Peut-on se fier à ses sentiments ?

Peux-t-on se fier à ses sentiments ?

Le Bouddhisme a-t-il un regard spécifique sur cette question ?

Fa

Dans un premier temps, tout ne provoque-t-il pas un sentiment? Une odeur nous émeut, un son, une conversation... Le sentiment, comme prolongement de la sensation, est forcément là. Qu'on veuille ou non s'y fier, on ne peut que partir de son existence. Puis prolonger avec sa disparition ou son atténuation, en étant attentif à son impermanence.

Je ne sais pas si mon intervention peut aider, mais je crois que c'est en cela que le zen m'a permis d'évoluer : ne plus se poser la question de "dois-je m'y fier ou non?" mais donner son énergie à l'attention. "Que je doive ou non m'y fier" vient après et disparaît finalement devant la tâche immense et passionnante de la réception de ses sentiments.

Si la table m'apparaît rouge, explorer cette couleur est une aventure fascinante (ok, admirer une table n'est peut-être pas si fascinant, ce sont bien là les limites de mon petit exemple...). Se demander : "est-elle vraiment rouge?" et chercher ailleurs que dans les informations présentes ici et là m'apparaît maintenant comme un égarement.

Fenrir a écrit: Se demander : "est-elle vraiment rouge?" et chercher ailleurs que dans les informations présentes ici et là m'apparaît maintenant comme un égarement.

Un égarement, le mot est trop fort ; ça peut être amusant et même intéressant. Mais ça n'empêche pas la table d'être rouge

Si on est dans l'échange avec une personne, effectivement, la table n'est pas rouge pour tout le monde, ou pas rouge de la même façon pour tous.

Mais si on est seul, ne doit-on pas d'abord se fier à sa perception, pour ensuite la partager avec celles des autres et progresser ainsi?

C'est une vraie question...

J'ai tendance à le vivre comme ça : "il y a du rouge qui apparaît" , pensant que ça laisse beaucoup d'ouverture et prend en compte le fait que le "rouge" soit une rencontre entre mon corps et la table. Qu'il n'est pas immuable ni universel. En somme, le doute et le relativisme viennent après la sensation du "rouge", mais je me fie à la sensation.

Ce qui, élargi aux sentiments, me fait penser : "il y a en moi confiance en cette personne, en ce maître" et je ne doute pas de la réalité du percept puisqu'il est là. Je doute de sa véracité, je sais que cela peut changer, ou qu'un autre ne pensera de même. Je peux me méfier d'un sentiment, mais je ne peux que me fier à son explosion ici-et-maintenant quand une rencontre crée indubitablement ce sentiment.

En fait, en zazen, on dit souvent qu'on laisse entrer et sortir les pensées, mais qu'on ne leur sert pas le thé, qu'on ne les retient pas. Où situer ce "je-ne-retiens-pas"? Si je crois au rouge de la table ou à ma confiance en un maître, est-ce le retenir? Peut-on approfondir la méditation en ne se fiant pas au "rouge" ou au "sentiment de confiance", en ne le nommant pas?

Nos sentiments nous trompent rarement. Mais ils sont parfois tellement subtils qu'on ne les écoute pas forcément. N'oublions jamais que si la vie est belle, c'est grace aux sentiments.

Je pense qu'il vaut mieux se fier à l'inspire/expire qu'à ses sentiments.

Bonjour,

Sinon, il y'a une faute d'orthographe dans le titre du fil : ce n'est pas "peux-t-on ?", c'est "peut-on ?" : "Peut-on se fier à ses sentiments ?"

Petite leçon trouvée sur le web :

On prononce le T parce que "peut" finit comme ça. On met un trait d'union parce que c'est un sujet inversé, comme dans toute interrogative simple.
En revanche, on ajoute un T et des traits d'union avant et après quand le verbe finit par une voyelle et que la prononciation serait disgracieuse :

"Chante-t-on ?"

https://fr.answers.yahoo.com/question/index?qid=20100714043344AAAmOeJ

Merci Fred.
C'est vrai que l’orthographe est de moins en moins respectée.
J'ai corrigé le titre.  
Du coup j'ai pensé à la chanson de Maurice Chevalier : "Elle avait des tout petits petons, Valentine, Valentine." Car finalement les "peut-on" c'est important.

zanshin a écrit:J'ai corrigé le titre.

Merci zanshin

@Fred
Bonjour,
Je me suis fiée au sentiment que je devais le faire.

Si tu ne t'étais pas fiée à ce sentiment, tu ne l'aurais tout simplement pas fait.



On progresse, on progresse

Bonsoir Fred,
Je me suis fiée au sentiment que si tu écris : "Si tu ne t'étais pas fiée" avec un e à la fin c'est qu'il doit y avoir une conjugaison au féminin du verbe se fier.
J'ai fait une recherche et effectivement il y a une conjugaison au féminin, par conséquent j'ai corrigé sur mon message précédent en ajoutant un "e" .
Merci Fred.
Je continue à progresser...