Je vous mets ici quelques extraits de la préface du dernier livre de Brad Warner.
Brad Warner a écrit:
Nous sommes passés très près de perdre Dôgen. (...) J'ai longtemps cru que ses enseignements avaient fait partie, depuis huit cents ans, des bases philosophiques de la société japonaise, et que nous, Occidentaux, commencions tout juste à en entendre parler.
Ce n'est pas le cas. Pendant les premiers sept siècles, presque personne ne connaissait ses écrits (...). Ce n'est qu'au XVIII° siècle qu'on commença de s'y intéresser un peu. Mais il fallut la Restauration Meiji, dans la seconde moitié du XVIII° siècle pour que l'intérêt se développe.
Jusque là, il restait si peu d'exemplaires de ses écrits qu'ils auraient pu être perdus à jamais.
(...)
Les oeuvres de Dôgen étaient inconnues à l'exception de ses étudiants, de son vivant. Est-ce que vingt personnes auront lu le Shôbôgenzô du vivant de Dôgen? Cinquante? Peut-être. Peuuuuuuuut-être. Davantage? On peut en douter.
Je ne prétends pas avoir le dernier mot sur Dôgen. Loin de là. Tout au long, (...) je vous encourage à aller voir plus loin que ce que je vous donne ici. (...) L'oeuvre de Dôgen est d'une beauté et d'une profondeur auquelles ce livre ne fait qu'allusion.
Avec ce livre et quelques autres, j'espère apporter les idées de Dôgen à un plus large public que ce qu'ils ont eu jusqu'ici. Sa philosophie ne devrait pas être un domaine que quelques universitaires et religieux délirants se réservent. Les commentaires sur son oeuvre ne devraient pas être ensevelis sous tellement de mots-clef hyper-savants qu'il vous faille vous arrêter à tous les trois mots pour consulter un dictionnaire. La matière en est bien trop importante. Il faut qu'elle soit exposée.
Dôgen nous montre une nouvelle et meilleure façon de nous comprendre nous mêmes ainsi que le monde dans lequel nous vivons. Il nous montre, en fait, que la façon dont nous envisageons les choses depuis plusieurs siècles confine à la démence. Il nous permet de devenir sains d'esprit.