Il est important d'admettre que, dans la Bouddhisme, notre conscience (vijñāna) est considérée seulement comme un skandha et n'est donc pas l'instrument parfait, fiable et idéal que chacun s'imagine posséder. Ce n'est d'ailleurs qu'un élément constitutif de notre personnalité c'est-à-dire de l’ego. Ce vijñāna évolue sans cesse et est donc sujet à l’impermanence.
Lorsque nous faisons zazen, on est concentré sur la posture mais c'est en fait sur une représentation mentale de la posture. Nous ne sommes pas concentrés sur le corps mais sur une image du corps. D'ailleurs certains sont surpris quand le "chargé du kyosaku" rectifie leur posture en les poussant un peu en avant ou sur le côté, ou bien en leur appuyant sur les épaules pour les faire descendre un peu.
On fait donc souvent des interprétations erronées au sujet du corps, et parfois c'est le corps en zazen qui nous avertit que nous faisons fausse route en rectifiant spontanément les mauvaises appréciations.
Si nous avons autant de difficultés avec notre corps qui est l'objet le plus proche de nous, alors nous pouvons légitimement mettre en doute nos certitudes en ce qui concerne ce qui nous est éloigné.
Tous les progrès technologiques et scientifiques de l'humanité sont émaillés d'erreurs inimaginables. La pratique de zazen nous ouvre les yeux sur la faiblesse de nos possibilités de perception en ce qui concerne l'univers manifesté.