Lettre de Taiso Eka (2° Patriarche)
(lettre qui, dans le Traité de Bodhidharma, suit le Traité des deux accès)
Grâce à la méditation (dhyana) assise, vous finirez à coup sûr par percevoir votre nature originelle.
(Cependant) même si vous concentrez et purifiez votre esprit,
La pensée qui a surgi, ne fût-ce qu'un instant, vous entrainera (de nouveau) dans la transmigration.
La mémoire ne peut évoquer qu'une vie dépravée
Même si vous recherchez le Dharma et réfléchissez, vous ne pouvez échapper au karma.
De plus en plus souillé par la transmigration, l'esprit a beaucoup de peine à atteindre l'Ultime.
Le Sage, en entendant les huit mots, s'éveilla soudain au Principe,
Il réalisa pour la première fois combien avaient été vaines ses six années de pratique ascétique.
Le monde entier est rempli de créatures démoniaques
Qui crient vainement, se lançant dans des discussions absurdes.
Elles épiloguent sur les remèdes, mais sont incapables de guérir une seule maladie.
(En fait) tout est calme, foncièrement dépourvu de caractères spécifiques.
(Dans ces conditions) comment bien et mal, vrai ou faux pourraient-ils exister ?
La naissance elle-même est non-naissance, l'extinction elle-même est non-extinction,
Le mouvement est non-mouvement, la concentration non-concentration.
Source du texte : Les maitres zen.