocuteurs en les dénigrant. Est-ce vraiment, actuellement, tout ce que l’on peut attendre des jeunes philosophes ?
Si c’est le cas il faut leur conseiller de s’asseoir seulement, de poser leur lourde tête de côté et de respirer calmement en lâchant arrogance, dogmatisme et hypocrisie. Mais souvent la nuque est raide, et la plupart du temps incliner la tête est un exercice difficile voire impossible.
Ne leur jetons pas la pierre, mais soyons fermes pour leur dire :"Nous n’avons aucune intention de partager ni vos doutes ni vos certitudes fallacieuses"
Abandonner le corps et l’esprit n’est pas un jeu philosophique ou une tournure de langage.
Ne gâchons pas l’instant présent…
Bon zazen…