par Huanshen Mer 16 Déc 2009 - 12:17
Oui, c'est un peu ça. On s'imagine être une personne, un moi, alors que c'est une illusion. Il n'y a pas de sujet en dehors de la conscience impersonnelle.
Si on cherche ce "je" ou ce "moi" dans le corps, on ne peut le trouver dans les pieds, les bras ou même la tête. Si on le recherche dans l'esprit, on se rend vite compte qu'il n'y a rien dans l'esprit que l'on peut qualifier de sujet autonome. Il n'y a que des pensées. Notre "moi", notre personnalité, notre mémoire, tout cela n'est en réalité qu'une masse de pensées.
En regardant bien, on se rend vite compte que 99% de nos problèmes gravitent autour d'un "moi" qui n'est qu'une illusion. Il n'y a pas de moi, pas de sujet, seulement une conscience impersonnelle témoin de toutes choses, comme un miroir qui reflète les phénomènes dans être touché pas les phénomènes.
Ces pensées et perceptions naissent de la conscience, demeure un bref instant dans la conscience et retourne à la conscience. Tout est conscience. Le monde n’existe que dans la conscience, que perçu pas une conscience.
Cette conscience est toutefois également fluctuante. Elle cesse notamment durant le sommeil profond. Pourtant, même durant le sommeil, nous existons. Une forme de conscience, une présence-conscience reste consciente d'une absence d'activité mentale durant le sommeil profond, même si la mémoire n'enregistre rien (d'où un sentiment d'absence d'écoulement du temps).
Ce vide insondable qui est pure connaissance sans forme prend forme en donnant naissance à la conscience au réveil. Il rêve des mondes de rêves durant notre sommeil et rêve un monde qui nous semble objectif durant la journée. Il est le créateur de toutes choses. Il est dans ce monde et pourtant n'est pas de ce monde. Il est la lumière du monde. On ne peut le voir (car c'est déjà notre nature fondamentale), mais rien ne peut être perçu sans sa lumière incréée.
C'est ça le Zen. Observer les pensées et l'absence de pensées. Ce qui observe les pensées et l'absence de pensées est notre nature originelle. Réaliser que toues les perceptions et expériences, même les extases mystiques, prennent place dans la conscience. Elles sont perçues par "ce qui observe les pensées et l'absence de pensées" qui est non-né, en dehors du temps et donc immortel. Voir sa nature (ou plutôt être cette présence-conscience) c'est Zazen.