KU (la vacuité) et l’interdépendance.
Dans le bouddhisme, il y a l’enseignement de sunyata.
Selon le bouddhisme, tout est en essence vacuité (shûnyatâ ou śūnyatā).
Shûnyatâ ne signifie pas « vide ». C'est un mot plutôt difficile à comprendre et à définir. C'est souvent traduit par « vacuité ». Une meilleure définition serait plutôt « existence sans noumène ». Donc « Interdépendance », ce qui signifie que toute chose dépend des autres pour exister. Tout est par nature interdépendant et donc vide d'existence propre.
C’est une notion caractéristique du bouddhisme Mahâyâna. Ce n’est ni du nihilisme ni une approche dualiste mais le développement ultime de la notion de non-soi (anâtma).
Selon la thèse de la vacuité, les phénomènes se définissent non pas par une "nature propre", une chose en soi qui leur appartiendrait en propre, mais uniquement par l'ensemble des rapports qu'ils ont entre eux.
Nul phénomène ne peut exister indépendamment du reste de l’univers.
Le monde de la vérité relative (des phénomènes) et le monde de la vérité absolue (sûnyatâ) n’existent pas séparément, ils sont parfaitement entrelacés et indissociables. Il n’y a donc rien à saisir ou rejeter ni à fuir quoi que ce soit. Chaque existence est manifestation de la Nature-de-Bouddha.
Dans le sujet : Le concept d'éternité, (peut-on concevoir ce qui est éternel ?)
On peut voir dans le message de zanshin :
zanshin a écrit:https://zen-et-nous.1fr1.net/t2116-le-concept-d-eternite-peut-on-concevoir-ce-qui-est-eternel#37548
(...)
D'après Matthieu Ricard :
« La vacuité n'est ni le néant ni un espace vide distinct des phénomènes ou extérieur à eux. C'est la nature même des phénomènes. Et c'est pour cela qu'un texte fondamental du bouddhisme, le Soûtra du Cœur, dit : "La vacuité est forme et la forme est vacuité". D'un point de vue absolu, le monde n'a pas d'existence réelle ou concrète. Donc, l'aspect relatif, c'est le monde phénoménal, et l'aspect absolu, c'est la vacuité. […] Les phénomènes surgissent d'un processus d'interdépendance de causes et de conditions, mais rien n'existe en soi ni par soi. La contemplation directe de la vérité absolue transcende tout concept intellectuel, toute dualité entre sujet et objet. »
A la suite de ce message, zanshin a reçu un message de tangolinos que ce dernier demandait de publier. Il disait :
La réponse de zanshin a ètè de refuser de publier cette vue erronée.tango a écrit:Matthieu Ricard a écrit: ‘’rien n'existe en soi ni par soi.’’
Pour éviter toute confusion, il aurait du écrire: ‘’rien n’existe qu’en soi, ni que par soi.’’
La réplique de tangolinos:
- L’erreur est humaine et ni Mathieu, ni moi, ni toi, ni n'importe quel humain, ne peut prétendre échapper à certaines erreurs telles que des maladresses de diction. (sous-entendu Ricard se trompe, je persiste à le dire.)
La réponse de zanshin est grosso-modo :
- Matthieu Ricard ne donne pas une impression personnelle, un avis qui lui est propre, mais ce que disent tous les Bouddhistes depuis des millénaires. Toi tu donnes une opinion personnelle.
J’ai décidé d’accéder quand même au désir de tangolinos de faire connaître son opinion personnelle.
Premièrement parce que c'est un moyen d'approfondir ce qu'est une vue erronée.
Deuxièmement afin qu’il puisse voir où il se trompe et comment son opinion va à l’encontre de toute la doctrine bouddhiste d’une part et d’autre part de toute logique.
L’interdépendance n’est pas un dogme mais une constatation logique de l’observation des phénomènes de l’univers.
Donc écrire :
C’est rejeter le bouddhisme de façon claire.Matthieu Ricard a écrit: ‘’rien n'existe en soi ni par soi.’’ Pour éviter toute confusion, il aurait du écrire: ‘’rien n’existe qu’en soi, ni que par soi.’’
Donc la question se pose : qu’elle est la raison de la présence de tangolinos sur ce forum. Il semblerait qu’il nous veuille du bien en cherchant à nous inciter à repenser tout le bouddhisme suivant sa façon à lui en s’appuyant sur ce « moment » grâce auquel il aurait tout compris.
Par conséquent la démarche de tangolinos ne serait pas autre chose qu’un désir de nous aider.
Pourtant il semble bien que tous ses interlocuteurs sur le forum n’aient aucunement l’intention de changer la version officielle du bouddhisme par la version tangoliniesque. Cela lui a maintes fois été répété.
Finalement il nous aide à pratiquer ninniku (kshanti ; la patience, la tolérance)
Quoi qu'il en soit ce sujet n'a pour but que de clarifier la notion de śūnyatā c'est-à-dire Ku en japonais.
Notre nature originelle est Ku. C'est-à-dire que c'est la Nature-de-Bouddha, et cela est valable pour tous les êtres.
Cette notion liée à l'interdépendance n'est pas toujours comprise facilement. Ce sujet est une occasion de développer notre compréhension de cet aspect fondamental du Bouddhisme.