"Ces temps derniers, une tendance mauvaise s'est développée chez certains adeptes du zen qui considèrent la maladie comme une guérison. Comme ils n'ont jamais eu de satori de leur vie, ils le considèrent comme une construction surajoutée, un moyen de séduction, quelque chose de tout à fait secondaire dans le zen, appartenant à sa périphérie et non à son centre. Comme de tels maîtres n'ont jamais eu l'expérience d'un satori, ils se refusent à croire ceux qui sont réellement passés par cette expérience. Ce qu'ils cherchent, c'est réaliser le simple vide, où il n'y a aucune vie, aucune sorte d'élément noétique - c'est à dire un état de "rien" qu'ils considèrent comme quelque chose d'éternellement en dehors des limitations du temps. Afin d'atteindre cet état de vide parfait et insondable, ils consomment un certain nombre de bols de riz chaque jour et passent leur temps à rester assis tranquilles et inertes. Ils pensent que c'est cela que signifie atteindre la paix absolue... C'est pitié qu'ils soient complètement ignorant de l'occasion qui déclenche une explosion soudaine de connaissance intuitive dans l'esprit !"
Ce texte est tiré de "essais sur le bouddhisme zen" de DT Suzuki, tome 2, (signification du satori dans le zen).
Bien que datant du XIIème siècle, cette lettre est toujours d'actualité. On ne compte pas le nombre d'adeptes et "maîtres" zen, en France qui se comportent comme si le satori et l'esprit d'investigation qui l'a précédé n'avait aucune importance. Certains s'expriment comme s'il avaient déjà ce satori et qu'ils n'ont, de fait, rien à chercher, rien à faire de spécial. Quand on leur dit qu'ils n'ont pas eu le satori, ils répondent que personne ne l'a eu puisque le satori n'appartient à personne. Voilà un discours on ne peut plus creux. S'ils s'en tenait à une simple opinion personnelle non diffusée sur un forum public, je fermerai ma gueule. Mais je ne peux pas laisser dire cela car cela est une dérive du zen, une maladie grave et qui touche trop de monde.
Ce texte est tiré de "essais sur le bouddhisme zen" de DT Suzuki, tome 2, (signification du satori dans le zen).
Bien que datant du XIIème siècle, cette lettre est toujours d'actualité. On ne compte pas le nombre d'adeptes et "maîtres" zen, en France qui se comportent comme si le satori et l'esprit d'investigation qui l'a précédé n'avait aucune importance. Certains s'expriment comme s'il avaient déjà ce satori et qu'ils n'ont, de fait, rien à chercher, rien à faire de spécial. Quand on leur dit qu'ils n'ont pas eu le satori, ils répondent que personne ne l'a eu puisque le satori n'appartient à personne. Voilà un discours on ne peut plus creux. S'ils s'en tenait à une simple opinion personnelle non diffusée sur un forum public, je fermerai ma gueule. Mais je ne peux pas laisser dire cela car cela est une dérive du zen, une maladie grave et qui touche trop de monde.