L’identification du chemin
Message par cgigi2 » oct. 31 23:11 pm 2019
5e étape :
L’identification du chemin
Il faut maintenant observer attentivement les caractéristiques communes à tous les éléments, physiques et non physiques.
On considère en premier lieu les éléments physiques et on en examine le caractère temporaire : ils sont tous délimités par leur début et leur fin, ils apparaissent, ne durent qu’un temps et disparaissent, ils sont fragiles, instables, éphémères, périssables.
Il est évident, à l’échelle de la vie, que le physique est temporaire, car on voit bien que le corps change : le vieillard n’a pas le même que l’adulte, dont le physique est différent de celui de l’enfant, lequel n’a pas le corps d’un bébé.
De façon plus subtile, les éléments corporels changent d’un moment à l’autre, par exemple lors des mouvements. On peut y observer, instant après instant, des variations dans les touchers, les bruits produits, les odeurs, ce que l’on voit, etc. Chaque élément physique dure très peu, il apparaît et disparaît.
Les apparitions et disparitions incessantes forment un processus de changement perpétuel qui, examiné en profondeur, apparaît comme insatisfaisant, désagréable (dukkha), voire insupportable. Et les éléments eux-mêmes, limités comme ils le sont par leur début et leur fin, ne sont pas permanents, défaut qui les fait paraître désagréables. Ainsi observe-t-on le caractère insatisfaisant du physique.
De plus, ce qui apparaît, disparaît et change constamment ne peut être pris pour une entité permanente, indépendante, pour une personne. Aucun des éléments n’est une telle entité, et aucun n’appartient à une personne, car on ne trouve celle-ci nulle part. En outre, les éléments ne sont pas maîtrisables, car quand les conditions sont réunies, l’élément apparaît et rien ne peut l’empêcher. Mais si les conditions ne sont pas rassemblées, il ne se produit pas et rien ne peut faire en sorte qu’il se manifeste. Ainsi prend-on conscience du caractère impersonnel de tous les éléments physiques.
Ces trois caractéristiques sont communes à tous les éléments physiques.
On trouve les trois mêmes dans les éléments non physiques, en particulier dans ceux qui sont présents dans toutes les expériences : la rencontre (entre la faculté de percevoir, l’objet perçu et la conscience de l’objet), le type de ressenti (agréable, désagréable ou neutre), la perception (de l’objet) et l’intention (de percevoir l’objet).
On examine à tour de rôle leur caractère temporaire, insatisfaisant et impersonnel, catégorie par catégorie.
Mais quand on en arrive aux états de conscience, il faut partir d’un premier état qui observe l’un ou l’autre des caractères du physique, un deuxième observe le premier et ses caractéristiques (temporaire, insatisfaisant et impersonnel), puis un troisième le deuxième, et ainsi de suite dans une séquence qui peut aller jusqu’au dixième en train de connaître le neuvième.
Il faut encore voir ces mêmes caractéristiques en toutes choses, inanimées comme animées.
En pensant que je contemple les éléments, on souscrit à la croyance en je. Mais on la détruit en observant que ce sont des éléments qui en contemplent d’autres.
Contempler le caractère temporaire élimine la perception de permanence. Observer le caractère insatisfaisant détruit le sentiment que la vie est agréable. Prêter attention au caractère impersonnel exclut la croyance en l’existence d’une personne.
Ensuite, on se concentre, pour tous les éléments, seulement sur leur apparition et leur disparition. Quand ils naissent, les éléments ne viennent pas d’un stock préexistant. Quand ils disparaissent, ils ne s’entassent pas dans quelque dépôt. Ils apparaissent sans avoir existé auparavant, et disparaissent totalement après avoir existé. Quand les conditions sont réunies, l’élément apparaît. Quand elles cessent, il disparaît. En résumé, seul ce qui est voué à disparition apparaît, et ce qui apparaît va vers sa disparition.
Lorsqu’on voit l’apparition, on comprend que ce sont des choses toujours nouvelles qui apparaissent. Quand on contemple l’apparition avec ses conditions, on réalise que l’enchaînement des causes et des effets empêche la succession des instants de s’interrompre. Quand on voit l’apparition et la disparition avec leurs conditions, on saisit que les éléments n’ont aucun pouvoir en propre. Lorsqu’on observe la disparition avec ses conditions, on réalise que l’effet cesse quand les conditions cessent, et l’on comprend de quelle façon l’effet peut être stoppé.
Pendant que l’on fournit des efforts pour pénétrer tous ces points, des phénomènes merveilleux peuvent se manifester, si sublimes qu’on peut les prendre pour l’accomplissement ultime. Mais il faut alors observer qu’eux aussi sont temporaires, donc insatisfaisants, conditionnés, sujets à destruction, et s’en détacher : « Ces phénomènes ne sont pas le chemin ni le but ». Le juste chemin consiste en une contemplation de l’apparition et de la disparition libérée des manifestations extraordinaires.
6e étape :
Le parcours
Quand on s’est défait de toute manifestation merveilleuse et qu’on observe attentivement l’apparition et la disparition des éléments physiques et psychiques, les instants se succèdent à un rythme accéléré. Il faut alors cesser de considérer le début, le maintien, le processus ou les éléments, mais prêter attention uniquement à la disparition.
Dans ce contexte, quand on est conscient d’un élément physique et que celui-ci cesse, la connaissance qu’on en a cesse aussi. L’observation répétée de cette double disparition met en évidence le caractère temporaire, et donc insatisfaisant et impersonnel, de toutes choses.
À force de voir encore et toujours ces destructions, tous les éléments de l’expérience en viennent à paraître terrifiants et dangereux, et on en est dégoûté.
Or la disparition n’est possible que parce qu’il y a eu apparition, et celle-ci semble donc à son tour être terrifiante et dangereuse. En revanche, l’absence d’apparition est vue comme un refuge sûr et paisible. On est alors désenchanté de tous les éléments temporaires, on ne s’y attache plus, on ne désire que s’en détacher et s’en libérer.
On voit encore plus clairement que rien de physique ou de psychique n’est je ou mien, permanent ou solide, éternel ou immuable. On devient indifférent à tout, neutre, sans que subsiste aucune crainte ni aucun désir. On se détourne du monde conditionné et, si la connaissance atteint alors la paix de « l’inconditionné », elle s’y jette. Sinon, il faut continuer à considérer les trois caractéristiques.
7e étape :
L’achèvement
Le saut dans « l’inconditionné » éradique définitivement toute forme d’attachement, d’aversion ou d’illusion qui n’avait pas encore été détruite.
Le saut dans l’inconditionné présente des aspects légèrement différents selon la façon dont le chemin a été parcouru, mais l’inconditionné, lui, est toujours une paix parfaite, incréée, éternelle, non composée, qui ne naît pas, ne change pas, ne vieillit pas, ne meurt pas et ne crée rien.
Le monde conditionné était temporaire, insatisfaisant et impersonnel, tandis que l’inconditionné est permanent et satisfaisant, mais toujours impersonnel. Il n’y a plus aucun élément conditionné, plus aucun germe de changement, et il ne reste
https://www.dhammadana.org/sutta/7-etapes.htm#et5
avec metta
gigi
Message par cgigi2 » oct. 31 23:11 pm 2019
5e étape :
L’identification du chemin
Il faut maintenant observer attentivement les caractéristiques communes à tous les éléments, physiques et non physiques.
On considère en premier lieu les éléments physiques et on en examine le caractère temporaire : ils sont tous délimités par leur début et leur fin, ils apparaissent, ne durent qu’un temps et disparaissent, ils sont fragiles, instables, éphémères, périssables.
Il est évident, à l’échelle de la vie, que le physique est temporaire, car on voit bien que le corps change : le vieillard n’a pas le même que l’adulte, dont le physique est différent de celui de l’enfant, lequel n’a pas le corps d’un bébé.
De façon plus subtile, les éléments corporels changent d’un moment à l’autre, par exemple lors des mouvements. On peut y observer, instant après instant, des variations dans les touchers, les bruits produits, les odeurs, ce que l’on voit, etc. Chaque élément physique dure très peu, il apparaît et disparaît.
Les apparitions et disparitions incessantes forment un processus de changement perpétuel qui, examiné en profondeur, apparaît comme insatisfaisant, désagréable (dukkha), voire insupportable. Et les éléments eux-mêmes, limités comme ils le sont par leur début et leur fin, ne sont pas permanents, défaut qui les fait paraître désagréables. Ainsi observe-t-on le caractère insatisfaisant du physique.
De plus, ce qui apparaît, disparaît et change constamment ne peut être pris pour une entité permanente, indépendante, pour une personne. Aucun des éléments n’est une telle entité, et aucun n’appartient à une personne, car on ne trouve celle-ci nulle part. En outre, les éléments ne sont pas maîtrisables, car quand les conditions sont réunies, l’élément apparaît et rien ne peut l’empêcher. Mais si les conditions ne sont pas rassemblées, il ne se produit pas et rien ne peut faire en sorte qu’il se manifeste. Ainsi prend-on conscience du caractère impersonnel de tous les éléments physiques.
Ces trois caractéristiques sont communes à tous les éléments physiques.
On trouve les trois mêmes dans les éléments non physiques, en particulier dans ceux qui sont présents dans toutes les expériences : la rencontre (entre la faculté de percevoir, l’objet perçu et la conscience de l’objet), le type de ressenti (agréable, désagréable ou neutre), la perception (de l’objet) et l’intention (de percevoir l’objet).
On examine à tour de rôle leur caractère temporaire, insatisfaisant et impersonnel, catégorie par catégorie.
Mais quand on en arrive aux états de conscience, il faut partir d’un premier état qui observe l’un ou l’autre des caractères du physique, un deuxième observe le premier et ses caractéristiques (temporaire, insatisfaisant et impersonnel), puis un troisième le deuxième, et ainsi de suite dans une séquence qui peut aller jusqu’au dixième en train de connaître le neuvième.
Il faut encore voir ces mêmes caractéristiques en toutes choses, inanimées comme animées.
En pensant que je contemple les éléments, on souscrit à la croyance en je. Mais on la détruit en observant que ce sont des éléments qui en contemplent d’autres.
Contempler le caractère temporaire élimine la perception de permanence. Observer le caractère insatisfaisant détruit le sentiment que la vie est agréable. Prêter attention au caractère impersonnel exclut la croyance en l’existence d’une personne.
Ensuite, on se concentre, pour tous les éléments, seulement sur leur apparition et leur disparition. Quand ils naissent, les éléments ne viennent pas d’un stock préexistant. Quand ils disparaissent, ils ne s’entassent pas dans quelque dépôt. Ils apparaissent sans avoir existé auparavant, et disparaissent totalement après avoir existé. Quand les conditions sont réunies, l’élément apparaît. Quand elles cessent, il disparaît. En résumé, seul ce qui est voué à disparition apparaît, et ce qui apparaît va vers sa disparition.
Lorsqu’on voit l’apparition, on comprend que ce sont des choses toujours nouvelles qui apparaissent. Quand on contemple l’apparition avec ses conditions, on réalise que l’enchaînement des causes et des effets empêche la succession des instants de s’interrompre. Quand on voit l’apparition et la disparition avec leurs conditions, on saisit que les éléments n’ont aucun pouvoir en propre. Lorsqu’on observe la disparition avec ses conditions, on réalise que l’effet cesse quand les conditions cessent, et l’on comprend de quelle façon l’effet peut être stoppé.
Pendant que l’on fournit des efforts pour pénétrer tous ces points, des phénomènes merveilleux peuvent se manifester, si sublimes qu’on peut les prendre pour l’accomplissement ultime. Mais il faut alors observer qu’eux aussi sont temporaires, donc insatisfaisants, conditionnés, sujets à destruction, et s’en détacher : « Ces phénomènes ne sont pas le chemin ni le but ». Le juste chemin consiste en une contemplation de l’apparition et de la disparition libérée des manifestations extraordinaires.
6e étape :
Le parcours
Quand on s’est défait de toute manifestation merveilleuse et qu’on observe attentivement l’apparition et la disparition des éléments physiques et psychiques, les instants se succèdent à un rythme accéléré. Il faut alors cesser de considérer le début, le maintien, le processus ou les éléments, mais prêter attention uniquement à la disparition.
Dans ce contexte, quand on est conscient d’un élément physique et que celui-ci cesse, la connaissance qu’on en a cesse aussi. L’observation répétée de cette double disparition met en évidence le caractère temporaire, et donc insatisfaisant et impersonnel, de toutes choses.
À force de voir encore et toujours ces destructions, tous les éléments de l’expérience en viennent à paraître terrifiants et dangereux, et on en est dégoûté.
Or la disparition n’est possible que parce qu’il y a eu apparition, et celle-ci semble donc à son tour être terrifiante et dangereuse. En revanche, l’absence d’apparition est vue comme un refuge sûr et paisible. On est alors désenchanté de tous les éléments temporaires, on ne s’y attache plus, on ne désire que s’en détacher et s’en libérer.
On voit encore plus clairement que rien de physique ou de psychique n’est je ou mien, permanent ou solide, éternel ou immuable. On devient indifférent à tout, neutre, sans que subsiste aucune crainte ni aucun désir. On se détourne du monde conditionné et, si la connaissance atteint alors la paix de « l’inconditionné », elle s’y jette. Sinon, il faut continuer à considérer les trois caractéristiques.
7e étape :
L’achèvement
Le saut dans « l’inconditionné » éradique définitivement toute forme d’attachement, d’aversion ou d’illusion qui n’avait pas encore été détruite.
Le saut dans l’inconditionné présente des aspects légèrement différents selon la façon dont le chemin a été parcouru, mais l’inconditionné, lui, est toujours une paix parfaite, incréée, éternelle, non composée, qui ne naît pas, ne change pas, ne vieillit pas, ne meurt pas et ne crée rien.
Le monde conditionné était temporaire, insatisfaisant et impersonnel, tandis que l’inconditionné est permanent et satisfaisant, mais toujours impersonnel. Il n’y a plus aucun élément conditionné, plus aucun germe de changement, et il ne reste
https://www.dhammadana.org/sutta/7-etapes.htm#et5
avec metta
gigi