Zen et nous

Le zen, sa pratique, ses textes, la méditation, le bouddhisme, zazen, mu

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    Patrick Malle : s'accorder en zazen

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    Patrick Malle : s'accorder en zazen Empty Patrick Malle : s'accorder en zazen

    Message par AncestraL Jeu 1 Mar 2018 - 9:33

    https://dojohalluin.wordpress.com/2018/03/01/saccorder-en-zazen/

    S’accorder en Zazen
    Publié le 1 mars 2018 par funzodojohalluin

    Ce texte relate les échanges qui ont lieu lors de l’initiation hebdomadaire de Zazen (Samedi et Jeudi).
    Au contraire de la disposition dans un dojo Soto les gens sont tournés les uns vers les autres pendant cette initiation, comme dans un dojo Rinzai.

    Cette initiation permet aux nouveaux venus de découvrir ce qu’est zazen, aux pratiquants habituels de questionner leur pratique.

    Les pratiquants qui connaissent un peu la pratique aident d’une façon très efficace les nouveaux venus..Une approche exigeante.

    La pratique de zazen débute avec Bouddha 500 ans avant J.-C. puis découle du bouddhisme Mahayana vers 250 av. J.-C. avec l’apparition de la notion de Bodhisattva qui met en valeur l’importance de la compassion, l’accession à la sagesse à travers le contact avec les autres et les objets qui nous entourent.

    Le Bodhisattva conçoit qu’il ne peut se réaliser qu’en aidant à la réalisation de tous.

    Zazen est un temps d’intimité avec soi-même et avec le monde. Pendant ce temps se crée l’unité entre l’individu et le monde. Il faut y passer un certain temps et adopter certaines attitudes plus stables pour y arriver.

    La posture de zazen est une attitude corporelle et mentale à la fois. Cette attitude aboutit à la liberté de chaque lieu qui participe de ce fait à la compréhension intime et globale des phénomènes.

    On peut dire que saisir par l’esprit aboutit à une compréhension de ce qui existe.
    Comprendre par le corps entier aboutit à une intuition globale de la situation.

    Pour obtenir cette liberté corporelle et mentale, certaines conditions doivent être soutenues :

    -110° entre le tronc et la cuisse (d’où la nécessité d’utiliser le zafu),

    -Liberté des courbes vertébrales,

    -Une simple attention est requise pour la verticalité de la posture,

    -Respiration thoraco-abdominale totale,

    Cette situation s’exprime dans différentes postures :

    Lotus complet :

    La posture la plus capable de se maintenir sans effort est celle du lotus complet. Elle n’est pas accessible d’emblée la plupart du temps. Pour de nombreuses personnes, se placer dans des postures plus faciles nécessite certaines adaptations et un surcroît de vigilance.

    En demi lotus : un pied sur la cuisse

    Quelques soient les postures, le bassin doit être plus haut que les genoux de manière à ce que la lordose lombaire soit respectée. Les travaux en médecine du travail ont défini que l’angle de plus grande liberté entre le tronc et la cuisse est de 110°. Ceci sous-entend que le bassin est plus haut que le genou

    Quart de lotus, un pied sur le mollet
    Ces postures ont leurs propres difficultés et ne peuvent se pratiquer simplement. Il faut donc des aides à la posture : nous en avons mis au point progressivement (bloc stable de polystyrène, couverture pliée…) Elles permettent une assise suffisante. Ordinairement, si ce matériel n’est pas utilisé, on ne peut pas s’asseoir sur le zafu.
    Le bloc de polystyrène sert à soulever le siège de manière à placer le talon sous les fesses en quart de lotus. Il est muni d’une « jupe » qui lui permet de ne pas glisser en arrière.
    Une couverture est nécessaire de ce fait pour le genou qui est placé au-dessus afin que le que la colonne lombaire ne creuse pas trop, le genou s’appuie sur quelque chose.
    Avec cette précaution, zazen est une posture naturelle la colonne vertébrale est verticale, les genoux contre le sol ou sur la couverture, le bassin roule vers l’avant, le dos légèrement arrondi.

    Il y a une interdépendance entre ces différentes parties corporelles. L’établissement de la posture dépend des ressources d’énergie de chacun., de son psychisme etc.

    Le groupe souligne que tenir la posture, ne pas laisser les pensées devenir envahissantes peut être difficile.

    Les pensées

    Plutôt que « laisser passer les pensées », expression habituellement utilisée, nous invitons à les laisser pénétrer, traverser le corps sans s’arrêter à la surface, aller jusqu’au « chaudron magique ». J’utilise l’expression « chaudron magique » un peu comme un terme alchimique : là où les énergies se transforment et prennent leur place dans la constitution de l’individu.

    Ainsi, l’information est-elle intégrée au plus profond de la réactivité. La prise de décision se fait « en connaissance » de la situation. Cette connaissance ne peut être intégrée que parce que les chemins sont ouverts et que la circulation y est fluide. La réaction à une situation est en adéquation à la fois avec l’individu et la situation vécue. Si une réplique appropriée, et rigoureuse, est nécessaire elle ne sera plus subie, mais « jouée » et constamment sous contrôle. Alors, une colère peut-elle être simulée, adroitement jouée, à des fins éducatives.

    Ainsi, zazen est-il le lieu de rencontre entre les phénomènes de la vie sociale et des conditions cosmiques.

    Le zazen dont nous parlons n’est pas un simple exercice de relaxation mais une mise en situation qui intègre le corps tout entier.

    La respiration

    La respiration passe par les basses côtes ; elle s’effectue naturellement par le nez. Elle mobilise le tronc tout entier . Se concentrer volontairement sur la respiration permet de revenir dans la méditation, mais la respiration doit être libre. Si elle devient volontaire longtemps, l’effet est inverse, le forçage peut arriver à un effet contraire à l’objectif primitif.

    Kin hin

    Après un temps de posture, kin-hin permet sur de se mobiliser tout en gardant la concentration . En se concentrant sur la marche et en coordonnant marche et respiration : un pied avance pendant l’inspiration, la jambe postérieure étant tendue, les mains solidement installées au bas du sternum.

    Le kyosaku

    Le bâton ou kyosaku est frappé de chaque côté entre le haut de l’épaule et la base du cou, le récipiendaire inclinant la tête sur le côté ; cette pratique demande précision et dextérité !

    Le zen Soto, tel qu’il est pratiqué ici, privilégie la méditation devant un mur, le mur renvoie du neutre, du vide et permet de devenir réceptif à tout ce qui a été dit, vécu dans la relation aux autres, au monde.

    Le fait d’être tourné vers l’extérieur indique que la préoccupation n’est pas interne entre les participants.

    Le Zen: une religion, une spiritualité, un art aussi…

    On a pu prononcer le mot « art » à propos de toute religion.

    Un art dans son acceptation la plus noble, qui ne se différencie pas de celui nécessaire à toute créativité.

    L’art correspond ici à « jouer de l’humain » comme on prendrait en main un instrument de musique. Jouer avec l’espoir de le faire sans fausse note le plus exactement possible. L’effort humain ne peut que « tendre vers » et c’est cet effort perçu qui nous touche particulièrement.

    Malheureusement l’homme se sent individuellement trop fragile, et délègue la puissance de sa pratique à des institutions qui en tirent un pouvoir non contrôlable.

    Transmission

    Il n’y a pas de comportement écrit, et même s’il nécessite pour la compréhension d’être démontré de façon vivante.

    La connaissance se transmet d’humain à humain…



    P.M.

      La date/heure actuelle est Ven 22 Nov 2024 - 17:30