J'aborde un sujet provoquant, que je formulerai volontairement de manière provocante et abrupte :
Peut-on péter pendant zazen ? (quand on est seul chez soi ou dans un dojo vide : s'il y a du monde autour, il est clair, je pense, que c'est fortement déconseillé)
Alors, présenter comme ça, on dirait bien une mauvaise blague enfantine, irrespectueuse, vulgaire. C'est pourtant une porte d'entrée qui peut être intéressante pour envisager plus globalement le rapport au corps en lien avec la pratique de la méditation assise, et le rapport à un sens du sacré, un sens plus religieux.
On connaît la réponse de Yunmen à la question: «Qu'est ce que Bouddha ?» : «-Un bâton à merde !». C'est un peu ce koan qui m'amène à oser poser la question sur ce forum.
Et aussi parce que l'expérience m'est arrivée récemment... J'ai très naturellement pété, sans me poser de questions, laissant mon corps être sans aucun jugement ; et ensuite, le train des pensées a démarré : gêne, sentiment d'avoir été irrespectueux vis-à-vis de mon zafu, questionnement sur le contrôle de soi et le lâcher-prise etc. Même en écrivant ce sujet, je ne peux m'empêcher d'être un peu gêné, ce qui me questionne beaucoup : y'aurait-il des sujets non pas tabous, mais trop triviaux et ridicules pour être abordés en lien avec zazen ? Parler de prout serait-il trop stupide ? Pourtant zazen, n'est-ce pas s'asseoir avec tout et tout accueillir ?
Ce qui m'amène à vous proposer de réfléchir ensemble à ce rapport au corps qu'on peut avoir pendant zazen : qu'importe les flatulences au final, les vraies questions sont ailleurs. A savoir :
--> Quel équilibre entre lâcher-prise et contrôle de soi ? C'est déjà ce qu'on expérimente entre le fait d'être ni trop tendu vers le haut , ni trop penché (posture juste). Considère-t-on alors que péter est une activité naturelle qu'il n'y a pas lieu de refouler, même en zazen, ou au contraire que la dignité et l'effort juste impliquent nécessairement une retenue respectueuse ?
Pour ma part, et le fait que j'évoque ici la question en est déjà le signe, je pense qu'on doit assez rapidement évincer la question : péter est naturel, et la gêne ou le rire bête que cela peut susciter est une crispation de l'esprit qu'il faut peut-être dépasser. Pour autant, pourrait-on imaginer un maître zen atteignant une profonde réalisation non pas en entendant un caillou taper contre un bambou, mais en entendant un autre moine lâcher un pet non loin de lui ? ...
--> Quelle place réserver à l'aspect sacré ou "sanctifié" du zafu, du dojo, de la pratique ? Quelle "politesse du corps" mettre en place, ou au contraire quelles normes doit-on dépasser ?
Les rites (saluer son zafu, saluer le monde en gassho), le respect, sont pour moi des modes de communications, des moyens et non des fins en soi. Ce sont les supports permettant d'exprimer l'intention juste, mais l'intention prévaut sur son mode d'expression ponctuel. S'il y a des choses qui, par respect de la collectivité, ne sont pas souhaitables en public, il n'y aurait aucune raison ni aucun manque de respect ou impolitesse à se comporter naturellement ; au contraire, se contraindre serait potentiellement un frein à la pratique et le signe que l'on ne dépasse pas des normes culturelles pas forcément justes, du moins lorsqu'on est seul.
Si vous trouvez ce sujet trop irrespectueux ou déplacé, je vous présente d'avance mes excuses. Ce n'est toutefois pas (uniquement ) une boutade, car je crois que cela soulève de vraies questions.
Peut-on péter pendant zazen ? (quand on est seul chez soi ou dans un dojo vide : s'il y a du monde autour, il est clair, je pense, que c'est fortement déconseillé)
Alors, présenter comme ça, on dirait bien une mauvaise blague enfantine, irrespectueuse, vulgaire. C'est pourtant une porte d'entrée qui peut être intéressante pour envisager plus globalement le rapport au corps en lien avec la pratique de la méditation assise, et le rapport à un sens du sacré, un sens plus religieux.
On connaît la réponse de Yunmen à la question: «Qu'est ce que Bouddha ?» : «-Un bâton à merde !». C'est un peu ce koan qui m'amène à oser poser la question sur ce forum.
Et aussi parce que l'expérience m'est arrivée récemment... J'ai très naturellement pété, sans me poser de questions, laissant mon corps être sans aucun jugement ; et ensuite, le train des pensées a démarré : gêne, sentiment d'avoir été irrespectueux vis-à-vis de mon zafu, questionnement sur le contrôle de soi et le lâcher-prise etc. Même en écrivant ce sujet, je ne peux m'empêcher d'être un peu gêné, ce qui me questionne beaucoup : y'aurait-il des sujets non pas tabous, mais trop triviaux et ridicules pour être abordés en lien avec zazen ? Parler de prout serait-il trop stupide ? Pourtant zazen, n'est-ce pas s'asseoir avec tout et tout accueillir ?
Ce qui m'amène à vous proposer de réfléchir ensemble à ce rapport au corps qu'on peut avoir pendant zazen : qu'importe les flatulences au final, les vraies questions sont ailleurs. A savoir :
--> Quel équilibre entre lâcher-prise et contrôle de soi ? C'est déjà ce qu'on expérimente entre le fait d'être ni trop tendu vers le haut , ni trop penché (posture juste). Considère-t-on alors que péter est une activité naturelle qu'il n'y a pas lieu de refouler, même en zazen, ou au contraire que la dignité et l'effort juste impliquent nécessairement une retenue respectueuse ?
Pour ma part, et le fait que j'évoque ici la question en est déjà le signe, je pense qu'on doit assez rapidement évincer la question : péter est naturel, et la gêne ou le rire bête que cela peut susciter est une crispation de l'esprit qu'il faut peut-être dépasser. Pour autant, pourrait-on imaginer un maître zen atteignant une profonde réalisation non pas en entendant un caillou taper contre un bambou, mais en entendant un autre moine lâcher un pet non loin de lui ? ...
--> Quelle place réserver à l'aspect sacré ou "sanctifié" du zafu, du dojo, de la pratique ? Quelle "politesse du corps" mettre en place, ou au contraire quelles normes doit-on dépasser ?
Les rites (saluer son zafu, saluer le monde en gassho), le respect, sont pour moi des modes de communications, des moyens et non des fins en soi. Ce sont les supports permettant d'exprimer l'intention juste, mais l'intention prévaut sur son mode d'expression ponctuel. S'il y a des choses qui, par respect de la collectivité, ne sont pas souhaitables en public, il n'y aurait aucune raison ni aucun manque de respect ou impolitesse à se comporter naturellement ; au contraire, se contraindre serait potentiellement un frein à la pratique et le signe que l'on ne dépasse pas des normes culturelles pas forcément justes, du moins lorsqu'on est seul.
Si vous trouvez ce sujet trop irrespectueux ou déplacé, je vous présente d'avance mes excuses. Ce n'est toutefois pas (uniquement ) une boutade, car je crois que cela soulève de vraies questions.